Attirer davantage d'étudiantes dans les secteurs scientifiques ou de technologie de l'information 

 

Par Françoise Solliec

 

Pour promouvoir une plus grande présence des jeunes filles dans les filières d’enseignement supérieures scientifiques et technologiques, Microsoft organisait le 7 juillet la table ronde « Women in IT » (les femmes et les TIC), avec le Women’s forum et le réseau European Schoolnet. En invités vedette, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, Jan Figel, commissaire à l’éducation, la formation, la culture et la jeunesse et Claudie Haigneré, ex-ministre de la recherche et de la technologie.

 

En s’adressant plus spécifiquement à une cinquantaine de jeunes filles, européennes, étudiantes et participantes à l’Imagine Cup, et à la presse internationale, les membres de la table ronde voulaient définir quelques pistes pour encourager les femmes à poursuivre des études supérieures scientifiques en Europe.

 

L’inégalité filles-garçons dans les études supérieures scientifiques n’est pas un phénomène nouveau, ni même national. Certes, on en a beaucoup parlé en France sur cette année scolaire (voir par exemple le séminaire national de la DESCO de mars 2008 sur l’égalité filles-garçons à l’école ou les efforts faits par les universités parisiennes pour attirer plus de jeunes filles dans les premiers cycles scientifiques). Mais c’est aussi une problématique européenne, puisque selon le réseau European Schoolnet, sur 19,5 millions d’étudiants en Europe aujourd’hui, le ratio serait de 65% de filles alors que dans les études scientifiques de niveau master, seulement 31% des 4 millions d’étudiants seraient des femmes. Dans ces disciplines scientifiques, les mathématiques, l’informatique, les écoles d’ingénieurs voient leur nombre d’étudiants croître, alors que la tendance à la baisse se confirme en physique et en sciences de la vie.

 

La croissance d’étudiants de haut niveau dans les technologies de l’information est encourageante. Mais ces jeunes trouvent-ils un emploi dans le secteur ? Restent-ils en Europe ? L’Europe envisage-t-elle des actions pour augmenter leur nombre et leur permettre de trouver un emploi stable à l’intérieur de l’Union européenne ? Pour Jan Figel, il n’y a pas de doute que la mise en place des actions de mobilité étudiante avec le programme Erasmus a été un grand succès. Des prolongements sont prévus pour augmenter l’innovation et la créativité en Europe, car de manière générale les étudiants de haut niveau sont tout à fait désireux de vivre davantage ensemble. La reconnaissance des différents diplômes et des contenus acquis est désormais facilitée par le système ECTS (unités de valeurs transférables d’une université  ou d’une école à une autre).

Par ailleurs, on remarque que les femmes ne refusent pas les postes de reponsabilité et s’y montrent tout à fait responsables. Une étude en préparation devrait pointer les compétences de haut niveau nécessaires à l’horizon 2025. On y trouvera certainement tout ce qui concerne la culture numérique, des capacités entrepreneuriales et des compétences sur les processus d’apprentissage. Autant de compétences qu peuvent aisément donner lieu à des rôles modèles pour les femmes.

 

Pour Claudie Haigneré, qui représentait dans cette table ronde le (top) rôle modèle, les technologies de l’information jouent un rôle extrêmement important, car elles permettent à l’information de devenir savoir. Sa carrière bien remplie de médecin, d’astronaute, de ministre, lui a permis de se confronter à une multitude de situations d’entraînement dans lesquelles, dit-elle, sa qualité de femme n’était pas un défaut car elle faisait partie d’équipes très structurées qui n’envisageaient leurs succès ou leurs échecs qu’en termes collectifs. Elle encourage les jeunes filles à être ambitieuses. « Pourquoi ne pas essayer cette formation, ne pas participer à ce groupe ? Beaucoup de portes sont ouvertes, il suffit de les pousser. Je suis reconnaissante aux institutions de m’avoir fourni toutes ces opportunités». Elle admet cependant que les compétences et la volonté ne sont pas toujours suffisantes pour se faire une place dans des mondes essentiellmeent masculins. La prise en compte systématique des femmes ne progresse que lentement mais on va dans le bon sens.

 

Les témoignages des jeunes femmes présentes (ingénieur en informatique, journaliste, enseignante, étudiantes) décrivent des expériences très positives en termes de relations avec leurs collègues et d’intérêt du travail. Pourtants les grandes entreprises estiment qu’ils n’arrivent pas à attirer suffisamment de jeunes et qu’il sera nécessaire d’affirmer encore davantage les liens école-entreprise à l’intérieur de l’espace européen. Il faut changer les mentalités, expliquer ce que les femmes peuvent apporter, les inciter pendant leurs études à bénéficier des facilités des entreprises.

 

La table ronde se déroulait en marge de deux autres événéments : la rencontre des dirigeants de l’éducation (Education Leaders Forum où intervenait également Jan Figel) et le concours Imagine Cup. Ce concours, initié il ya cinq ans, a intéressé cette année quelque 200 000 participants dans plus de 100 pays. 200.000 étudiants cette année. Au-delà de la catégorie développement logiciel, les participants pouvaient présenter des projets dans le multimédia, la photographie, les jeux et l'interface utilisateur. Depuis trois ans, les thèmes chosis doivent avoir une résonance internationale, qui correspond à de vrais enjeux de société. C’était la santé il a deux ans, l'éducation en 2007 et cette année, l'environnement. Les quelque 90 équipes finalistes présentent leur projet le 7 juillet, les lauréats devant recevoir leur prix le 8.

 

 

 

 

Par fsolliec , le lundi 07 juillet 2008.

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