Comment justifier qu'on enlève des moyens à des collèges en réseaux d'éducation prioritaire pour les donner à des établissements ayant un recrutement social très privilégié ? C'est l'exercice ingrat que le Dasen des Hauts-de-Seine doit faire quelques jours seulement après le lancement du plan Peillon pour l'éducation prioritaire à propos du collège Manet de Villeneuve-la-Garenne...
Depuis le 20 janvier , le collège Manet de Villeneuve la Garenne (92) est en grève pour le maintien de sa dotation horaire. L'assemblée générale des enseignants de l'établissement a voté la prolongation de la grève mardi 21 janvier. Le collège voisin Pompidou a décidé de suivre le mouvement pour la même raison. Alors que le collège est en RRS et en zone violence, le projet de dotation horaire pour la rentrée annonce une perte de 56 heures, soit trois postes d'enseignants, alors que les effectifs élèves sont stables.
Les enseignants du collège mettent en avant la visite que le candidat F Hollande et le futur ministre V Peillon ont fait dans le collège en mars 2012, promettant leur soutien alors que le collège perdait 33 heures. Ils "constatent le décalage entre le discours sur l'éducation prioritaire et la politique que subit le collège". C'est que le 16 janvier, en présentant son plan en faveur de l'éducation prioritaire, Vincent Peillon a eu des propos sans ambiguïté : "le système éducatif donne plus de moyens à ceux qui sont bien pourvus et pas assez à ceux qui sont dans la difficulté sociale ou scolaire. C'est sa question centrale". Le ministre manifestait aussi sa volonté de transférer 300 à 400 millions vers les établissements populaires.
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