Evaluations 2018
| | L'article"On va établir pour chaque élève à chaque moment un état des lieux de ses forces et de ses besoins. C'est le sens des évaluations auxquelles je fais référence". Dans son discours de Ludovia, le 21 août, le ministre de l'éducation nationale est revenu sur la place qu'il entend donner aux évaluations nationales mises en place à la rentrée 2018. JM Blanquer répond ainsi à une promesse électorale du président de la République. Mais il leur donne une place plus grande. Pour lui, ce sont elles qui doivent piloter la pédagogie, leur exploitation permettant de déceler les difficultés des élèves et d'ordonner des pratiques pédagogiques.17 ans après les États-Unis, la France pourrait basculer dans le pilotage par les résultats. Une vision de l'éducation qui est pourtant très critiquée. | | | Quelles évaluations à la rentrée 2018 ?Cinq évaluations nationales sont généralisées à la rentrée 2018 : en Cp, en Ce1, en 6ème et en seconde. Leur particularité c'est que toutes trois imposent font remonter les résultats au niveau national et voient redescendre en retour des prescriptions. | | | Avec "SELFIE", l'Europe va évaluer les écoles et établissements scolairesAlors que JM Blanquer annonce la suppression du Cnesco et son remplacement par une agence d'évaluation des écoles et établissements, la Commission européenne lance "Selfie", son propre outil d'évaluation. Tibor Navracsics, commissaire européen à l’éducation et ancien ministre de Viktor Orban, a présenté ce nouvel outil le 25 octobre à Varsovie. Questionné par le Café pédagogique, il fixe pour 2020 l'objectif d'un million d'élèves évalués grâce à cette application. Les stratégies des écoles et les pratiques des enseignants seront interrogées avec ses algorithmes. | | | Pilotage par les résultats : Qu'en disent les enseignants ? Après deux tentatives avortées, les enseignants français vivent la troisième tentative de faire entrer le pilotage par les résultats dans l'école française grâce aux évaluations nationales. Ces tentatives infructueuses expliquent le retard français par rapport à un mode de pilotage qui s'est répandu il y a 20 ans dans de nombreux pays développés. Comment les enseignants de ces pays vivent-ils cette forme de pilotage ? Dans la Revue française de pédagogie (n°198), Gonzague Yerly (HEP Fribourg) et Christian Maroy (Université de Montréal) enquêtent auprès d'une cinquantaine d'enseignants de 4 systèmes éducatifs différents. Ils montrent leur attitude ambivalente vis à vis de ce pilotage. S'il n'est pas totalement rejeté, notamment les objectifs affichés de la réussite des élèves, ses effets réels sont vivement critiqués. Dès qu'il descend du rayon des principes pour arriver en classe, le pilotage par les résultats déçoit et perd de sa légitimité aux yeux de ces enseignants. | | | Alain Chaptal : Vers les méthodes de l’entreprise ? Ces derniers temps, une petite musique s’est installée avec insistance. "refonder l'administration" en préconisant "un changement dans la gouvernance publique", "responsabiliser davantage les chefs d’établissement notamment en leur donnant plus de marges de manœuvre » (rapport Cap 22 "Service public : se réinventer pour mieux servir") ; « généralisation de la rémunération au mérite" des agents publics et "l'allègement des commissions administratives paritaires" (Conseil des ministres du 12 juin) ; prime de 1000 € aux personnels des Rep+ et annonce de l‘examen de la possibilité d’adosser aux progrès des élèves et à l’accomplissement du projet d’école une partie de l’indemnité promise en 2017 aux enseignants par le président de la République (communiqué du 2 juillet 2018 du ministère de l'éducation nationale). Sans parler de la multiplication des évaluations et de l’insistance mise sur le pilotage par la preuve. | | | | | | Irène Pereira : Un bréviaire contre l'Evidence Based... "L'éducation a pour objectif de faire advenir ce qui est proprement humain... La réduction de l'enseignement à des processus techniques... n'est pas en mesure de réaliser cette finalité". Alors que l'on nous promet enfin une éducation "fondée par les preuves" et que l'on met en avant des méthodes pédagogiques que les enseignants doivent suivre pas à pas à la lettre, Irène Pereira publie avec son "Bréviaire des enseignant-e-s" (Editions du Croquant) un ouvrage qui conteste la légitimité éducative des démarches "scientifiques" au nom de l'éthique enseignante. | | | Sylvain Grandserre : Notation des établissements : faites vos jeux !Visiblement, la rentrée sert aussi à ressortir de vieilles idées. Eh oui, c'est reparti pour un (mauvais) tour ! Le Ministre de l’Éducation nationale, JM Blanquer - dix ans après une première tentative similaire avortée - souhaite procéder à l'évaluation des établissements. Dès que l'on dit « évaluation », ça fait sérieux, rigoureux. On prend la mesure pour prendre les bonnes mesures. Mais quand on regarde ce qui peut en être fait, ça reste mystérieux, voire franchement douteux. Dans un système où, dès l'âge de trois ans, on en prend pour vingt années de tests, contrôles, interrogations surprises, devoirs, QCM et autres examens, il ne manquait plus que ça. Pourquoi dès lors en remettre une couche ? | |
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| | | Rémi Brissiaud : Evaluations de CP-CE1 et dérives actuellesParmi toutes les épreuves de mathématiques, on s’attachera à analyser celle qui a stupéfié la plupart des professeurs des écoles : elle est décrite comme permettant de tester l’usage d’un nombre comme moyen de repérer une position. Pour la quasi totalité des professeurs, il était inimaginable que l’on puisse proposer une telle tâche à l’entrée au CP. Alors d’où vient cette idée ? Nous verrons qu’elle est issue des travaux de Stanislas Dehaene (SD), un chercheur en psychologie cognitive dont les thèses, dans ce domaine, sont extrêmement controversées. Le ministre vante le caractère scientifique de ces évaluations alors que c’est un point de vue opposé à celui SD qui, aujourd’hui, tend à devenir prépondérant. L’enjeu n’est pas mince : suivre SD sur cette question, ce serait revenir aux pratiques pédagogiques responsables de l’effondrement du calcul en France. | | | Evaluations : Le décodage de Roland Goigoux"Une faible considération pour le travail enseignant" et "un message catastrophique pour ceux de maternelle", c'est ce que Roland Goigoux lit dans les évaluations nationales de Cp et Ce1. Dans un document il analyse pas à pas le contenu des évaluations qu'il éclaire de sa grande compétence sur l'apprentissage de la lecture et l'écriture. Il montre à partir de son étude Lire Ecrire que ce sont les habiletés de haut niveau, la compréhension, qui font la différence entre bons décodeurs et les autres. Or elles sont peu évaluées dans les tests à la différence du déchiffrage. Il explique comment les seuils ont été calculés a postériori "de manière à ne pas avoir trop d'élèves à besoins". Pour lui ces tests apporteront une réponse inadéquate aux enseignants les invitant à faire "plus de phonologie pour compenser des difficultés phonologiques alors qu'il faudrait plus de phonographie, plus de décodage... alors qu'il faudrait plus d'encodage". | | | Évaluations : Claudine et ses collègues, nouveaux "désobéisseurs" Les évaluations CP et CE1, on en parle depuis des semaines. Sujet polémique, les avis divergent. Alors que le ministère tente de rassurer sur les finalités de celles-ci, il ne répond pas sur le fond : quel est le rôle de l’enseignant ? N’est-ce pas nier sa professionnalité que de le dessaisir de cette entrée dans les apprentissages ? Claudine et ses collègues ont décidé de ne pas faire passer ces évaluations. Elles ont préféré garder l’anonymat pour nous expliquer leurs motivations. | | | Évaluations au primaire : Leçon(s) d'histoire Les évaluations au primaire ont une longue histoire. En 2015, un numéro d'Education & formations (n°86-87), une revue de la Depp (division des études du ministère) la retrace sous la plume de Bruno Trosseille et Thierry Rocher. Sans revivre 40 ans d'histoire, la parcourir apporte des réponses aux questions d'aujourd'hui. Surtout quand l'histoire des évaluations croise celle du ministre actuel. | | | Franck Ramus : Des évaluations pour prévenir les difficultés des élèves"Ce sont des « repères » qui ont pour objectif principal d’aider les enseignants à déterminer avec précision les acquis, les besoins et les progrès de chaque enfant de CP et de CE1 dans différents domaines du langage et des mathématiques. L’idée est de pouvoir intervenir au plus vite si un enfant rencontre des difficultés d’apprentissage, afin de mieux l’aider à surmonter ces difficultés". Membre du Conseil scientifique de l'éducation nationale, ayant participé à leur conception, Franck Ramus présente les nouvelles évaluations de Cp et Ce1 dans une sorte de FAQ conçue pour répondre aux inquiétudes manifestées par des enseignants. | | | Évaluations : Pourquoi il nous faut obéir... à notre mission !Rédigée par deux enseignants, Cédric Forcadel et Sylvain Grandserre, soutenue par des militants pédagogiques de l'Icem ou d'autres mouvements, par des syndicalistes et par des chercheurs (P Meirieu, S Connac, C Lelièvre, B Robbes etc.) cette tribune alimente le débat ouvert sur les évaluations nationales de CP et Ce1. | | | Évaluations de CP et CE1 : Premiers bilans Depuis quelques jours, les enseignants font part de leur colère contre les évaluations CP-CE1. Alors que certains avaient décidé de ne pas les faire passer, une majorité d’enseignants ont évalué leurs élèves malgré leurs doutes initiaux. « Je ne regrette pas vraiment dans le sens où je préfère analyser en connaissance de cause que présumer et préjuger » nous explique Johanna. Béatrice, quant à elle, se sent méprisée. « Le plus agaçant est le mépris affiché de certains concepteurs de ces évaluations ! J'ai suivi le guide de l'enseignant, les consignes écrites et les vidéos. Pourtant, ces évaluations ont été vécues comme un échec par mes élèves. Les réactions des enseignants sont nombreuses : pourquoi ne pas nous entendre ? ».[...] | |
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Par fgiroud , le mardi 06 novembre 2018.
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