Quel avenir pour la Revue Française de Pédagogie ? Editée par l’ENS de Lyon, avec trois autres revues pédagogiques (Recherches en didactique des sciences, Repères et Recherche et formation), elle voit ses moyens brutalement diminués pour la prochaine année scolaire. Un arbitrage du ministère de l’enseignement supérieur est attendu fin juin.
Ces 4 revues pédagogiques sont toutes référencées par l’AERES et le CNU. Editées à l’origine, avec deux autres, par l’INRP, elles ont suivi le destin de cet organisme. En 2010, le gouvernement décide d’en finir avec ce nid de pédagogues. Il supprime l’INRP, let transforme en IFé en l’intégrant dans l’ENS de Lyon. Ainsi les pédagogues sont sous le contrôle des savoirs disciplinaires. Encore aujourd’hui c’est l’ENS Lyon qui décide du budget de l’IFé.
L’ENS de Lyon estime que les revues pédagogiques coûtent trop cher. « Elles bénéficient de conditions financières meilleures que les autres revues », nous a dit Olivier Faron, directeur général de l’ENS. En clair, les 4 revues pédagogiques disposent de rédacteurs en chef à mi-temps, ce qui, assure O. Faron, n’est pas le cas des revues disciplinaires publiées par l’ENS.
C’est l’avenir de ces postes de rédacteurs en chef qui est enjeu. Enseignants chercheurs, ils sont détachés par leur université à l’ENS contre compensation financière. C’est cette dernière qu’O. Faron vient de rayer d’un trait de plume, renvoyant les redacteurs en chef vers leurs étudiants.
« Nous ne pensons pas pouvoir faire une revue de qualité sans avoir de temps à lui consacrer », nous a dit Jean-Yves Rochex, rédacteur en chef de la Revue Française de Pédagogie. « Je donne à ces revues plus de moyens que je n’en donne aux autres et je continuerai à le faire », promet O. Faron. Les rédacteurs en chef, eux, ne savent pas quel sera leur destin l’année prochaine. Ils seront reçus fin juin par la ministre de l’enseignement supérieur. Ce sera déjà bien tard.