Par François Jarraud

 

On les disait déprimés, soumis à des pressions contradictoires, ayant du mal à endosser l'habit de manager que le ministère leur imposait. Qu'en est-il du métier de chef d'établissement au moment de la refondation ? Quelles perspectives s'ouvrent à lui ?

 

Rappelons nous 2008. Une étude réalisée par G. Fotinos auprès de près de 2 000 chefs d'établissement établit qu'un quart d'entre eux a un mauvais moral. La moitié  a le moral en baisse. On est pourtant alors en plein développement des nouvelles conceptions du New Public Management. C'est un riche océan qui se découvre aux explorateurs de l'établissement autonome. Tous les rapports officiels font du chef d'établissement la cheville ouvrière du changement dans le système éducatif . C'est sur eux que la droite compte pour instituer une culture de l'évaluation dans les établissements, à commencer par celle des enseignants. C'est eux qui sont sommés de se transformer en managers d'établissements autonomes, capables de contrôler leurs équipes d'enseignants pour faire gicler du résultat.

 

Il apparaît très vite que les chefs d'établissement se retrouvent piégés au centre de conflits de valeurs. Alors qu'ils se perçoivent d'abord comme des pédagogues, ne serait-ce que parce que en grande majorité ils viennent du corps enseignant, ils sont en permanence sollicités comme managers de leur établissement "autonome" et en même temps soumis à des pressions bureaucratiques énormes. En 2008 déjà, Anne Barrère, auteure d'un ouvrage sur la sociologue des chefs d'établissement, décrit ce conflit de valeurs. Les pressions "viennent aussi largement des configurations locales, de la capacité d'action et de pression des familles, ou d'un état de concurrence larvaire entre établissements créé d'ailleurs en large partie par la diffusion des indicateurs chiffrés. Moderniser, manager au mieux son établissement, cela peut être alors protéger certaines parties du public et non d'autres, ou accepter des élèves en dérogation qui manqueront au collège voisin plus en difficulté... Les chefs d'établissement se réclamant malgré tout de l'égalité des chances et de la mixité sociale, sont amenés à faire des arbitrages plus ou moins faciles au quotidien".

Auteure de "Sociologie des chefs d'établissement, professeure à Paris 5, Anne Barrère éclaire pour nous les tensions que connait le métier de chef d'établissement en France.

 

Le projet d'évaluation des enseignants par les chefs d'établissement a suscité l'an dernier de très vives réactions alors que c'est une pratique courante dans de nombreux pays. Comment analysez-vous ce phénomène ?

 

 C'est courant mais cela a des conséquences aussi dans les autres pays. Regardez par exemple le malaise en Angleterre. En France, la modalité abrupte de la décision y a été pour beaucoup.

Les chefs d'établissement sont au centre de ces tensions justement, parce qu'une partie d'entre elles ne sont plus du tout régulées d'en haut par la hiérarchie. Elles viennent aussi largement des configurations locales, de la capacité d'action et de pression des familles, ou d'un état de concurrence larvaire entre établissements créé d'ailleurs en large partie par la diffusion des indicateurs chiffrés. Moderniser, manager au mieux son établissement, cela peut être alors protéger certaines parties du public et non d'autres, ou accepter des élèves en dérogation qui manqueront au collège voisin plus en difficulté...

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Alors que la réforme du lycée promet davantage d'autonomie aux établissements, l'IREA, institut de recherche du Sgen Cfdt, avait mis la question à l'ordre du jour de son colloque annuel. Mais l'autonomie des établissements, pour les profs, c'est plus ou moins de liberté ? Si la question n'a pas été posée en ces termes, elle a effleuré les débats du 13 novembre.

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"Il faudrait d’abord cesser de raisonner au sein de trois voies nettement séparées : professionnelle, technologique et générale. Il s’agit plutôt de deux voies : l’une professionnelle dont la finalité est l’insertion sans fermer la possibilité des poursuites d’études, l’autre générale et technologique avec une finalité de poursuite d’études dans l’enseignement supérieur." Co-auteure des rapports sur le lycée, l'inspectrice générale Catherine Moisan est proche de la nouvelle équipe qui entoure V. Peillon et s'exprime sur le site de la refondation.

"La grande difficulté pour les pédagogues, c'est de mieux articuler le primaire et le collège. Faire un barrage de plus va exactement à l'inverse" , a déclaré Vincent Peillon le 26  septembre. Il critique ainsi une proposition de Jean-François Copé, candidat à la présidence de l'UMP, de rétablir un examen d'entrée en sixième. JF Copé avait déjà défendu cette idée en novembre 2012 lors d'un congrès UMP. Il l'assortait d'une autre idée : séparer dans des collèges différents les 6èmes et les 5èmes de façon à créer là aussi une nouvelle coupure.

 

Le colloque de 2010

588 contractuels restent sur le tapis, sans emploi, dans l'académie de Versailles. De source syndicale, les contractuels dénoncent également la dégradation ds conditions d'affectation et la quasi disparition de la règle de l'ancienneté. Une intersyndicale FO, Snetaa, Cgt, Sgen, Sud et SeUnsa manifeste le 3 octobre devant le rectorat.

 

Sur le vécu des précaires

Selon le ministère, 30 étudiants en master  effectueront  des remplacements dans les écoles de l'académie de Créteil. La totalité des personnes sur liste complémentaire dans l'académie ont été également recrutées. Ainsi une cinquantaine de nouveaux enseignants viennent renforcer une académie où les syndicats estiment qu'il manque au moins 250 postes.

l'Association des Groupes de Soutien Au Soutien organsieles 29 et 30 septembre à Paris (177 rue de Charonne) son colloque annuel "Grandir, éduquer, enseigner, quelles prises de risques ?". Au programme des ateliers et des interventions d'H. Romano, R Bénévent et J. Morel-Cinq-Mars.

 

Le programme

Il y aura ceux qui recherchent un emploi mais aussi ceux qui cherchent un employeur pour une formation en alternance. Les 4 et 5 octobre, la 10e édition de "Paris pour l'Emploi" s'apprête à accueillir près de 55 000 candidats sur la prestigieuse place de la Concorde à Paris. 2 000 chargé(e)s de recrutement issu(e)s de 500 structures attendront les visiteurs, sous un chapiteau de près d'un hectare ; 15 000 postes à pourvoir à la clé. Notez également que 1 000 m² seront exclusivement dédiés à l'emploi des travailleurs handicapés. A cela s'ajoute un espace réservé à l'économie sociale et solidaire ainsi qu'une zone affectée aux personnes soucieuses de partir faire leurs armes à l'international.

 

Le programme

Des généticiens, des glaciologues, des biologistes canadien, norvégien, danois et français, se réunissent pour faire le point sur les connaissances actuelles de l’espèce, son environnement et ses relations avec l’Homme. A l’institut océanographique de Paris, les 22 et 23 octobre 2012 et à l’initiative de l’association Pôles Actions, aura lieu le premier colloque, sur le sol français, dédié à l’Ours polaire. Les étudiants, enseignants et chercheurs sont  invités à y participer gratuitement.

Selon la Nasa, qui vous invite à jouer avec ses photos, la déforestation s'accélère en République démocratique du Congo. Le parc national de Virunga est atteint.

 

Document Nasa

L'arbre dans les arts, dans les sciences, dans les techniques et les sciences humaines , c'est ce que propose un nouveau dossier du site officiel de la science. Un voyage qui  peut alimenter des travaux interdisciplinaires. "Et même si vous trouvez parfois que ça sent le sapin, vous pourrez toujours vous rattraper aux branches".

 

Le dossier