Métier : Les syndicats face aux projets de décret 

Le ministère a envoyé aux syndicats les projets de décret remplaçant les textes de 1950 sur le statut. Les revendications syndicales ne portent que sur des détails. Ainsi le Snes reconnait des avantages au nouveau système imaginé par le ministre. Il envisage des modifications marginales. "Le SNES déposera des amendements au CTM en vue d’améliorer la situation, portant notamment sur l’augmentation de la pondération en cycle terminal (1,17) et son extension aux professeurs de lettres en classe de seconde, l’augmentation de la pondération en BTS (1,3), la transformation de l’indemnité pour effectif pléthorique en décharge, la prise en compte de l’heure de chorale, la généralisation de l’attribution des heures de décharges pour les fonctions de coordination."

 

De son coté, le Se-Unsa évoque des améliorations pour les professeurs documentalistes.  " Ce projet de décret comprend des éléments très positifs pour les professeurs documentalistes : les professeurs documentalistes sont traités dans le même texte que tous les autres enseignants du 2nd degré;  la qualité de « professeurs de la discipline de documentation » est inscrite noir sur blanc. Terminés les personnels "chargés de fonctions de documentation" mentionnés dans le décret de 1980. Le CAPES de Doc est reconnu comme tel. Le temps de travail particulier que représentent les séquences d’enseignement va pouvoir être pris en compte."

 

Communqiué Snes

Communqiué Se unsa

Un accord mou mais durable

 

Par fjarraud , le vendredi 21 mars 2014.

Commentaires

  • Delafontorse, le 21/03/2014 à 07:07
    Tous les syndicats ne sont pas d'accord avec ce projet.
    FO (Force Ouvrière), qui ne le signera pas, a bien raison d'essayer de remuer la profession et la mettre en garde car 
    ces nouveaux textes sont tout sauf un toilettage anodin des décrets de 1950. 

    Ils constituent au contraire un abandon des principes  sur lesquels ces décrets régissant notre profession ont été écrits (par exemple est abandonné le principe de dérogation au cadre général de la fonction publique), abandon dont les conséquences vont se faire sentir tant sur la définition du métier de professeur ("professeur"... mot quasi abandonné lui aussi par ces nouveaux textes, qui ne reconnaissent plus que des "enseignants"), que sur la charge de travail, la rémunération, la nature des autorités prescriptrices de nos missions, la qualité de notre travail auprès des élèves.

    Il est incroyable de voir la désinformation qui règne tant dans les syndicats qui s'apprêtent à signer ces nouveaux textes (très notamment contre leur base, en particulier pour le SNES, dont le bureau national qui s'annonce signataire le 27 mars est d'ores et déjà désavoué par plusieurs Congrès de sections académiques qui se sont prononcés contre cette signature) que dans la presse généraliste.

    C'est une très bonne chose que le Café pédagogique informe largement nos collègues du secondaire, des classes préparatoires et des BTS sur le fait que la contestation de ces nouveaux textes s'organise à grand pas. 
    Plus de 400 établissements en France ont déjà tenu des AG en ce sens et ce nombre augmente tous les jours, nos collègues prenant conscience de la gravité des enjeux.

    Les Décrets de 1950 sont dits "de 1950" : ils ont en effet été aménagés plusieurs fois depuis cette date. Il ne devrait pas s'agir de les abandonner mais de continuer à les aménager.

    Quant à "prendre en compte la réalité de ce qui se fait déjà", on sait comment ce prétexte spécieux peut être utilisé surtout pour préparer un avenir dont personne ne veut, hormis des instituteurs d'austérité et d'une Ecole transformée en simple entreprise occupationnelle de proximité animée par des personnels prolétarisés

    Le réel, ce sont les faits. Les statuts, c'est le droit. Et le droit n'est pas le droit s'il est à la remorque des faits, car il a pour fonction de les précéder pour pouvoir les qualifier, les encadrer, statuer sur eux et permettre aussi de les instituer comme faits à venir. L'argument selon lequel les nouveaux textes auraient pour fonction de décrire mieux le réel tel qu'il est est donc parfaitement fallacieux. Ces nouveaux textes sont faits pour instituer un avenir ou sinon ils n'ont en droit aucune raison d'être. Or, cet avenir qu'ils veulent instituer est parfaitement clair et c'est le suivant : annualisation et territorialisation des services, fin des professeurs et advenue des "enseignants", augmentation de la quantité de travail et du nombre de "missions" des dits "enseignants" alors que leur traitement, lui, n'augmente pas.

    Pour en savoir plus, lire le blog des enseignants du Lycée Faidherbe de Lille, qui argumente en détail sur les dangers considérables pour notre profession dont sont porteurs ces nouveaux textes redéfinissant nos statuts :

    http://blog.nonauprojetpeillon.info

    PETITION pour demander aux syndicats de ne pas signer les nouveaux textes et contre l'abandon des Décrets de 1950 :

    http://www.petitions24.net/non_a_labrogation_des_decrets_de_1950
    • PierreL, le 21/03/2014 à 10:22
      … ou de l'impossibilité d'appréhender les enjeux d'une réforme avec le yeux braqués sur le rétroviseur.
      … ou encore, de la facilité à gérer le mécontentement.
      • Delafontorse, le 22/03/2014 à 11:47
        L'avenir que préparent Peillon et le SNES est très clair : il est déjà écrit en toutes lettres, dans le projet de Luc Chatel lisible ici : http://www.fondapol.org/etude/education-jeunesse/reformer-le-statut-des-enseignants-abrogation-du-decret-de-1950-une-reforme-cle-selon-luc-chatel/
        L'abrogation du décret de 1950, Luc Chatel en a rêvé, Vincent Peillon va le faire.
        Le document ci-en haut prouve que dans l'Education Nationale comme ailleurs, l'alternance est un vain mot


        On se demande qui a les yeux braqués sur le rétroviseur : la prolétarisation des enseignants pour faire augmenter les profits des actionnaires, c'est une vision spencerienne, un avenir qui ressemble à ce qu'il y eut de pire dans le XIXème siècle. Sans compter que la réduction en esclavage des pédagogues nous ramène à l'Antiquité. Appeler "Réforme" et "Refondation" ce qui relève de la régression la plus éhontée est une technique élémentaire d'asservissement. Qui marche bien, on dirait...

        Le plus gros : le SNES ose affirmer que le nouveau texte confirme le régime dérogatoire des statuts enseignants au cadre de la fonction publique alors que précisément l'article 1 des nouveaux textes dit EXPLICITEMENT le contraire et subordonne tout aussi explicitement ces statuts au cadre général de la fonction publique (qui est un cadre ANNUALISé).
        S'imposer contre sa base en osant de telles contrevérités, il faut n'avoir pas peur de liquider le syndicalisme !
        Il y a bel et bien annualisation de nos "missions". Et le SNES pourra dire ce qu'il veut au mépris de ce que tout le monde peut lire, l'annualisation est écrite dans le nouveau texte.


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