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Un air de Ludovia souffle sur la rentrée

Ludovia 2012 avait inscrit le plaisir au menu des 675 participants à l’Université d’été du numérique. Le plaisir d’enseigner, plaisir d’apprendre avec le numérique a été passé à la moulinette des enseignants, des chercheurs, des élus, des représentants de collectivités locales et des entreprises. Comment est il ressorti de cette lessiveuse virtuelle ? Blanc comme neige sur les montagnes de l’Ariège, gris comme une souris délaissée ou sombre comme le cagibi d’une maison en désordre ? Rien de tout cela, le plaisir d’apprendre et d’enseigner a été approché sans laisser percer la totalité de ses mystères. Normal me direz-vous le plaisir est affaire individuelle, de goût et de vécu.

Et puis, en laissant décanter les fruits des idées échangées au cours des tables rondes et lors d’échanges informels, on se dit peu importe. Ludovia a encore réussi son coup : réunir des acteurs de l’éducation différents, exerçant dans des sphères voisines mais quasi étanches, et favoriser les échanges sur des thèmes collant à l’actualité, la précédant même. Les débats autour de la refondation de l’école de l’acte III de la décentralisation se sont mêlés à Ax les Thermes donnant tout son sens à une vision politique de l’éducation à l’ère du numérique où les enjeux territoriaux, sociaux, économiques, culturels, sont prégnants. Equité, égalité, les deux mots se conjuguent dans les discours et les lignes de prospective. L’accord apparent de principe demande à être approfondi, à imaginer de nouveaux territoires, de nouvelles interactions entre l’Etat et les collectivités locales, des moyens concertés pour donner une chance de concrétisation du concept d’équité.

En se promenant dans les différents lieux de Ludovia, on pouvait se dire que nous avons tout pour passer à l’ère de l’école numérique : des usages présentés par les enseignants dans les explorcamps, des outils vantés par les représentants des entreprises, des idées développées lors du colloque scientifique. Tout ou presque : dessiner l’école numérique avec des schémas anciens voue l’opération à une rapide obsolescence. Vincent Peillon lui-même nous l’a dit : le numérique est une révolution aussi importante que celle du livre ou que la révolution industrielle. Alors, à l’invitation de Serge Tisseron, il serait sans doute temps de l’aborder en considérant le numérique comme une nouvelle culture impliquant de nouveaux modes de pensée. La révolution n’est pas uniquement technique, elle est aussi culturelle et réclame une ouverture peu habituelle dans un monde éducatif où le cadrage des référentiels et le mètre étalon des diplômes cantonnent dans un certain quant-à- soi.

La convivialité des échanges, la richesse des débats ont laissé naitre de nouvelles questions, attisant notre faim ou notre soif, exacerbant notre curiosité. Nous ne sommes pas inquiets, toutes les années c’est ainsi. Les ent, les jeux sérieux, objets des précédentes universités ont été examinés sous toutes les coutures et cet examen effectué par des regards multiples avaient aussi soulevé tout un tas de questions. Ces questions ont trouvé depuis des éléments de réponse ou pas, ou ont été reprises dans l’édition 2012 de Ludovia. Ce qui importe c’est la possibilité de glaner de nouveaux éclairages et d’avancer dans sa propre réflexion, dans ses pratiques. Avec le temps, nous admettons que la culture numérique nous gagne avec toutes ses contradictions et ses incertitudes que nous apprenons à laisser co-exister.

Nous quittons Ludovia la tête pleine, les yeux déjà braqués sur la rentrée, notre rentrée mais aussi la rentrée politique. L’éducation en version numérique se joue là maintenant et les réminiscences des propos entendus à Ax les Thermes fourniront des clés pour mieux comprendre. Alors oui nous nous dirons à nouveau que Ludovia était un formidable sas entre les vacances et la reprise.

Monique Royer

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