Luc Chatel installe le comité sur le temps scolaire 

Par François Jarraud





"Afin de réconcilier le temps des familles, celui de l’école et celui de la société ", Luc Chatel a installé le 7 juin le Comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires, en souhaitant qu’il puisse "permettre aux élèves d’aller le plus loin possible" et limiter les phénomènes de violence scolaire.


"La fonction première du comité est de consulter", affirme la rue de Grenelle. "Il a pour mission d'écouter tous ceux qui sont touchés par la vie de l'Ecole : les organisations syndicales, les fédérations de parents d'élèves, les organisations de lycéens, les représentants du monde associatif, du monde économique et social mais aussi tous ceux dont l'activité est concernée par les rythmes scolaires sans se limiter dans ses auditions, tant en nombre qu'en fréquence". Luc CHatel annonce des débats dans chaque académie, une synthèse mi janvier 2011 et un rapport an mai 2011.


Selon le ministre, la diversité des origines des membres du comité de pilotage, présenté à la presse à l’occasion de l’installation de la conférence nationale sur les rythmes scolaires, reflète la diversité des aspects à prendre en compte dans une réflexion concernant au premier chef l’enfant et le système éducatif.


Le comité est présidé par Christian Forestier, administrateur général du CNAM, et Odile Quintin, ancienne directrice générale de l’éducation à la commission européenne. Ils sont entourés de 16 membres, où les spécialistes (Eric Debarbieux, sociologue, Bernard Hugonnier, OCDE, Jean-Marc Roirant, ligue de l’enseignement, François Testu, JPA, Yves Touitou) sont noyés au milieu des politiques ou des représentants économiques.


D'ores et déjà la composition du comité est critiquée. La Peep déplore l'absence des parents. "Un Comité de pilotage sans représentants de parents d’élèves est une décision lourde de sens", estime l'association. Le Se-Unsa met en garde contre les dérives possibles. "En ce jour de lancement des travaux, alors qu’au ministère on parle de « chance historique »", le SE-UNSA "tient à prévenir que toute instrumentalisation de ce sujet de société à des fins d’économies budgétaires sonnerait le glas d’une évolution pourtant indispensable".


Entre éthique professionnelle et exploitation. C'est que l'idée de créer des emplois en allongeant la durée de l'année scolaire pourrait se faire jour. C'était une des pistes envisagées par la RGPP. Or le sujet du temps scolaire est suffisamment chaud. En proposant de revoir le rythme des vacances d'hiver ("Pourquoi, par exemple ne pas revenir, après une discussion avec les acteurs économiques à calendrier en deux zones qui permettrait un deuxième trimestre équilibré ? Le calendrier de tous les élèves doit-il rester tributaire d’intérêts économiques liés aux seuls 9 % des familles qui partent en vacances d’hiver ?") , le Snuipp tente de désamorcer la bombe que constituerait toute remise en question des congés d'été. Entre le souci éthique de faire mieux travailler les élèves et le sentiment d'aggravation des conditions de travail que ressentent les enseignants, le chemin que devra parcourir le comité sera très étroit. Le Se-unsa a raison de parler de "débat de fond dans un climat de défiance".

Lisez le reportage du Café

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/06/0806[...]

Le dossier de presse ministériel

http://www.education.gouv.fr/cid51955/conference-nationale-s[...]

Communiqué

http://www.se-unsa.org/spip.php?article2289

Communiqué

http://www.peep.asso.fr/art-5132-communique-du-7-juin-2010.html

Comment rétablir la semaine de 9 demi journées ?

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/03/3103[...]

Communiqué

http://www.snuipp.fr/spip.php?article7184


Les syndicats dénoncent "l'effet de manches"

Syndicats et parents réagissent à l'expérimentation d'un nouveau temps scolaires dans 100 établissements.


"Chaque semaine apporte son lot d'annonces : violence à l'école, rythmes scolaires", relève le Sgen Cfdt. "Ce choix de politique d'annonces éloignées des enjeux véritables, illustre la situation d'un gouvernement rendu progressivement impuissant sur le plan de la politique éducative par ses choix budgétaires. Impuissant et incohérent puisque les annonces sur le sport à l'école, si elles doivent dépasser le stade de l'annonce, ce qui est tout de même le sens d'une expérimentation, auront un coût non négligeable. Sur quel budget ?"


Pour le Se-Unsa , " l’organisation préconisée (sur le modèle du lycée de Meaux, inspiré du modèle allemand, déjà daté et largement remis en cause outre-Rhin) ne répond pas à la question des rythmes scolaires. En quoi une journée aussi chargée en heures de cours que la journée actuelle, sans pause méridienne, à laquelle on ajoute deux heures d’activités sportives représente-t-elle un progrès en termes de rythmes ? … Quant à présenter le sport comme le remède à la violence scolaire et à l’absentéisme, cela traduit une approche pour le moins simpliste de ces phénomènes complexes".


La FCPE ironise : "La FCPE proposerait bien au ministre d'envisager la mise en place d'une semaine de 4 jours et demi dans une centaine de circonscriptions dès septembre 2010".

Sur lexpérimentation CHatel

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/05/26052[...]

Communiqué Se Unsa

http://www.se-unsa.org/spip.php?article2126

Communiqué Fcpe

http://www.fcpe.asso.fr/ewb_pages/a/actualite-fcpe-2366.php



Luc Chatel expérimente l'école du matin dans 100 établissements


Alors que plusieurs rapports, et d'abord celui de l'Académie de médecine, dénoncent l'organisation du temps scolaire en France, Luc CHatel a annoncé ce matin un développement du sport en collège et lycée allant jusqu'à l'expérimentation, dans 100 établissements, du sport chaque après-midi.


Une attention pour le sport scolaire. "Réjouissons-nous : le sport scolaire se porte bien" a lancé le ministre mardi 26 mai dans les locaux de la Maison du sport. "Notre sport scolaire est vivace" a déclaré le ministre mais " nous pouvons encore faire mieux". Il s'est fixé comme objectif de doubler en trois ans le nombre de collégiens affiliés à une association sportive. Pour cela, Luc CHatel a annoncé " l’inscription du projet de l’association sportive au sein du projet de l’établissement", une réforme qui ne devrait pas être trop difficile… et l'organisation de rencontres sportives et " l’organisation, en fin d’année, d’une fête de l’association sportive rassemblant tous les acteurs et partenaires". Deux décisions sont plus marquantes : " dans chaque association de l’UNSS sera créée une double vice-présidence, l’une occupée par un parent d’élève, l’autre par un représentant des élèves" et une mention dans le livret de compétences : " je propose qu’une appréciation de vie scolaire soit intégrée au livret de compétences de l’élève, qui prouvera son implication dans la vie de l’établissement et sera la reconnaissance de l’investissement, particulièrement honorable, de l’élève dans son association sportive". D'autres mesures ont été évoquées : l'augmentation de la proportion de filles par l'introduction de sports nouveaux, le renforcement de l'accessibilité.


L'expérimentation du temps à l'allemande. Mais le ministre a donné au sport d'autres objectifs. "Le sport, c’est aussi un approfondissement moral, l’exercice de la volonté. C’est l’occasion de savoir ce que peuvent valoir d’efforts, de sueur, la conquête de quelques mètres de terrain ou le gain de quelques dixièmes de seconde…. Le sport, et d’abord le sport scolaire, c’est encore l’occasion d’adapter son esprit à un autre cadre, s’adapter aux règles ainsi qu’au jeu de l’adversaire". Pour toutes ces raisons, il a décidé de multiplier l'emploi du temps expérimenté à Meaux. " L’expérience qui a été mise en place au lycée Jean Vilar de Meaux n’existe en effet que depuis 3 mois, et elle porte déjà ses fruits : les enseignants ont constaté des progrès dans les résultats scolaires du deuxième trimestre… Nous devons nous appuyer sur ce qui a montré son efficacité. Aussi, je souhaite que l’on étende cette solution innovante. Dès la rentrée 2010, nous allons lancer le même type d’expérimentation dans une centaine d’établissements : une nouvelle organisation du temps scolaire fondée sur un nouvel équilibre, cours le matin, sports et culture l’après-midi. ". Cette expérience sera démultipliée dans 100 établissements volontaires où les cours auront lieu le matin et "le sport" l'après-midi. Cela concernera au moins un collège et un lycée par académie dès la rentrée 2010. On remarquera que le ministre ne parle pas d'EPS mais de "sport".

Le discours ministériel

http://www.education.gouv.fr/cid51779/premiere-journee-des[...]



Analyse : Expérimenter un nouveau temps scolaire ou une rupture avec l'EPS ?


Quel objectif poursuit réellement Luc Chatel dans ce discours où la légèreté des arguments répond à la modestie des décisions ? L'apologie du sport peut elle servir l'enterrement de l'EPS ? Un aménagement du temps est-il possible ?


L'expérimentation de Luc Chatel a-t-elle un avenir ? Derrière la vitrine sympathique de petits jeunes qui gambadent au lieu de rester enfermés l'après-midi, il est impossible de ne pas voir les points faibles du discours ministériel. L'expérimentation porte sur 100 établissements, un chiffre à mettre en rapport avec les 11 400 établissements secondaires français, dans lesquels "2 ou 3 classes" seront concernées. Etendre cette expérience supposerait un financement important de la part des collectivités locales. En effet les infrastructures sportives sont insuffisantes pour accueillir ces flots d'élèves aussi longtemps. On voit mal les communes, souvent déjà en difficultés, porter ce poids supplémentaire.


Mais c'est surtout la légèreté argumentative qui retient l'attention. Luc Chatel ne s'est pas contenté de vanter le sport comme école de l'effort, de la volonté, de la conquête et de la règle. Il a carrément présenté le développement du sport comme une réponse à la violence scolaire et à l'absentéisme, des affirmations qui reposent sur une conception un peu simpliste de ces phénomènes. Il évoque l'expérience de Meaux en précisant " n’existe en effet que depuis 3 mois, et elle porte déjà ses fruits " ce qui évidemment laisse songeur.


Le repoussoir allemand. Sur France Info, le ministre explique que "dans les pays où les pratiques sportives ont été expérimentées l'après-midi, des réusltats ont été obtenus". Il serait plus vrai de dire que ceux qui l'ont expérimenté… l'ont abandonné. . C'est que laisser libres les enfants l'après-midi creuse les inégalités sociales. Certains enfants passent l'après-midi dans des associations culturelles ou sportives tandis que d'autres trainent dans la rue. Ainsi les mauvais résultats en terme de niveau scolaire et d'inégalité sociale ont amené les länder à changer le rythme scolaire. Déjà 39% des écoles publiques font classe toute la journée Et l'Allemagne va continuer à injecter de l'argent dans l'Ecole pour aligner toutes es écoles. Ce n'est pas précisément ce que compte faire Luc Chatel…


Faut-il repousser tout aménagement du temps scolaire ? Des établissements ont réfléchi à aligner l'emploi du temps sur les recommandations des chronobiologistes. C'est notamment le cas au collège Clisthène de Bordeaux où des activités interdisciplinaires et des ateliers occupent l'après-midi. Mais ils font partie de la vie de la classe et sont encadrés par les enseignants. C'est la condition du succès de cette formule.


Du sport ou de l'EPS ? Finalement la principale victime de cette expérimentation semble être l'EPS. L'expression elle même n'est plus dans le discours officiel. Multiplier les heures de sport ce sera forcément sortir l'eps des disciplines ordinaires pour en faire quelque chose de particulier et faire entrer des non enseignants dans l'encadrement des élèves. C'est un changement de statut de cette discipline qui pourrait découler du projet.

Une journée de classe en Allemagne

http://www.cidal.diplo.de/Vertretung/cidal/fr/__PR/actualit[...]

La réforme allemande

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/07/090[...]

L'emploi du temps du collège Clisthène

http://clg.clisthene.bordeaux.ac-bordeaux.fr/modules/reso[...]



Analyse : Rien ne se fera sans les collectivités locales</>

Peut-on réformer les rythmes scolaires sans intégrer les attentes des communes ? Oui semble penser le Comité de pilotage qui ne comprend aucun représentant des communes, alors que l'industrie touristique, par exemple, y est représentée. Mais, exclues du comité de pilotage de la conférence nationale des rythmes scoalires, les représentants des grandes villes rappellent qu'ils sont incontournables.


Ainsi l'AMGVF (association des maires des grands villes) rappelle que"toute modification du temps scolaire impacte les dispositifs d’accueil mis en place par les communes". L'Andev, qui représente les directeurs de l'éducation des villes, pose la question du temps scolaire. "Ne faut-il pas "penser global", et s'interroger également sur les fortes disparités en Europe du temps de classe ? En France, 36 semaines de 4 jours de 6 heures, donc 864 h. Selon mes informations, les "enfants de France" ont l'année scolaire la plus intense".


Deux exemples, parvenus au Café pédagogique, illustrent l'importance des municipalités. A Strasbourg, 3 écoles primaires ZEP fonctionnent en ARS depuis plus de 15 ans avec le rythme suivant : 5 matinées de classe de 4h (dont le mercredi) et 2 après-midi de 2h soit 24h hebdomadaires; 2 après-midi de 2h consacrés à des activités sportives, culturelles et artistiques en groupes restreints (12 à 15 enfants) et complémentaires des enseignements. Dans l'une de ces écoles, l'horaire de l'après-midi est atypique puisque les enfants reprennent à 15h jusque 17h ce qui permet aux enfants d'avoir un long temps de détente avant de reprendre l'après-midi. Cet horaire permet aussi d'organiser l'aide personnalisée de 14h à 15h, stigmatisant moins les élèves concernés. Cette organisation,, qui va dans le sens souhaité par les chronobiologistes, est remise en question par la ville de Strasbourg. Pour des raisons budgétaires, elle souhaite supprimer une après-midi d'activités ce qui va entraîner une révision des horaires et un alignement vers la semaine de 4 jours. "Les enseignants qui ont vécu l'arrivée de ce nouveau rythme ne l'ont pas accueilli avec enthousiasme car il signifiait travailler le mercredi matin et raccourcir les vacances scolaires", nous précise une mère d'élève. "Mais aujourd'hui, aucun de ces enseignants ne veut faire machine arrière et tous reconnaissent les bienfaits du système".

 

A Angers, si la municipalité a réussi à faire revenir une partie des écoles à la semaine de 5 jours, c'est en investissant dans le périscolaire. Comme lé précise Luc Belot, adjoint à l'éducation, "la Ville a joué son rôle en lançant, dès novembre 2008, lors de la Conférence des parents organisée à Angers, une concertation qui a été élargie au 1er semestre 2009 à l’ensemble de la communauté éducative". Après concertation avec les parents de janvier à mars 2009, grâce à de spetits déjeuners et des tables rondes avec les différents acteurs de l'école, d'avril à juin ont eu lieu des réunions avec les enseignants. Au bout de cette phase, 53% des écoles ont manifesté le regret de la suppression du samedi matin, 57% jugent la journée de 6h trop longue, mais seulement 37% demandent la semaine de 9 demi-journées incluant le mercredi matin.


Au final un groupe scolaire, celui de l'Isoret, expérimentera à partir de la rentrée 2010, la semaine de 9 demi-journées. "Par rapport à l’Isoret, les parents et enseignants ont souhaité dès le départ tester ce nouveau rythme. Le conseil municipal a donné en mars un avis favorable à l’expérimentation et la Ville prépare aujourd’hui avec les acteurs impliqués – services municipaux, écoles, partenaires du quartier – les meilleures conditions d’une rentrée sur 4 jours et demi", souligne M Belot. Dominique Bruneau, directeur de l'Isoret, présente ainsi le nouvel emploi du temps. " Parce que les enseignants savent que les temps d’enseignement du matin sont plus favorables aux apprentissages, il a été choisi de raccourcir le temps de scolarité de l’après-midi et de mettre une matinée supplémentaire le mercredi matin. Dès lors les matières fondamentales : maths et français seront placées le matin prioritairement. Il s’agit aussi sur les temps périscolaires d’amener un plus culturel, éducatif, sportif aux enfants notamment sur le temps de CEL. À nous de rendre les activités suffisamment attractives et d’inscrire un maximum d’enfants, ce afin d’éviter le phénomène des orphelins de 16h. Il a été choisi sur les temps périscolaires de privilégier les partenaires du quartier pour les associer à notre projet : clubs sportifs, centre de loisirs, maisons de quartier, associations locales et oeuvres complémentaires de l’école, conservatoire régional de musique". Pour la ville d'Angers, le nouvel emploi du temps implique la prise en charge du temps périscolaire de 15h30 à 18h30 4 jours par semaine, de 11h30 à 12h30 le mercredi.


Ces deux exemples montrent qu'il est possible de faire revenir les écoles au rythme de 9 demi-journées à condition de poser la question des relations entre Etat et communes. Il faut que les enseignants soient convaincus que cela améliorera la situation scolaire des enfants. Or cela passe par un investissement budgétaire des communes. Elles ont du mal à le faire en cette période. Une problématique que l'on retrouve dans l'aménagement du temps scolaire testé dans 100 établissements secondaires à la rentrée. Réaménager le temps scolaire c'est alourdir les charges des communes. Si l'on se plait à mettre en avant les résistances des enseignants, on voit qu'il faut aussi poser cette question : est-ce possible sans un transfert budgétaire de l'Etat vers les communes ?

Andev

http://www.andev.fr/index.php?id=461

AGMVF

http://www.grandesvilles.org/espace-presse/communiques-pr[...]

Maternelle Gutenberg Strasbourg

http://mat.gutenberg.over-blog.com/

Dossier d epresse Angers

http://www.angers.fr/fileadmin/plugin/tx_dcddownloads/DPv



L'enseignement catholique demande plus "de justice et d'équité" et des réformes


"L’optimisation des moyens consacrés à l’éducation ne peut pas être le simple résultat d’opérations comptables", affirme dans un communiqué Eric de Labarre, secrétaire général de l'enseignement catholique. "Elle doit être le fruit d’une vue prospective qui prenne en compte les besoins d’éducation, les contextes géographiques et culturels ainsi que les modes d’organisation de l’école, en son sein comme sur son territoire". Au-delà de la question des postes, l'enseignement catholique souhaite amener le gouvernement à débattre d'une véritable réforme de l'enseignement.


Les syndicats de chefs d'établissement et les secrétaires généraux des comités académiques de l'enseignement catholique estiment que la politique de suppressions de postes change de nature. "Conduite depuis trois ans, cette politique qui doit se prolonger jusqu’en 2013, dépasse les économies à réaliser et concerne désormais l’organisation même de l’enseignement en France".


L'Enseignement catholique demande "la justice et l’équité : ne bénéficiant pas de moyens d’enseignement en dehors des cours donnés aux élèves, il souhaite connaître avec précision les catégories d’emplois qui seront touchées dans l’enseignement public par la suppression des emplois". Ajoutons que la pyramide des âges de l'enseignement catholique est nettement plus âgée que celle du public. Même si les départs en retraite y sont plus tardifs du fait du régime de retraite, le besoin en emplois y sera proportionnellement plus important que dans le public pendant plusieurs années.


Mais pour l'enseignement catholique, le gouvernement, par sa politique d'économies, est en train de changer l'Ecole et il demande à être associé aux décisions. "L'enseignement catholique demande le courage d’engager de vraies réformes structurelles ouvertes à la diversité des situations et des organisations pour promouvoir l’égalité réelle des chances en faveur de la jeunesse : organisation des réseaux d’établissements, allégement des programmes et des horaires pour les élèves, libérant ainsi des besoins en moyens d’enseignement plutôt que de fermer des structures scolaires, nouvelle gestion des classes et de leur regroupement possible pour certains enseignements, nouvelle gestion de la dotation globale horaire par les établissements".

Sgec

http://www.enseignement-catholique.fr/



Le financement de la Fondation pour l'école interrogé par une député socialiste


Peut-on prôner la mise à mal de l'école publique et bénéficier d'une déclaration d'utilité publique ? C'est la question posée par la député socialiste Michèle Dalaunay. C'est peut-être l'amorce d'un vrai combat politique sur l'Ecole.


Plutôt discrète depuis sa constitution en 2008, la Fondation pour l'Ecole a fait une apparition médiatique éclatante fin mai avec la publication d'un sondage d'opinion. Interrogés par l'Ifop, 74% des français jugeaient que "diversifier les types d'école" pouvait être favorable. Une réponse peu étonnante mais le sondage "oubliait" que les écoles sous contrat et publiques proposent déjà une offre .très diverse. En plein débat sur l'autorité, plus de 80% des sondés étaient favorables au renforcement des pouvoirs du chef d'établissement. Enfin 71% des sondés se déclaraient favorables à un système proche du chèque éducation. Appliqué dans certains états américains, il donne aux familles un libre choix de leur école. Cela se traduit par le creusement des inégalités et le renforcement des discriminations scolaires. Deux conséquences perdues de vue par les sondés. Les résultats du sondage peuvent donner l'impression que les trois quarts des français sont pour le démantèlement de l'école publique. Or cela ne reflète probablement pas le sentiment général ainsi que le montrent d'autres sondages, par exemple les statistiques européennes de l'étude European Social Reality. Selon elle, 78% des Français sont satisfaits de leur école locale. C'est beaucoup et surtout c'est plus que nos voisins européens qui n'apprécient leur école qu'à 71%.


Selon son site, la Fondation pour l'école "cherche à apporter une réponse pragmatique pour renouveler l’enseignement en France par le développement de nouvelles écoles entièrement libres et par la promotion de pédagogies efficaces, afin que chaque enfant puisse accéder à une instruction de qualité". Elle aide au financement d'écoles privées hors contrat. Elle a obtenu le 18 mars 2008, jour d'investiture du gouvernement, le bénéfice de la reconnaissance d'utilité publique qui lui permet de recevoir des fonds défiscalisés pour promouvoir son action.


Michèle Delaunay interroge le ministre de l'intérieur sur l'opportunité de cette déclaration d'utilité publique. "Dans une période où les moyens de l’école publique, républicaine et gratuite sont drastiquement restreints, réduisant de ce fait sa capacité à assurer à tous, sans distinction d’origines, un enseignement de qualité selon le principe de l’égalité des chances, il paraît extrêmement choquant de voir l’Etat financer de facto l’école privée hors contrat", affirme-t-elle. Pour elle, la Fondation assure le développement d'établissements catholiques, même si ses statuts ne le mentionnent pas. "Ce financement de facto de l’enseignement privé hors contrat vient en contradiction de la laïcité, telle que définie par la loi de 1905, qui respecte tous les cultes mais n’en favorise aucun, et également de la loi Debré du 31 décembre 1959 ayant amené à la définition même de l’enseignement privé hors contrat". Enfin elle pose la question du type d'établissements soutenus par la Fondation. "Alors que, suite à un contrôle pédagogique, le recteur de l'académie de Bordeaux vient de conclure qu'un des établissements recommandés par la Fondation pour l’Ecole fournit aux élèves un enseignement ne satisfaisant pas aux exigences du Code de l’éducation pour ce type d’établissement du fait d’une « carence d’enseignement des sciences de la vie et d’un enseignement de l’histoire vu au travers d’un prisme religieux , ne permettant pas de former l’esprit critique des élèves», il apparaît comme extrêmement urgent de prendre la mesure du danger - et non de l’intérêt - public de la Fondation qui le soutient."


Développer l'esprit critique, c'est pourtant une des missions qu'Anne Coffinier, présidente de la Fondation, affirme fixer à ses écoles. Interrogée par le Café, elle ne met pas en avant d'identité religieuse mais présente son action comme "une participation à l'amélioration du système éducatif français". "On promeut l'idée que le pluralisme scolaire et la diversité sont intéressants car ils permettent de faire davantage réussir les enfants", ajoute-elle. Or selon elle, "il n'y a pas grand choix entre le privé sous contrat et l'enseignement public qui sont alignés sur le fond". Tous deux sont confondus dans ses critiques. L'enseignement public serait en train de sombrer. Quant au privé sous contrat, plus fréquemment objet de ses critiques, elle l'accuse "d'exclure les élèves en difficulté pour maintenir ses taux de réussite aux examens". Interrogée sur l'école bordelaise Saint Projet, qui vient d'être pratiquement fermée par le recteur de Bordeaux suite à un reportage diffusé par France 2, Anne Coffinier nous a dit la connaître personnellement. Elle juge que "ce n'est pas une mauvaise école". C'est le reportage qui "n'est pas du journalisme"… L'établissement fait bien partie des écoles promues sur le site de la Fondation. Il est présenté ainsi : " un enseignement fondé sur une méthode d'enseignement classique, dans une ambiance chrétienne, avec de petits effectifs qui permettent un suivi individualisé des élèves".


Dans des interviews antérieures, Anne Coffinier a sans doute livré davantage sur ses intentions. Ainsi en 2006, sur un site catholique traditionaliste, elle estime que "puisqu’il n’est pas de solution de l’intérieur (à cause du gigantisme bureaucratique des structures et du conservatisme aveugle des syndicats), il faut agir à l’extérieur et à côté du grand corps malade de l’Education nationale. C’est seulement ainsi que l’on pourra susciter une émulation profitable au système éducatif français dans son ensemble". Pour elle, "s’il est légitime que l’Etat intervienne financièrement pour permettre un accès effectif de chacun à l’éducation (par exemple sous forme de chèque éducation), il est en revanche illégitime que l’Etat s’ingère dans le contenu de l’enseignement, à partir du moment où ce dernier respecte l’ordre public". Dans un autre entretien, elle déclare : "il m'est apparu comme une évidence que l'Education nationale ne se réformerait jamais d'elle-même. Le caractère monstrueux de cette réalité m'a prise à la gorge : des millions et des millions d'élèves vont continuer à être mutilés à vie".


La question posée par Michèle Delaunay est donc tout à fait pertinente. L'Etat peut-il accorder la déclaration d'utilité publique à un mouvement qui se fixe comme objectif la destruction de l'enseignement public et de l'enseignement privé qui lui est associé ? Au moment où le ministre est accusé par certains de "détruire l'enseignement public", le soutien financier accordé par le gouvernement à un mouvement qui poursuit ce but interpelle.

Question posée par M Delaunay

http://mailing.gsan.org/files/ml_GSAN/QE_FONDATIONECO[...]

Question posée par M Delaunay

http://mailing.gsan.org/files/ml_GSAN/QE_FONDATIONECOL[...]

Interview A Coffinier 2006

http://caelumetterra.hautetfort.com/archive/2006/11/07[...]

Autre interview d'Anne Coffinier 2006

http://www.polemia.com/article.php?id=1342

Décret d'utilité publique

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=J[...]

Fondation pour l'école

http://www.fondationpourlecole.org/index.php



Sur le site du Café
Sur le Web
Par fjarraud , le samedi 19 juin 2010.

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