Les pré recrutements et le manque de profs de maths 

Le jury a été généreux. Cette  année, 23% des inscrits ont été reçus au capes de maths, soit 3% de plus qu'en 2014. 76% des postes sont couverts ce qui est sensiblement mieux qu'en 2014 où un tiers des postes n'avait pas trouvé preneur. 1 097 candidats sont reçus au capes 2015, soit 300 de plus qu'en 2014. Mais il manque toujours des enseignants : 350 postes ne sont pas dotés encore cette année en mathématiques.

 

La Commission française pour l'enseignement des mathématiques , dans son bulletin du 1er juillet, lance "un cri d'alarme" après la mise en extinction des Emplois Avenir Professeurs. "Nous avons pourtant plaidé depuis des années pour une politique de pré recrutement", écrit Luc Trouche, président du CFEM, "seule à même de s'attaquer à la crise de recrutement".

 

Dans un communiqué du 2 juillet , la Fsu prend position pour la suppression des EAP.  "Présenté par le ministère comme un moyen pour démocratiser l’accès aux métiers de l’enseignement et de l’éducation et lutter contre la crise de recrutement ce dispositif s’avère être un échec. La charge de travail pour les étudiants contraints à occuper un emploi en école ou en établissement les empêchait de suivre l'intégralité de leurs cours à l'université et de préparer correctement les concours", écrit la Fsu. "De nombreux postes d’EAP sont restés non pourvus faute de candidats à ces emplois. Par ailleurs le dispositif ne s’adressait pas à la plupart des disciplines de l’Enseignement Professionnel qui connaît pourtant de grandes difficultés de recrutement". La Fsu demande "de véritables pré-recrutements". En attendant les pré recrutements existants disparaissent...

 

F Jarraud

 

Maths recrutement compromis

Les hussards noirs n'ont plus la cote

 

Par fjarraud , le vendredi 03 juillet 2015.

Commentaires

  • maria1958, le 03/07/2015 à 11:26

    Etonnant que le Café, qui a lui-même pointé à de nombreuses reprises les difficultés dans lesquelles le dispositif précaire des EAP plongeait trop souvent les étudiants boursiers (retards de paiement, incompatibilité de la charge de travail avec l'assiduité universitaire, etc…) se laisse encore leurrer par une com' ministérielle qui essaie depuis le début de faire croire que les EAP sont le prérecrutement promis !

    Les parlementaires qui ont voté la loi créant les EAP faisaient très bien la distinction, eux !

    http://www.senat.fr/rap/a11-772/a11-7720.html

    Françoise Cartron rapporteure de la Commission de la culture et de l'éducation au Sénat,  le 20 septembre 2012:

    "Il serait impropre de parler de prérecrutement dans le cas des EAP. En effet, même s'ils sont soutenus et accompagnés pendant leur cursus, ceux-ci ne peuvent intégrer la fonction publique qu'après l'obtention de l'un des concours de l'enseignement, sans bénéficier d'aucune dérogation, voie parallèle, admissibilité ou priorité d'aucune sorte. Ils n'ont pas été recrutés à l'issue d'un premier concours sélectif, à la différence des allocataires moniteurs normaliens. Ils ne sont pas non plus soumis à un statut particulier, mais aux règles du droit privé et aux stipulations de leur contrat de travail. C'est la raison pour laquelle il n'est pas exigé d'eux en cas de réussite au concours d'exercer comme enseignant pendant un nombre minimal d'années ou dans des lieux géographiques déterminés.

    En revanche, pour restaurer le vivier de recrutement très affaibli, tout en accroissant la diversité sociale du corps enseignant, il pourrait être envisagé de construire des voies de prérecrutement. La mission d'information sur le métier d'enseignant a proposé ainsi d'organiser un concours national en fin d'année de L3, avant l'accès au master d'enseignement, sur la base d'épreuves purement disciplinaires. Le prérecrutement confèrerait un statut particulier d'élèves-enseignants ouvrant droit à une rémunération. En échange, les élèves-enseignants s'engageraient à suivre les deux années de master, à se présenter aux concours de l'enseignement et à servir comme fonctionnaires de l'État pour un nombre minimum d'années en cas de réussite. Plusieurs syndicats ont proposé d'autres modèles de prérecrutement modulant le volume, le statut, la position dans le cursus, la rémunération et les obligations de service ultérieur."

    La réalité c'est que le gouvernement a choisi de créer les EAP, supprimant au passage les Aides aux candidats aux concours ouvertes à tous les étudiants, ce qui lui a permis de faire des économies - et à ce jour il ne prérecrute toujours pas - c'est bien là le problème, en pleine crise de recrutement !

    Si l'on veut bien LIRE ce qu'écrivent la CFEM d'une part, et la FSU d'autre part, on constate qu'elles font le même constat sur l'inadéquation du dispositif EAP et la nécessité urgente de prérecruter "pour de vrai" afin de soutenir enfin efficacement les étudiants qui visent les concours, au lieu de les laisser galérer dans le salariat étudiant qui fait échouer.

    Cf ce que dit le communiqué FSU: http://observatoire-fde.fsu.fr/spip.php?article275

    Cf ce que dit la CFEM sur son site:

    "Pas d'enseignement des mathématiques sans enseignant. La CFEM plaide fortement pour une politique de pré-recrutements en L1, seule stratégie à même de répondre à la crise de recrutements des enseignants, en particulier de mathématiques. Les politiques actuelles proposent des dispositifs inefficaces, qui se substituent les uns aux autres (Emplois d'avenir professeurs, puis master en alternance aujourd'hui) sans réel bilan. Il est temps de rompre avec une telle politique à courte vue. Nous sommes résolus à nous mobiliser sur cette question (cf. le communiqué de la CFEM du 2 juillet)
    . Cette mobilisation, nous en sommes conscients, ne concerne pas que les mathématiques."

    Même constat de l'APMEP, cf déclarations de B. Egger http://www.vousnousils.fr/2015/06/19/mathematiques-ou-en-est-on-dans-le-secondaire-571367

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