Bac : De nouveaux textes publiés fin juillet 

Un bac davantage local et des épreuves revues pour l’EAF et les spécialités. Après les annonces de JM Blanquer du 30 juin et un premier passage en CSE le 9 juillet, une série de textes sur le bac devrait être publiée au dernier B.O. de juillet.  Ce nouvel ajustement fait glisser un peu plus le bac vers des épreuves locales sans pour autant alléger un examen dont la crédibilité est maintenant bien attaquée.

 

Les E3C maintenus mais plus locaux

 

 « Les épreuves communes de contrôle continu (E3C) sont désormais dénommées « évaluations communes » pour traduire le fait qu’il s’agit de devoirs communs réalisés dans le cadre des heures de classe au cours des années de première et de terminale », avait déclaré le ministre le 30 juin après une réunion du Comité de suivi de la réforme.

 

Les projets de texte, que le Café pédagogique a pu consulter, confirment cette orientation. La note de service « relative aux modalités d’organisation du contrôle continu à compter de la session 2021 » modifie la note 2020-044 du 19 février 2020.

 

La principale modification concerne l’organisation des « évaluations communes », nouveau nom des E3C. « Les chefs d'établissement en déterminent les modalités et fixent le calendrier de passation après consultation du conseil pédagogique et délibération du conseil d’administration. Le calendrier est adapté à la progression pédagogique dans chaque établissement, en respectant à la fois l’objectif d’une régularité des évaluations et les nécessités liées au rythme d’apprentissage des élèves. S’agissant plus particulièrement de la première série d’évaluations communes, prévue au cours du deuxième trimestre de l’année de première, les établissements ont toute latitude pour décider de les programmer dans les dernières semaines du trimestre, afin de permettre aux élèves de disposer du temps nécessaire à l’acquisition des savoirs et compétences visés. Les calendriers nationaux des épreuves terminales et de Parcoursup sont désormais publiés en début d’année scolaire », explique la note. La version antérieure faisait référence à un calendrier national pour ces épreuves.

 

La durée des épreuves est aussi adaptée pour se mouler dans les emplois du temps. « L'organisation de ces évaluations se fait, dans la mesure du possible, dans le cadre des emplois du temps normaux des élèves. La durée des évaluations fixée à deux heures au maximum permet de tenir compte de la durée usuelle des deux créneaux de cours consécutifs dans les établissements et d'éviter la banalisation d'un ou plusieurs jours pour l’organisation des évaluations communes. En fonction des enseignements concernés, les évaluations peuvent être organisées à des moments différents (jours, semaines) ».

 

Du coup l’harmonisation des épreuves n’a plus lieu après chacune. « Une commission d'harmonisation des notes des évaluations communes du baccalauréat est mise en place dans chaque académie. Elle se réunit à la fin de chaque année scolaire du cycle terminal. Pour la classe de première, les travaux de la commission d’harmonisation portent sur les notes obtenues par les candidats aux deux premières séries d’évaluations communes. Cette modalité d’organisation doit permettre aux établissements de programmer la tenue de la première ».

 

Cela crée un nouveau problème pour les enseignants puisque la nouvelle note de service précisera que la copie, « portant les corrections et appréciations » est rendue au candidat « dès sa correction ». « L’équipe pédagogique précise aux élèves et à leurs familles que ces notes d’évaluations communes sont provisoires jusqu’à la délibération du jury du baccalauréat, seul habilité à prononcer des notes définitives après les travaux de la commission d’harmonisation », établit la note. Mais on peut imaginer que dans les classes cela va créer quelques remous. Il ne sera pas toujours possible de garder le secret sur les correcteurs.

 

Le fait de n’avoir plus qu’une période d’harmonisation chaque année « doit permettre aux établissements de programmer la tenue de la première série d’évaluations communes à une date favorable aux apprentissages », précise la note.

 

Lors d’une concertation le 17 juillet, les syndicats ont souligné l’absence de temps collectif pour les choix des sujets des épreuves communes et le travail de correction. La question de la rémunération n’a pas non plus de réponse. Mais bien d’autres points ont été critiqués. D’abord le maintien de 3 épreuves , organisant ainsi une évaluation perpétuelle, alors que les syndicats ont demandé de passer à 2 épreuves seulement. La banalisation de la semaine des épreuves est souhaitée par le Snes Fsu. Le syndicat craint aussi que la communication des copies s’accompagne de pressions sur les correcteurs.

 

L’EAF

 

Une autre note de service concerne les épreuves anticipées obligatoires et l’épreuve anticipée de français. En français il y a deux changements importants. Le premier est sur le nombre de textes qui passe de 24 à 20 en série générale (pour chacun des 4 objets d’étude 3 textes par œuvre étudiée et 2 textes par parcours associé) et de 16 à 12 en série technologique. Le second changement porte là aussi sur un nom : le « descriptif des textes et activités » devient un « récapitulatif des œuvres et textes étudiés ».

 

Si cet allègement est bienvenu, est-il suffisant pour 2021 ? Les élèves vont arriver en 1ère sans avoir fait tout le programme de 2de. La question se pose par exemple en grammaire :les candidats seront-ils interrogés comme c’était prévu sur le programme de 2de qui, pour nombre de lycéens, n’a pas été fait ?

 

La note confirme des épreuves qui sont très contestées tant elles enferment l’apprentissage du français dans des exercices traditionnels au détriment d’un travail vivant sur la littérature et la langue. Le « carnet de lecture » envisagé à un moment est toujours absent. Le changement de terme lui-même est révélateur. Le « descriptif » autorisait la mise en valeur de pratiques diverses (écritures d’appropriation, sorties théâtrales, anthologies personnelles, activités créatives…). Le « récapitulatif » rappelle la liste de jadis. Il définit l’enseignement du français au lycée comme une simple juxtaposition d’explications de textes…

 

Les épreuves des spécialités

 

Plusieurs notes de service modifient les épreuves des spécialités. Ainsi une note redéfinit les évaluations des enseignements de spécialités suivis uniquement en première. Ainsi en HGGSP l’épreuve dure 2 heures avec 2 questions : réflexion et interprétation. En LLCER l’évaluation consiste en un oral de 20 minutes sur dossier. En maths, l’évaluation dure 2 heures et consiste en 2 à 4 exercices.  En SVT l’évaluation dure aussi 2 heures er consiste en 2 exercices permettant d’évaluer les connaissances et le raisonnement scientifique.

 

Tous ces textes devraient paraitre dans le dernier B.O. de juillet en pleines vacances…

 

F. Jarraud

 

Le 30 juin

Le CSE du 9 juillet

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 24 juillet 2020.

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