L'élection d'Emmanuel Macron c'est d'abord un soulagement. Sa candidature a écarté l'hypothèse de l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite. La victoire est nette. Pour autant, derrière ce soulagement, il y a des motifs d'inquiétude.
La victoire d'Emmanuel Macron tient beaucoup à ses qualités personnelles. Elles sont grandes. On peut penser à sa clairvoyance politique qui lui a fait comprendre que son heure était arrivée. Et aussi à son parcours qui l'a conduit d'une ville de province à la magistrature suprême en un temps record. Cela fait sens pour tous les jeunes du pays qui peuvent penser vivre dans un pays où tout est cloisonné.
Il diffuse un message optimiste particulièrement bienvenu dans un pays relativement jeune par rapport à ses voisins, mais le plus pessimiste en Europe.
Sa victoire redistribue les cartes politiques. C'est la victoire de la modération. Elle semble apporter un apaisement bienvenu. Mais elle redistribue l'éventail politique entre un parti modéré et des partis extrêmes. Et le problème du grand parti modéré c'est de ne pas devenir modéré à l'extrême...
C'est dire que sa victoire n'a rien fait disparaitre. Les extrêmes sortent considérablement renforcés de ces élections et en sont en réalité les grands vainqueurs. La candidature Macron ne leur a pas fait perdre de voix bien au contraire. On ne va pas tarder à le voir aux législatives où les mécanismes qui leur faisaient barrage ne joueront plus. La menace d'extrême droite est toujours là.
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