N. Mons : Egalité filles - garçons, pour une réflexion globale  

Quelle place pour la mixité dans la concertation nationale sur la refondation de l'Ecole ? La lettre d'Henriette Zoughebi à Vincent Peillon a attiré l'attention sur le fait que cete question n'est traitée par aucun groupe de la concertation. Nathalie Mons, professeur de sociologie à l’université de Cergy-Pontoise et membre du comité de pilotage de la concertation sur l’école, donne ici son point de vue. " L’égalité filles-garçons est une thématique qui traverse la réflexion de multiples ateliers de la concertation'.

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Par fjarraud , le vendredi 08 février 2013.

Commentaires

  • Foucher95, le 08/02/2013 à 19:18
    (Je me permets de doubler ce commentaire déposé, sur un lien du site plus lointain).

    2 points sur l'ensemble des articles du jour sur filles garçons :

    1. Cette interrogation est à porter en dehors de l'école, mais alors pas seulement sur les stéréotypes véhiculés ou la place de la femme. Ce sont deux points importants mais pas suffisants. Il faut poser explicitement la question du rapport à la culture et pas seulement pour les garçons. Oser la poser aussi avec les familles.
    Lorsqu’on ose trier les résultats scolaires par sexe, on s'aperçoit effectivement que les garçons ont de moins bons résultats. On s'aperçoit que cet écart se creuse dans les secteurs les plus défavorisés. Il semble bien qu'en milieu populaire, ce soit bien le rapport à la culture des garçons qui pose un problème plus grand.

    2. Cette question concerne donc aussi une culture scolaire extrêmement « soft »... Deux pistes du « soft » alors, la culture scolaire et son rapport à l'émulation, la culture scolaire et son rapport aux sciences.

    - La culture scolaire, à la demande de la société s'est adoucie, oserais-je dire, « féminisée ». Les valeurs d'émulation, de sélection, de compétition, de dépassement de soi sont le plus souvent absentes ou dénigrées. Même parfois dans les activités sportives. Le bénéfice qui en a été tiré n'atteint-il pas là certaines limites ? Ces valeurs sont alors abandonnées sans garde fou à la culture du groupe du quartier, au modèle du voyou souvent, à la culture du jeu vidéo, ainsi qu'à une certaine culture religieuse de l'effort sur soi. Dans les quartiers défavorisés, ce problème gagne maintenant les filles.
    Quelle solution précise trouver ? Difficile. Rééquilibrer au moins à la marge cette tonalité toujours soft de l'école ?

    - Le règne d'une culture très soft, n'est-il pas aussi inscrit dans les programmes ? La place des sciences et techniques y est indigne. Le retour du concept de « culture humaniste » dans les programmes est révélateur puisqu’il en exclut les sciences ! La culture de l'école survalorise le littéraire, les activités d'expression, d'imagination, certes fort louables, mais largement aux dépens de l'action sur le réel, de la maîtrise technique, de la compréhension scientifique du monde...

    Ce malaise culturel est aussi celui d'une société qui, pour différentes raisons, n'a plus goût à agir sur le monde. Refonder l'école aura du sens si la société se pose la question des raisons d'apprendre. Cela pourrait redonner du sens à l'école, aux classes populaires et à ses garçons.

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