LUDOVIA 2012 > Messages > Le plaisir est il soluble dans un dispositif ?
Le plaisir est il soluble dans un dispositif ?
 

Parler de plaisir d’apprendre est il une gageure en matière d’éducation ? A Ludovia, la question se pose tant les discours nous ramènent sans cesse, au cadre, au référentiel, aux contraintes institutionnelles ou aux représentations carrées de virsce qu’est l’éducation. Pourtant le matin, Serge Tisseron l’exprimait clairement : la culture numérique nous invite à l’incertitude, à la construction des savoirs sans plan préétabli, avec des repères parsemés. En la croisant avec la culture du livre, les enseignants ont moyen de bâtir une éducation du XXIe siècle au quotidien …. Pour peu que l’institution le permette, que les politiques fassent le pari d’un investissement concerté, pour peu que chacun se lâche, laisse un peu de son pré-carré, de son carcan sécurisant, pour peu que tout le monde se jette à l’eau.

Penser l’éducation numérique c’est quitter la séculaire relation hiérarchique et réfléchir ensemble en ouvrant ses oreilles, en admettant de laisser sur le côté son discours habituel pour l’enrichir de paroles que jusqu’ici on a si peu écoutées. Dans la gêne y’a pas de plaisir, dans la contrainte existe-t-il un plaisir d’apprendre ou un plaisir d’enseigner ? Imaginer l’éducation numérique réclame de gommer représentations et d’élaborer de nouvelles identités, celles des fonctions, celles de ceux qui les animent. Sommes nous prêts ?

A Ludovia, lorsque on écoute une table ronde, on aimerait que les intervenants délaissent une seconde leur institution, leur fonction pour construire le temps d’un débat une nouvelle vision de l’école. Anne Sophie Benoit et Brigitte Jauffret l’ont dit chacune à leur manière, pour qu’un projet numérique réussisse, il faut que tous les acteurs de la communauté éducative se sentent impliqués, associés. Chiche ! Ouvrons les frontières, les murs de l’école puisque le numérique le permet.

Oui mais.. il faut impulser une concertation entre l’Etat et les collectivités territoriales, il faut former les enseignants, il faut créer un dispositif qui permettra de repérer, apprendre, partager, enseigner. La résistance au changement est imputée aux enseignants certes mais à écouter les tables rondes on pressent que cette résistance se partage à tous les étages.

Alors un, deux, trois, lâchons nous, l’école du XXIe siècle ne vivra que si nous concédons enfin à laisser le plaisir gagner nos échanges.

Monique Royer

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