Par François Jarraud

Dans un entretien accordé au Café, Olivier Rey, responsable, à l'INRP, du service de la Veille Scientifique et Technologique, revient, en marge du colloque de l'AREF, sur le rôle des chercheurs en éducation.

"Il suffit de regarder comment les résultats de PISA ont été utilisés, au-delà de la fascination habituelle pour les palmarès. Alors que la plupart des analyses de PISA montrent l’intérêt d’une scolarisation commune jusqu’à 15 ans, contre les processus de différenciation-sélection à l’entrée du secondaire, les gouvernements concernés se sont bien gardés d’utiliser ces résultats pour réduire les dispositifs de tri précoce, notamment dans les pays d’Europe centrale les plus concernés", nous dit-il. "En revanche, on ne compte plus les réformes justifiées par les «mauvais  chiffres » de PISA… réformes qui ne tiennent aucun compte des diagnostics mis en lumière par les recherches basée sur les analyses secondaires de PISA !"

Pour lui cela ne retire rien à l'intérêt de la comparaison internationale mais montre la faiblesse des chercheurs en éducation. "C’est aux chercheurs en éducation se prendre en charge pour exister collectivement, renforcer leurs associations, se rassembler autour de quelques revues, monter des manifestations de qualité, sortir des chapelles microcosmiques… Des initiatives comme l’AREF sont un moyen de mieux faire exister la recherche en éducation, en l’ouvrant vers la francophonie mais aussi au-delà. Il me semble aussi qu’il manque, en France, non pas un colloque scientifique de plus, mais une sorte de rendez-vous annuel ou biannuel tourné vers les décideurs éducatifs et le grand public, dans lequel les chercheurs feraient le point de leurs travaux et les présenteraient vers « l’extérieur », pour en finir justement avec ces préjugés un peu grotesques sur la «pédagogie ». "

Lisez l'entretien avec O Rey

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/larecherche/Pages/2010/Orey.aspx

Le blog sur l'AREF

http://www.cafepedagogique.net/communautes/Aref2010/default.aspx