Scénario Julie ANNE, Illustrations Fred YVETOT.
Cette année, et après des doutes quant à la pérennité même du Festival en ces lieux (des tensions et des questions de gros sous entre la mairie et les organisateurs du festival), Angoulême a encore drainé son flot de visiteurs et son lot d’articles en tous genres dans les médias – peut-être un peu moins cette année selon certains, la « nouveauté » que représentait le secteur et l’univers BD semblant s’être un peu essoufflée.
Le palmarès 2010
Cette année, la grille des prix a été un peu remaniée, pour gagner en clarté.
Le prix du meilleur album, le Fauve d’or d’Angoulême, a été remis à Riad Sattouf pour son 3è tome de Pascal Brutal (Fluide Glacial). Ce même auteur est peut-être plus connu de la communauté enseignante pour son hilarant Retour au collège, dont le film non moins hilarant « les beaux Gosses » est issu. L’attribution du prix à cet album – les « aventures parodiques d’un super-héros de foire » – a d’ailleurs été incomprise par certains, estimant que la BD en question était un cran en dessous des autres de l’auteur. Mais i semble que la volonté de mettre en valeur des oeuvres plus populaires ait joué dans ce choix
Un autre incontournable des bacs de CDI, Lou (Glénat) de Julien Neel, a reçu les honneurs du prix de la BD jeunesse pour son 5è tome. Cette série nous fait suivre une Lou d’abord petite fille et maintenant jeune ado, dans son quotidien avec une mère, des copines et plein de grandes et petites histoires. Bref, cela parle à nos élèves, et c’est devenu un véritable phénomène d’édition.
Le prix de la série a été remis à Jérome K.Jérome Bloche (Dupuis) de Alain Dodier, qui nous retrace les enquêtes et les aventures d’un jeune détective privé, devenu un classique du genre policier. Le 21è tome voit le héros enquêter sur l’accident mystérieux survenu à son voisin, papa de la petite Caroline restée toute seule dans l’immeuble…
Le prix Intergénérations a été donné à l’Esprit perdu (Dupuis), de Gwen de Bonneval et Mathieu Bonhomme, intégral qui reprend les deux tomes de Messire Guillaume, héros médiéval dont la quête initiatique, entre fantastique et dangers, lui fait parcourir bien des épreuves pour devenir adulte.
Un grand classique, Paracuellos (Fluide Glacial) de Carlos Gimenez, a reçu le prix du Patrimoine : cette oeuvre autobiographique relate dans un style acide mais avec beaucoup d’humour la vie d’un orphelinat et de ses habitants au temps de la dictature de Franco.
Et c’est Baru, l’auteur de l’enragé, les années Spoutnik ou encore l’autoroute du soleil (considéré comme l’un des premiers mangas français) qui a reçu le grand prix, et succèdera donc à Blutch l’an prochain comme président d’honneur du Festival.
Tout le palmarès
http://www.bdangouleme.com/palmares-officiel
Les temps forts (et autres réjouissances)
Encore beaucoup d’animations (Cinémontres, concerts de dessins…) et d’expositions cette année, et Les 24 heures de la Bande Dessinée, 4è édition, est toutefois en ligne. Contraintes de la performance de cette année : l’histoire devait être muette et mettre en scène des pirates.
En lien avec l’année France-Russie, une exposition faisait la part belle à la jeune BD russe : on regrettera d’ailleurs à cette occasion que les non-festivaliers ne puissent pas retrouver sur le site Internet du Festival ne serait-ce que quelques planches…de même pour celles consacrées aux autres chouchous des élèves : Les Tuniques bleues, Léonard, One piece...
Les 24 heures de la Bande Dessinée
http://www.24hdelabandedessinee.com/public/index.php
La bande dessinée russe
http://www.bdangouleme.com/programmation-2010/6/0/0/0/bande dessinee russe/18
Toutes les expositions
http://www.bdangouleme.com/programmation-2010/6/28/toute-la-journee/0
Il en va de même pour l’exposition Louvres, que l’on pourra toutefois retrouver sur le site de BoDoï. Tirée des quatre -formidables- albums faits en coédition avec Futuropolis, où des auteurs étaient invités à nous montrer « leur » vision du musée et des oeuvres d’art, cette exposition a en effet déjà séjourné début 2009 au Louvres. Le dernier-né de ces albums, le ciel au-dessus du Louvres, est un petit chef-d’oeuvre.
Le ciel au-dessus du Louvres : les deux auteurs parlent de leur collaboration
http://backstage.futuropolis.fr/debat/blog/le-ciel-au-dessus-du-louvre
L’exposition : quelques planches
Pour les bédéistes en herbe (et les autres)
Le site du Festival propose désormais un espace communautaire permettant de créer son blog « en trois clics » (basée sur WordPress). Il rejoint ainsi la vraie nouveauté de ces dernières années, l’explosion du blog BD amateur, qui permet aux artistes de se faire lire, connaître, voire même publier. L’un des pionniers en la matière fut Frantico. Autrefois un peu dénigré par le monde de la BD et les médias (avec les mêmes arguments que pour les blogs d’écrivains), des festivals spécifiques lui sont aujourd’hui dédiés.
Dans la même lignée, on peut présenter Sandawe, « tribu d’édition ». Le principe est simple : l’auteur dépose ses planches sur le site, et attend que des membres de la communauté, internautes/ « édinautes », le soutienne, en misant une somme d’argent de soutien (somme retirable à tout moment) et en faisant du « buzz » pour sa promotion.. Le but est d’atteindre une certaine somme , pour que la BD soit publiée. Les « pros » sont aussi de la partie, auteurs confirmés, éditeurs ou libraires, sorte de sages tutélaires.
http://www.sandawe.com/FR/Index.awp
L’indispensable : L@BD.fr
Fait par le CRDP de Poitiers, ce site présente les actualités BD (parutions, expositions, manifestations…), mais aussi des sélections bibliographiques par thème et par niveau, des dossiers, des ressources disciplinaires, et réserve un encart spécial à la fameuse collection « la BD de case en classe ». Pour tous, des plus accros à ceux qui veulent s’y retrouver parmi la production éditoriale.
L@BD