Le Conseil supérieur de l’éducation du 12 juillet a à son ordre du jour la validation des nouveaux programmes de l’école et du collège. Le Sgen Cfdt et la Fep Cfdt (enseignement privé) ont décidé de boycotter cette réunion. Ils s’en expliquent dans un communiqué qui pose des questions de fond sur la démarche ministérielle.
« Le CSP s’est livré à une réécriture des programmes qui, couplée avec les repères de progressivité à venir, sacrifie et la logique de socle commun et la logique de cycle, c’est à dire d’apprentissages progressifs et adaptés à chaque élève au profit d’une vision mécanique des savoirs fondamentaux dont il faudrait assurer la maitrise pour tous aux mêmes échéances imposées. Chaque élève est supposé conforme à son voisin, et le savoir qu’il recevra le sera aussi, ce qui pour le ministère semble être la condition suffisante pour régler tous les problèmes d’inégalités de réussite », écrivent le Sgen et la Fep Cfdt. « Le calendrier imposé, un passage en CSE le 12 juillet pour une mise en œuvre au 1er septembre, avec des repères annuels publiés durant l’été, montre bien que ces ajustements ne sont pas en lien avec le métier enseignant. Et si c’était le cas, cela démontrerait le peu de considération du ministère pour ses personnels, sommés de passer leurs vacances à réécrire leurs séances d’enseignement ».
« A qui ces ajustements sont-ils destinés ? », demandent les syndicats. « Il semble bien que ce soit pour l’opinion publique, ou pour une certaine frange de celle-ci. » En voulant flatter l’opinion on prend le risque, au contraire, d’instiller un climat de défiance et d’accentuer les clivages et des tensions exacerbées et stériles, l’actualité nous l’a bien montré. En voulant flatter l’opinion on en vient à mépriser la professionnalisme des enseignants, en leur déniant la spécificité de leur vocabulaire, en renforçant les injonctions descendantes pour donner le sentiment que la maison est tenue », notent ils. Ils relèvent d’ailleurs les fausses annonces (dictée quotidienne, Marseilaise…) et la communication démagogique de la présidente du CSE. « Que le « prédicat » disparaisse, que l’on réintroduise la conjugaison « à toutes les personnes » du passé simple, ne sont que des points de détail par rapport aux exigences tellement plus nécessaires, que sont l’apprentissage du raisonnement ou la formation précoce de l’esprit critique ! »
« Vouloir redonner confiance en l’École est un objectif que le Sgen-CFDT et la Fep-CFDT partagent. Mais les programmes, qui ne sont pas un dossier de presse, ne sont pas le bon support. Pour atteindre cet objectif, c’est plutôt du côté de la lutte contre les inégalités sociales et scolaires qu’il conviendrait d’investir, car ce sont elles et non le prédicat qui minent sourdement l’école ».