L'enseignement, un métier à contre courant de la mixité professionnelle 

Si la "ségrégation professionnelle" entre hommes et femmes tend à diminuer en FRance , et particulièrement pour les hommes et les femmes les plus diplômés, force est de constater que ce n'est pas à cause de l'enseignement.

 

La dernière enquête de la Dares (Ministère du travail) sur "la répartition des hommes et des femmes par métiers" montre que " durant les trente dernières années, l’indice de ségrégation a diminué de 4 points en France, passant de 56 en 1983 à 52 en 2011". Selon la Dares, cette évolution de la ségrégation est imputable à un nombre limité de métiers. "Le recul de la part dans l’emploi de métiers très féminins tels que les agents d’entretien, les secrétaires et les ouvriers non qualifiés du textile et du cuir a fortement contribué à réduire la ségrégation au cours des trois dernières décennies. Le développement de la mixité dans des métiers très qualifiés comme les cadres de la fonction publique et les professionnels de l’information et de la communication a également participé à cette baisse". Globalement, "la ségrégation professionnelle entre les femmes et les hommes est plus importante pour les jeunes, les titulaires de CAP-BEP, les parents de trois enfants ou plus et les personnes de nationalité étrangère. Elle est également plus forte en province qu’en Ile-de-France, dans le secteur privé que dans le secteur public."

 

Sur ce terrain l'enseignement a évolué à contre courant des emplois. L'enseignement fait partie des "20 métiers contribuant le plus à l’indice de ségrégation professionnelle", selon la Dares. La part des femmes y est passée de 62% en 1983 à 66% en 2011. Encore la Dares se garde-t-elle bien d'aller y voir de plus près.

 

Car si l'on creuse un peu le sujet on découvre que, si les femmes dominent largement les corps de professeur des écoles ou de certifiés, on atteint la parité avec les agrégés et il y a deux hommes pour une femme pour les professeurs de chaire supérieure. Evidemment cela impacte les revenus. A l'indice 300, 77% des salariés de l'éducation nationale sont des femmes, à l'indice 900 seulement 39%.

 

Mieux encore. Les enseignants représentent eux-mêmes les stéréotypes de genre. Si l'on compte 80% de femmes chez les professeurs de langues ou de lettres on n'en a plus que 43% en maths et 39% en philosophie. On descendrait à 26% en technologie, 7% en STI, 4% en génie. L'Ecole est vraiment un conservatoire...

 

François Jarraud

 

Enquête Dares

L'Ecole et les stéréotypes

 

Par fjarraud , le lundi 16 décembre 2013.

Commentaires

Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces