De la soierie lyonnaise à la synthèse de colorants, les lycéens de  Benoit Manuel sont impliqués dans un projet eTwinning autour des fibres textiles. Cet enseignant en physique-chimie au lycée La Martinière-Diderot à Lyon collabore avec de nombreux lycéens européens. L’utilisation du « vocabulaire scientifique en anglais pour décrire leurs expériences » figure parmi les objectifs du projet lancé en Italie. Même si l’interactivité entre étudiants n’est pas le plus évident à mettre en œuvre, Benoit Manuel souligne que « l’impact le plus important a été de permettre aux plus timides ou hésitants de prendre la parole ».

Quelle est l’origine de ce projet autour des textiles ? Avec quels partenaires ?

Le projet a été lancé par Aurora Calabretta, de l’IIS Enzo Ferrari à Chiaravalle en Calabre. Outre cet établissement, il y avait des partenaires de Kaunas en Lituanie, de Lamia en Grèce, de Satu Mare en Roumanie, d’Alicante et de Benigànim en Espagne, de Karesi en Turquie, de Leyde aux Pays-Bas et d’Armentières en France.

Qu’ont réalisé vos lycéens au cours du projet ? Pour quels objectifs ?

Les objectifs étaient de leur faire approfondir l’apprentissage des structures chimiques et de leur représentation avec le thème des fibres naturelles ou artificielles et des colorants ; de leur faire utiliser du vocabulaire scientifique en anglais pour décrire leurs expériences et leur laboratoire et de communiquer avec des partenaires européens afin de les préparer à l’ouverture et à la mobilité professionnelles. Ils ont réalisé des présentations en commun, des vidéos de leurs manipulations ou visites, des photos interactives, des cartes de vœux…

Par exemple, les étudiants se sont présentés, en utilisant Thinglink, en commentant les textiles qu'ils portaient ; ils ont participé à une enquête sur leurs choix vestimentaires (nature des fibres, origine géographique, coût...).

Les élèves ont visité une soierie lyonnaise et l'ont présentée dans une vidéo en anglais. Dans une autre vidéo, ils ont présenté le laboratoire, les instruments, la verrerie, les textiles utilisés. Ils ont effectué des synthèses de colorants diazoïques au laboratoire, en variant les agents de couplage pour obtenir différentes couleurs, en filmant leurs manipulations et en les commentant en anglais. Ils ont également réalisé, en collaboration avec les partenaires étrangers, une présentation type diaporama sur les fibres textiles : leur partie concernait la nature chimique des fibres naturelles (soie, lin, coton, laine).

Les termes techniques utilisés étaient par exemple liés à la nature des fibres ou à leur origine (silk, flax / linen...), aux techniques de tissage (spinning, yarn..), à la composition chimique (sericine, alanine, cellulose...), aux colorants (dye, coupling agent...).

Vous dîtes que le plus difficile pour vos élèves c’est l’interactivité avec les autres européens. Quelles stratégies avez-vous mis en place pour faire travailler vos élèves en ce sens ?

eTwinning propose de nombreux outils pour l’interactivité : forums, chats, vidéos simultanées… Pour ce projet nous avons utilisé le forum, en formant des équipes transnationales d’étudiants. C’est cependant insuffisant, je crois qu’il faut aussi organiser des séances de rencontre vidéo en live, en amont, afin qu’ils échangent assez tôt et puissent prolonger de façon plus spontanée en dehors des séances de cours, ce qui n’est pas le plus évident.

Il n'y a pas eu de live à proprement parler c'est ce qui a manqué au projet. Il y a eu de l'interactivité grâce au forum où les étudiants ont échangé sur leurs choix vestimentaires ou au journal du projet, sur le twinspace, où ils ont commenté les productions des autres.

Quel a été l’impact du projet sur vos élèves ? Quels retours ?

Je crois que l’impact le plus important a été de permettre aux plus timides ou hésitants de prendre la parole, mais également que les étudiants prennent conscience de ce sur quoi travaillent les autres étudiants européens. Le groupe de la classe a été très soudé autour du projet et des autres actions menées pendant l’année, par exemple pour la Fête de la science. En en discutant avec eux cette année, je crois qu’ils sont fiers de ce qu’ils ont accompli et que leur travail soit reconnu.

Quel regard avez-vous sur les opportunités qu’offre eTwinning aux enseignants ? Que retenez-vous de votre participation à la conférence annuelle à Varsovie ?

eTwinning apporte des opportunités de rencontre avec d’autres établissements bien sûr, mais aussi la découverte de nouveaux outils technologiques. Je retiens de cette conférence des rencontres, des idées de projet, des outils (dont je n’en connaissais pas le tiers avant de venir) à utiliser afin de les mettre en place, mais également une réflexion sur ce qu’est le patrimoine.

Propos recueillis par Julien Cabioch

Le projet en ligne

Dans le Café

Dossier : Par-delà les frontières : Apprendre en eTwinning

Jean-Noël Pédeutour : l’astronomie en LP avec eTwinning  

Julien Baldini : Nutrition et sport en 5ème avec eTwinning  

Mathilde Bertaso : Dans la cuisine d’un projet eTwinning