Un sondage du Sgen Cfdt met lui aussi en cause réformes et hiérarchie 

Ca se confirme : Les enseignants sont bien las des réformes et de leur hiérarchie. Ils sont d’ailleurs aussi bien fatigués. 24 heures après la publication d’une étude du Se-Unsa, le sondage réalisé par le Sgen Cfdt en confirme les principales orientations. Il interroge lui aussi les décisions du syndicat.

 

A croire les 12 000 professeurs des écoles qui ont participé au sondage du Sgen Cfdt, leur métier d’enseignant est épuisant. 97% se déclarent fatigués. Quelques question précises donnent à penser que ce ne sont pas des déclarations légères. Ainsi la grande majorité des professeurs des écoles déjeunent sur le pouce et travaillent durant le déjeuner.

 

Mais cette fatigue est aussi une lassitude devant la hiérarchie et les réformes à l’image de ce que déclarent aussi les enseignants sondés par le Se-Unsa. Bien peu d’enseignants considèrent leur IEN comme un appui ou comme un élément dynamisant. D’ailleurs en cas de problème seulement 27% se tourneraient vers lui alors que 66% s’appuient sur des collègues. Les professeurs des écoles interrogés par le Snes marquent eux aussi leur hostilité aux réformes. 68% ne voient pas la réforme des rythmes comme une amélioration. 57% estiment qu’elle les obligera à travailler moins bien. Ces enseignants décrivent aussi un système qui se dégrade. 42% d’entre eux souhaite changer de mission ou d’employeur.

 

Ces taux interrogent forcément un syndicat réformiste comme le Sgen Cfdt. N’a-t-il pas fait fausse route en soutenant des réformes ? Pour Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen, interrogé par le Café pédagogique, c’est justement la semaine de 4 jours qui fatigue les enseignants. Surtout « c’est le caractère descendant de la réforme qui heurte les enseignants » et les amènent à condamner la réforme.

 

La parfaite cohérence des réponses entre les deux enquêtes du Se Unsa et du Sgen interroge surtout le système éducatif. Benoît Hamon était sans doute préparé aux tensions entre syndicats  lors d’une année électorale et de transformations profondes de l’Ecole. Il découvre que les cours de récréation sont pavées d’amertume et de revendications. Que le désir de fuite est égal à l’engagement quotidien. Que les réformes balancées d’en haut ne passent plus. Que les relais hiérarchiques sont délégitimés. Et qu’il est temps de s’en soucier.

 

François Jarraud

 

L’enquête du Sgen

L’enquête du Se Unsa

 

Par fjarraud , le vendredi 23 mai 2014.

Commentaires

  • PierreL, le 23/05/2014 à 11:18
    "Les professeurs des écoles interrogés par le "Snes" marquent eux aussi leur hostilité aux réformes."
    par le Sgen… ;-)

    Je ne crois pas à une hostilité vis-à-vis d'une ou des réformes de la part des enseignants. J'ai plutôt l'impression que nous sommes une grande majorité à vouloir du changement. Le hiatus vient de ce que l'on met derrière le mot réforme, de ce qu'ont installé nos décideurs dans l'inconscient collectif en qualifiant de réforme la marque personnelle qu'ils tentent tous de laisser de leur passage rue de Grenelle. 
    La seule vraie réforme que nous ayons connue dans le 1er degré c'est celle de 89 (élève au centre du système, politique des cycles, projet d'école, Conseil d'École…). Or a-t-elle vraiment diffusée jusque dans les classes, au plus près des élèves? Pas vraiment. Par contre nous subissons la surinterprétation administrative de toutes les mesurettes décidées par les uns et par les autres (il faut voir ce qu'est devenue le Projet d'École!). Les ministres s'installent dans le court terme et doivent composer avec ceux qui sont dans la place et y restent (syndicats, Administration). Le cocktail est dévastateur pour celui qui doit le boire: l'enseignants dans  son école.
    Une réforme s'inscrit dans un temps plus long que celui dit "politique". Une réforme doit avoir du sens pour celui qui devra l'appliquer réellement et pas se contenter d'être traduite par un tableau à case supplémentaire à renseigner.
    Dans notre grande Maison cet accompagnement n'existe pas. La communication entre la base et le sommet de la pyramide est coupée, et nous avons pris l'habitude de travailler seuls. 
    Nous travaillons dans un système complexe et sur de l'humain… L'accompagnement, l'information, la pédagogie de notre hiérarchie et de nos représentants doivent être exigeants, donc risqués… On a exactement le contraire, l'exemple des rythmes est un révélateur affligeant!
    C'est certain qu'en période de crise le réformiste a plus de mal à se faire entendre que le conservateur ou que l'agitateur…
    C'est une question de courage politique (même de la part de notre Administration: nous avons en charge l'Éducation). Quand par calculs politiciens on cherche à éviter les coups, on finit quand même par en recevoir mais en plus avec du déshonneur.
    Si nous échouons à Refonder l'école, c'est la droite qui la réformera… :-(

    • Delafontorse, le 25/05/2014 à 15:37
      Votre dernière phrase sonne comme un chantage...
      Entre votre Refondation peillonesque et une réforme de droite, aucune différence. Ces "réformes" imposent toutes la direction de la transformation de l'Ecole de la République en garderie municipale animée par des personnels déqualifiés, mal payés, en charge d'élèves dont le capital n'attend que de les parquer dans des activités ludiques et hypnotiques car il ne sait quoi en faire et ne peut certes pas extorquer à leurs parents les sommes qui deviendront nécessaires à procurer l'éducation que seules des écoles privées hors de prix procureront.

      Ah, si ...Une différence, quand même entre droite et gauche : Chatel proposait, lui au moins, d'augmenter le salaire des professeurs...
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