L'Expresso du 19 Octobre 2010 

 

Par François Jarraud

 

LE FAIT DU JOUR

La Seine-Saint-Denis lance un vaste Plan Collège

ÉDITORIAL

Génération (s) connectée(s)

LE SYSTEME

Fléchissement ou détermination ? l Un lycée sur cinq perturbé lundi l L'académie de Créteil mise sur le jeu sérieux l Un nouveau programme éducation pour le PS l Chatel : Des masters en alternance

L’ÉLÈVE

Trop petits pour apprendre à penser ? l Les jeunes ont du talent l Des parents portent plainte pour obtenir une infirmière.

LA CLASSE

L'Ecole peine à développer les compétences en mathématiques des élèves l En classe de découvertes avec la JPA.

LA RECHERCHE

Aider et accompagner les élèves l La physique et l'espace aux mercredis de Créteil…

LES DISCIPLINES

Le français dans le monde l APCEG : Journées pédagogiques à Colmar l L'évolution du prix de l'énergie favorise les ménages aisés.

 

 

Le fait du jour

 

La Seine-Saint-Denis lance un vaste Plan Collège

C'est un plan sans précédent qui a été adopté le 17 octobre par le Conseil général de Seine-Saint-Denis. Dans ce département à forte croissance démographique et où l'image de certains établissements s'est effritée, le Conseil général a décidé de consacrer 703 millions sur 5 ans à la construction ou réhabilitation de 21 collèges d'ici 2015. "Nous aurons éliminé 90% de nos points noirs", promet Mathieu Hanotin, vice-président du Conseil général en charge de l'éducation.

 

Mais le département veut aussi "faire face aux urgences du quotidien" dans les autres collèges. Cela passe par la rénovation des sanitaires, un nouveau système de cantines ouvert vers les producteurs locaux et un vaste plan numérique qui fera des établissements du 93 des laboratoires numériques.

Lisez l'article du Café

 

 

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Génération (s) connectée(s)

Parents militants, parents engagés ou simplement parents ex-jeunes révoltés, nous ne sommes pas peu fiers, de voir à leur tour nos enfants prendre le chemin de la contestation.

 

Au début, on est un peu sceptiques, pourquoi donc se mobilisent-ils pour la retraite, eux qui n’ont pas encore le pied dans la vie active ? Et on se dit alors que les débats, les discussions sans fin, les explications développées au gré de l’actualité n’ont pas été vains. Nos enfants comprennent en quoi nos générations de travail sont liées, discernent les vases communiquants dans les tables de l’économie, pense-t-on. Puis, au fil des jours, on devient modestes, comprenant que les cortèges adolescents construisent leurs propres modèles, non pas dans nos pas mais à côté de nous, pas loin, pas en opposition, juste avec.

 

Et ce « juste avec » est là sans doute une nouveauté. Dans ce mouvement, les ados ne se révoltent pas contre leurs parents, ils marchent à leurs côtés, peut-être même aux côtés de leurs grands-parents ex soixante-huitards ; trois générations de contestataires d’un jour ou de toujours refusant l’écroulement d’un monde, celui d’une certaine justice sociale. La raison de ce franchissement des générations, ne se cache pas uniquement dans le grondement social, la lassitude d’une politique transpirant l’injustice. Non, elle est aussi à chercher du côté des réseaux sociaux, de ces nouveaux outils de communication, d’échange qui nous ont appris à traverser les âges pour partager idées, liens et gags.

 

La jeunesse aurait pourtant de quoi se révolter aussi contre nous. La crise, le sida, le racisme, on les subissait déjà lorsque nous avions 20 ans, nous avons défilé contre, porté des petites mains jaunes au revers de nos blousons, pleuré des amis fauchés si jeunes par cette sale maladie inconnue. Mais nous n’avons rien résolu.

 

Alors quadras, quinquas et au-delà devons-nous battre notre coulpe, hurler notre mea culpa, déclamer notre autocritique ? J’en étais un peu là de ma réflexion brouillonne, hésitant entre la certitude d’assister à quelque chose de nouveau et l’impression d’un ratage générationnel ; lorsque j’ai entendu une nouvelle qui m’a réjouie. La France s’engageait, sous pression de la commission européenne suite aux expulsions intempestives des Roms, à transposer pleinement la directive sur la libre circulation en Europe.

 

Cette nouvelle m’a rendu le sourire : je n’appartiens pas à une génération vaine. En vingt ans, l’Europe s’est élargie, consolidée, a élaboré des règlements nous empêchant de sombrer happés par les démons de notre passé. Et l’Europe reste encore à peaufiner par nos enfants, de nouveaux horizons pour un avenir à construire, au delà du brouillard hexagonal.

 

Monique Royer

 

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Fléchissement ou détermination ?

La quatrième journée de grève depuis la rentrée pourrait voir un certain fléchissement de la mobilisation. Est-ce pour autant que la détermination s'effrite ?

 

Querelle de chiffres. Selon le ministère, le taux attendu de grévistes du 1er degré devrait être de 11% le 19 octobre. Il était, pour le ministère, de 19% le 12 octobre. Ce fléchissement n'est pas totalement confirmé par les syndicats. Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp, pense que la mobilisation frôlera les 30%, d'après une estimation portant sur 37 départements représentant la moitié des enseignants du premier degré.

 

"On observe un petit fléchissement", nous confie-t-il. Outre l'aspect financier du coût des jours de grève, il y voit des causes administratives. Les  enseignants n'ont eu qu'une journée pour faire la déclaration légale de grève exigée par le SMA (service minimum) ce qui est un peu court pour prendre une décision collective. "Il n'y a pas de marque de défiance ou de découragement envers le mouvement",ajoute S Sihr. "Au contraire il y a une très forte adhésion à ce mouvement. La détermination contre la loi sur les retraites mais aussi le budget de l'éducation, reste très forte". Le Snuipp a calculé que près de 624 000 journées de grèves ont été déclarées depuis la rentrée et que 80% des enseignants du primaire y ont participé au moins une fois.

 

Les cortèges devraient être encore nombreux. Des manifestations sont prévues mardi 19 octobre dans 43 départements sans compter l'Ile-de-France. Dans plusieurs, les syndicats enseignants assureront le service d'ordre des  lycéens.

Les manifestations prévues

 

Un lycée sur cinq perturbé lundi

Le LP Corvisart à Paris fermé les 18 et 19 octibre 2010 - Photo CPSelon l'UNL, première organisation lycéenne, 950 lycées sur 4302 auraient été perturbés lundi 18 octobre. Le ministère en reconnaît 261. Des assemblées générales ont eu lieu dans un nombre plus important d'établissements. Un nombre croissant de lycéens est entré dans le mouvement contre la réforme des retraites. On s'attend à des milliers de lycéens, venus des lycées déjà fermés ou bloqués, dans les manifestations de ce mardi.

 

La journée de lundi a marquée par des incidents. A Nanterre, devant le lycée Joliot Curie, 200 à 250 jeunes ont affronté la police présente sur les lieux depuis le matin. En fin de journée, dans un souci d'apaisement, le lycée a été fermé. A Evry, Lagny, Combs-la-Ville, des troubles ont opposé forces de l'ordre et jeunes. A Epinay le lycée et trois collèges ont été fermés suite à des attaques à la voiture bélier. La police est intervenue également à Mulhouse. A Montpellier la loge du concierge d'un lycée a été incendiée. Des troubles ont encore eu lieu à Nantes, Lille, Tourcoing, Roubaix et Lens.

 

L'académie de Créteil mise sur le jeu sérieux

S’appuyant sur les forces de l’association Serious Game Lab, qui regroupe nombre de chercheurs et de directeurs de projets des entreprises impliquées dans le développement du jeu sérieux en France, l’académie de Créteil a lancé l’atelier EduGameLab : des jeux video pour enseigner.

 

Selon Julien Llanas, responsable du programme Jeux video et 3D dans l’académie de Créteil, l’atelier « a pour vocation le développement de l’écosystème des jeux vidéo appliqués à l’éducation en rassemblant enseignants, chercheurs, décideurs et entrepreneurs ».  Et la première réunion, à la Cité des sciences le 6 octobre, a parfaitement répondu à cet objectif avec la participation importante de chefs de projets, d’enseignants et de chercheurs.

Lisez le reportage du Café

 

Un nouveau programme éducation pour le PS

Sous la plume de Maryline Baumard, Le Monde publie le nouveau programme éducation du PS. Il devrait être adopté définitivement en décembre.

 

Plusieurs points retiennent l'attention. D'abord la revalorisation des enseignants en contrepartie d'une redéfinition du  service qui pourrait comporter en collège la bivalence. Le PS prendrait position dans le débat sur les rythmes scolaires en imposant une réduction des vacances d'été et en instituant une semaine scolaire de 5 jours. Le collège serait profondément modifié : participation d'enseignants du primaire pour faire le pont avec l'école, enseignements plus transversaux. Les établissements seraient obligés de respecter des critères de mixité sociale.

Article du Monde

 

Chatel : Des masters en alternance

Dans La Croix, Luc CHatel revient sur la question de la formation des enseignants par cette annonce. "On pourrait envisager des masters en alternance permettant très en amont une mise en contact avec les élèves". On appréciera si cela convient aux difficultés rencontrées par les nouveaux enseignants  envoyés directement dans les classes cette année et si de tels stages remplacent une formation.

Article de La Croix

 

 

 

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Trop petits pour apprendre à penser ?

A quoi sert l'école maternelle ? Pour Jean-charles Pettier, Pascaline Dogliani et Isabelle Duflocq elle sert à apprendre à penser et à réfléchir. La maternelle pourrait trouver une heureuse médiation dans le développement des facultés réflexives des enfants, suggèrent ces trois enseignants, impliqués dans une expérience d'atelier de réflexion en classe maternelle. Ils publient un ouvrage chez Delagrave. Isabelle Duflocq sera l'invitée du "Café de la pédagogie vivante" Mercredi 20 octobre à 17h au Café du Lucernaire à Paris 6ème. Le "Café de la pédagogie vivante" est une initiative du Café pédagogique. Il vous permet de rencontrer dans le cadre convivial et libre d'un café un auteur et d'échanger avec lui et l'équipe du Café pédagogique.

Téléchargez l'affiche du Café de la pédagogie vivante pour la salle des profs

Lisez l'article sur l'ouvrage

 

Les jeunes ont du talent

C'est le CIDJ qui vous le dit ! Mercredi 20 octobre de 10 à 18h, le CIDJ accueille , en partenariat avec la région Ile-de-France, les jeunes qui veulent tester leurs talents artistiques. Des ateliers permettent de s'initier au graf, au multimédia, au graphisme, à la vidéo et aux arts plastiques.

Le programme complet

 

Des parents portent plainte pour obtenir une infirmière

Selon l'AFP, près de 400 parents de MOrsang-sur-Orge ont porté plainte au tribunal administratif de Versailles pour dénoncer l'absence d'infirmière dans deux collèges de la ville.

Dépêche AFP

 

 

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La classe

 

L'Ecole peine à développer les compétences en mathématiques des élèves

Publiées par la Depp (ministère de l'éducation nationale), deux études mettent en évidence les difficultés de l'école et du collège à remédier aux difficultés en maths des élèves.

 

A l'issue du CM2, établit la DEPP, 59% des élèves ont un niveau bon ou convenable en maths. "Ils ont acquis les capacités d'abstraction leur permettant de résoudre des problèmes complexes".  Mais "15 % des élèves sont en difficulté, ou même en grande difficulté pour 3 % d’entre eux, et on peut considérer qu’ils ne maîtrisent pas – ou très mal – les compétences qui seraient nécessaires à l’entrée en sixième. Pour le quart restant, les élèves commencent à construire des automatismes mais leurs capacités en calcul restent partielles et ils ne sont pas encore capables de transférer leurs compétences dans des situations nouvelles." Ces trois derniers groupes, soit 38% des élèves, entrent e 6ème sans maitriser suffisamment les notions attendues pour réussir d efaçon autonome au collège.

 

A la fin du collège, on compte toujours 34% d'élèves  appartenant à ces trois groupes et, au sommet, 28% d'élèves ayant une bonne maitrise des maths. De l'école au collège la situation a peu évolué si ce n'est un peu négativement.

Résultats fin de primaire

Et fin de collège

 

En classe de découvertes avec la JPA

Spécialiste des classes de découvertes, la Jeunesse au Plein Air publie une édition rénovée de son guide annuel. Avec un objectif : donner envie aux enseignants de tenter cette aventure. Et pour cela le guide de la JPA aligne des aides précieuses.

 

"Mes collègues me disent que je suis folle de partir avec cette classe". Pour se rassurer et s'organiser le guide donne de nombreux conseils.  Il montre comment faire son rétroplanning. Comment rédiger une demande d'autorisation de sortie. Il explique comment financer la sortie. Il donne la parole à des experts (pédopsychiatres, chronopyschologue) pour trouver des arguments face aux parents. Mieux : avec le nouveau dispositif JPA / ANCV, plus aucun enfant e sera exclu de la sortie. Dans la plupart des écoles des départements le guide est arrivé en salle des profs.

JPA

 

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La recherche

 

Aider et accompagner les élèves

Lundi 25 et mardi 26, le CRAP organise, en partenariat avec Education & Devenir, un colloque sur l'accompagnement des élèves. Des ateliers permettront de travailler sur l'accompagnement après l'école, la prise en charge de sfamilles, la personnalisation ou encore l'entraide au primaire. Parmi les intervenants : JP Delahaye, A Ouzoulias etc.

Le programme

 

La physique et l'espace aux mercredis de Créteil

Au programme des mercredis de Créteil, le 17 noembre, une conférence de Claude Fabre, UPMC, sur "pourquoi enseigner la physique". Mercredi 24 novembre, Pierre Encrenez, UPMC, intervient sur les succès de l'Europe spatiale.

Le programme

 

 

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Les disciplines

 

Le français dans le monde

Avec près de 220 millions de francophones, la langue française reste une des grandes langues parlées dans le monde, estime l'Organisation internationale de la francophonie.  "Le français est une langue d’enseignement mais également une des rares langues apprises dans quasiment tous les pays du monde. Présente dans les systèmes scolaire et universitaire des pays, elle est aussi promue et enseignée par des réseaux de coopération bilatéraux ou multilatéraux d’origine étatique ou non gouvernementale, dont les fameuses alliances françaises qui représentent plus de 1 100 implantations dans plus de 130 pays. Même si les évolutions sont difficiles à mesurer, car la collecte des données n’est pas homogène d’une enquête à l’autre, on constate une relative progression du nombre d’apprenants du et en français dans le monde, avec une dynamique particulièrement marquée en Afrique".

Brochure

 

APCEG : Journées pédagogiques à Colmar

L'Association des professeurs d'économie et gestion organise les 26, 27 et 28 novembre, à Colmar, des journées pédagogiques sur le thème "Conjuguer organisations et développement durable". Au programme des conférences et des ateliers sur le lien mercatique, comptabilité et développement durable.

Le programme

 

L'évolution du prix de l'énergie favorise les ménages aisés

Depuis 20 ans les dépenses d'énergie restent stables dans les budgets des ménages. "Cette stabilité est le résultat d’évolutions structurelles contradictoires", nous dit l'Insee. "Globalement, l’amélioration des performances énergétiques des logements et des véhicules, conjuguée au développement de modes de chauffage moins coûteux, semble avoir compensé l’étalement urbain et l’augmentation de la surface moyenne des logements". Mais les ménages aisés ont pu faire davantage d'économies d'énergie que les moins aisés : "Les inégalités d’effort énergétique se sont accrues depuis 25 ans entre ménages modestes et ménages riches, entre ville et campagne, entre types d’habitat et entre ménages âgés et ménages jeunes".

Insee première

 

 

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Par fjarraud , le mardi 19 octobre 2010.

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