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Un seul monde > Messages > L'économie s'invite à table
L'économie s'invite à table

Ancien ministre de l’économie, président du directoire d’Atos Origin et enseignant à Harvard, Thierry Breton répond par la négative à la question « Un seul monde, une seule école ? ». Pour lui, il n’y a pas un seul monde : « le présent nous montre plutôt un monde fragmenté, fracassé ».

Décidément, la crise économique s’immisce dans les débats, avec elle « nous rentrons dans un monde qui va être marqué à l’aulne du protectionnisme ». Elle change nos relations au monde, aux autres systèmes, elle hypothèque aussi l’avenir, les politiques publiques. La population mondiale va croître rapidement de 50%, les besoins en éducation seront conséquents avec en corollaire des besoins de financement.

La crise remet également en cause l’organisation de la planète avec une nouvelle répartition des rôles. «Les USA vont-ils perdre leur légitimité d’usine financière du monde au profit de Hong Kong ou de Shangaï » s’interroge l’ancien ministre. Non, décidément, il n’ya pas un seul monde.

D’autant que ce monde va évoluer dans un mouvement d’identification à une communauté, voire à plusieurs. Ces communautés, qu’il faut assimiler à des réseaux sociaux, professionnels, loin de la résonnance communautariste, interagissent entre elles. Dans cette évolution, l’éducation a un rôle primordial à jouer. En premier lieu par le lien très fort qui unit le monde éducatif aux communautés qui l’entoure. Ensuite, parce qu’il s’avère nécessaire d’apprendre à gérer, manager et interagir avec des communautés, de cultures et de valeurs différentes, en respectant chacune pour favoriser les interactions.

Au socle « apprendre à lire, écrire, compter », Thierry Breton rajoute « apprendre à choisir » qui doit développer la « capacité d’apprendre à naviguer dans les océans d’information, retrouver l’information pertinente, choisir les communautés auxquelles on veut appartenir. »

Dans le monde fragmenté tel que nous le décrit Thierry Breton,  l’éducation doit conserver une vision à long terme, au-delà des urgences posées par la crise, se rassembler autour de valeurs communes, d’un socle commun.  Les enseignants possèdent un rôle de régulateurs et créent l’intermédiation entre toutes les communautés.

Devant le tableau dressé d’un monde affaibli par une économie en crise, l’éducation serait elle un pilier ?

En guise de conclusion, Thierry Breton, nous livre ses questions. Comment former les professeurs et les élèves ? Est-ce que c’est pour les entreprises, le tissu local, les nations, la société ? Doit-on conserver les identités nationales ou les transcender ? L’éducation doit elle accompagner l’évolution vers le protectionnisme ou nous ramener aux valeurs universelles ? Quid de l’Europe : doit-on aller plus loin, étendre ERASMUS ? Quid de la diversité des élèves et des publics auxquels on s’adresse ? Quels types d’évolutions pour la société ? Quel type d’éducation pour l’économie de l’immatériel (service aux personnes, tertiaire) ? Quel est le rôle des acteurs public, au sein de l’entreprise ? Quelle importance donner à l’apprentissage ? Quel positionnement de l’école dans le cycle de vie complet ?

Beaucoup de questions qui, en définitive, donne à l’éducation un goût d’avenir.

 

Monique Royer

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