Expolangues : Ni shuo ne ? Un manuel de chinois d'approche actionnelle 

Par Jeanne-Claire Fumet


Comment enseigner le chinois dans le cadre du CECRL ? Comment lier une approche concrète de la langue et une culture qui a toujours honoré l'érudition ? Le manuel édité par Didier tente de trouver le bon équilibre, une forme européenne de l'harmonie…


Si le catalan est à l'honneur, au salon  Expolangues 2010, le chinois le talonne de près. Le stand de l'Institut Hanban, émanation du Ministère chinois de l'Éducation, représenté par Mme HE Ying PhD., s'étend sur 200m2 et propose une succession permanente  d'animations culturelles (danse, arts martiaux, ateliers de calligraphie). Quant aux stands généralistes, nombreux sont ceux qui avancent un programme d'enseignement de langue chinoise. Actualité économique et industrielle oblige : le chinois devient une discipline de plus en plus recherchée. L'Institut Hanban revendique une augmentation moyenne de 30% des apprenants par an.


Une manière de penser différente


Les éditions Didier se distinguent par une petite révolution dans l'apprentissage du Chinois. S'appuyant sur le CECRL (Cadre Européen Commun de Référence pour les langues), les auteurs ont relevé le défi d'une démarche active et concrète, sans négliger l'écrit, dans un manuel pour débutants (niveaux A2/A3). La difficulté du chinois réside dans l'alternative entre rudiments pratiques mais linguistiquement pauvres et érudition interminable. La complexité des idéogrammes constitue pour les occidentaux un obstacle majeur, nous explique Anke Feuchter, responsable d'édition ; loin de n'être qu'un alphabet différent, ils constituent une manière de penser en image où la figuration des idées joue un rôle délicat à saisir. La grammaire en est moins complexe, mais l'acception des termes et le statut des éléments change entièrement en fonction de leur place dans la phrase.


Privilégier l'oral


La gageure consiste donc à privilégier l'oral (ne pas passer des mois à acquérir les caractères sans avancer dans le maniement de la langue), conformément aux  programmes de collège ou de LV3, en incluant progressivement l'écrit. Les auteurs s'appuient pour cela sur le « pin yin », transcription phonétique des caractère et du ton. L'acquisition des caractères écrits, actifs (à apprendre) et passifs (à reconnaître), vient ensuite, atténuant l'écart des modes de pensée.


Précurseur en son genre, l'ouvrage se veut résolument tourné vers l'avenir des échanges internationaux de l'Europe, et précurseur d'une démarche appelée à se généraliser dans les années à venir.



Ni shuo ne? Méthode de chinois, par Arnaud Arslangul, Claude Lamouroux et Isabelle Pillet - Editions Didier 2009.

Haban - Institut Confucius - Centre de ressource pédagogique du chinois pour francophones - 3 bis GrandPlace 77600 Bussy St Georges. http://www.hanban.fr  



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Par fjarraud , le dimanche 07 février 2010.

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