"Nous sommes préparés à tout". Dans un long entretien donné au Journal du Dimanche le 30 août, JM Blanquer fait tonner la grosse Bertha de la communication politique pour rassurer parents et enseignants. Mais on entend surtout une musique constante depuis 2019 sur le nouveau métier enseignant.
Pour les parents, le ministre dit que "ce sera une année aussi normale que possible. Tout de doit pas être écrasé par la réalité sanitaire". Sur les fermetures de classes, "il y en aura, mais le moins possible". Cependant, "on peut imaginer que dans les prochaines semaines... des mesures plus fortes s'appliquent dans certains territoires : obligation - et plus seulement incitation - de non brassage entre les groupes d'âge, réduction de taille des classes, fermetures d'établissement. Nous sommes préparés".
Un passage concerne ce qui se passe si un enfant est contaminé. "L'ARS est saisie. Les chefs d'établissement fournissent la liste des cas contact qui seront testés le plus rapidement possible (sous 48h). Les autorités sanitaires et scolaires décident ensuite en fonction de leur appréciation de la situation". Ce passage mérite qu'on s'y attarde. D'abord parce qu'il reconnait que les décisions concernant la santé des élèves seront prises en fonction des intérêts de l'institution scolaire et pas seulement des objectifs de santé. Ensuite parce que ce scénario est impossible. Comment dans des établissements où les élèves sont brassés les chefs d'établissement pourront-ils dresser al liste des cas contacts ? E n'imposant pas l'interdiction du brassage l'Education nationale s'est désarmée.
Un autre passage affirme que les enfants issus des foyers de l'aide sociale à l'enfance "ont tiré profit" du confinement parce qu'ils "peuvent être mal à l'aise dans le contexte scolaire". Dans les entretiens avec des enseignants lors du confinement c'est un cas que nous avons retrouvé plusieurs fois. La réalité de ces jeunes c'était leur isolement complet pendant le confinement. Souvent logés à l'hotel, seuls, ils n'avaient pour seul matériel numérique que des téléphones aux accès limités. Les enseignants tentaient de ne pas les perdre de vue. Ils ont souvfent décroché parmi les premiers.
L'annonce du "Grenelle des professeurs" ne cache rien des objectifs du ministre. Ilparle de "revalorisation du métier sur leplan financier mais plus généralement pour améliorer le bien-être au travail". Deux points importants. La revalorisation sera "pluri annuelle". Si le ministre tient parole c'est la base de toute revalorisation réelle. "Mais ça passe par une transformation profonde du système éducatif : gestion des ressources humaines... promouvoir l'esprit d'équipe". Ce qui se dessine c'est la continuité avec les propos d'E Macron. La revalorisation sera liée à des évolutions du métier voulues par le ministre.
Dans le JDD
Nouveau métier enseignant
C Maroy sur le nouveau métier
Comment le gouvernement veut faire évoluer le métier