Pour accéder à leur cantine, des élèves d’un lycée de l’Essonne devaient depuis la rentrée dernière utiliser des bornes de reconnaissance du contour de la main. La CNIL avait donné son accord pour ce dispositif deux mois après son installation. En effet, depuis 2004, il est obligatoire d’obtenir son aval pour installer un dispositif d’identification biométrique.
La biométrie fait donc son entrée à l’école!
En novembre dernier, une vingtaine d’élèves avait manifesté leur opposition. Le mouvement avait dégénéré par la destruction des bornes et l’interpellation de trois élèves. Dépôt de plainte du proviseur, mais pas de débat autour de l’utilisation des technologies les plus récentes dans un cadre éducatif.
A méditer: comment faire accepter le pouvoir de la biométrie par la population? Lire le « livre bleu » des industries électroniques et numériques: (page 35)
» Acceptation par la population :
La sécurité est très souvent vécue dans nos sociétés démocratiques comme une atteinte aux libertés individuelles. Il faut donc faire accepter par la population les technologies utilisées et parmi celles-ci la biométrie, la vidéosurveillance et les contrôles.
Plusieurs méthodes devront être développées par les pouvoirs publics et les industriels pour faire accepter la biométrie. Elles devront être accompagnées d’un effort de convivialité par une reconnaissance de la personne et par l’apport de fonctionnalités attrayantes:
• Éducation dès l’école maternelle, les enfants utilisent cette technologie pour rentrer dans l’école, en sortir, déjeuner à la cantine, et les parents ou leurs représentants s’identifieront pour aller chercher les enfants. »
Le programme complet sur le site des « Big Brother Awards »:
http://bigbrotherawards.eu.org/2004/Livre+bleu.txt (version.txt)
http://bigbrotherawards.eu.org/2004/Livre+bleu.pdf (pdf)
Voir aussi l’article de Xavier GUCHET, philosophe, Centre d’Etude des Techniques, des Connaissances et des Pratiques, Paris I (CETCOPRA)
http://www.creis.sgdg.org/colloques creis/2004/Guchet.htm
Donc, il s’agit bien, dès l’enfance, vue comme cible captive, de rendre la biométrie « habituelle » et presque anodine en l’introduisant dans les milieux de vie des plus jeunes.
Le procès a eu lieu le 17 février: les trois lycéens ont été condamnés à 9000 euros solidaires de dommages et intérêts, 500 euros d’amende chacun ainsi que de trois mois d’emprisonnement avec sursis.