Par François Jarraud

 

LE FAIT DU JOUR

Le Café francilien n°9

ÉDITORIAL

L’éducation est elle lisible dans un salon ?

LE SYSTEME

La Halde interpelle l'éducation nationale sur la scolarisation des gens du voyage l Un appel pour promouvoir la filière L l Bataille de communiqués autour d'une prime.

L’ÉLÈVE

Du Bac pro au Master l De STG à HEC l Angleterre : Les tricheurs sont les parents

LA CLASSE

L'école à l'épreuve du handicap l Accompagner à la scolarité à Créteil

LA RECHERCHE

Le socle commun entre bonne idée et irréalisme

CITOYENNETE

Initiadroit étend son dispositif à toute la France l L'inconnu de la Concorde

LES DISCIPLINES

Primaire : Le Se –Unsa interroge les profs  l EPS : Sport et citoyenneté l Arts plastiques : Bétonsalon

 

 

 

Le Café francilien n°9

"La région Ile-de-France a fait de la lutte contre les discriminations un axe prioritaire d’actions. On le retrouvera notamment comme un des axes stratégiques du schéma régional des formations 2007-2013, « lutter contre les inégalités et les discriminations ». En poursuivant et développant le dispositif Réussite pour tous, est-il inscrit dans le schéma « La Région Île-de-France poursuit l’objectif de donner accès à une formation diplômante à l’ensemble d’une classe d’âge, d’instaurer une équité en matière de réussite". Le Café francilien n°9 donne à voir cette politique régionale à travers deux cas concrets.

 

D'une part le Conseil régional des jeunes qui milite en ce sens. D'autre part l’enquête IVA, véritable outil d’aide à la décision pour le schéma régional des formations, partagé de manière remarquable entre les services régionaux et les services académiques, mais peut-être pas aussi connu qu’il le mériterait des professeurs principaux de 3ème ou de lycée.

Le Café francilien n°9

 

 

 

 

L’éducation est elle lisible dans un salon ?

Si le dynamisme d’un modèle éducatif se mesure aux dimensions d’un salon de l’éducation alors, la France fait pâle mine à côté de sa cousine d’Outre Manche. La semaine dernière, le Bett, salon de l’éducation et des Tice britannique battait son plein dans un mélange de foire et de sérieux, une frénésie d’ exposants et de visiteurs, venus de Grande Bretagne, mais aussi, pour 14 %  de l’étranger.

 

Bien sûr, l’emprise du modèle anglo-saxon peut fournir une explication au succès du Bett, les fournisseurs de contenus ont dans leur filet des possibilités de marché plus vastes que sur le terrain francophone. Mais cela n’explique pas tout. Dans les allées du salon, s’illustrent aussi les axes d’une politique éducative volontariste. Sur l’inclusion tout d’abord, le thème du handicap, de la pauvreté, de toutes les causes possibles d’un accès difficile à une scolarité intégratrice est décliné, en supports éducatifs et dans les programmes. Sur les ambitions de la politique ensuite : pour s’adapter aux exigences du monde économique de demain, la scolarisation des jeunes anglais se fera au moins jusqu’à 18 ans à partir de 2015. Car le pari se fait aussi sur le développement économique du pays : en impulsant depuis 1998 un développement des Tice, la Grande Bretagne a favorisé l’émergence d’une industrie dans ce domaine, avec des utilisateurs qui sont potentiellement de futurs salariés. Ce pari se vit jusque dans les constructions de nouvelles écoles avec le programme « Building schools of future ».

 

Dans le plan présenté par Ed Balls, secrétaire d’Etat aux enfants, aux écoles et aux familles , l’éducation est une réponse apportée aux besoins des familles et des enfants, en concertation avec d’autres structures et les parents, et en lien avec des axes de santé, de citoyenneté. Il se dégage de ce plan comme des allées du Bett, une impression de cohérence, de vision politique globale. C’est sans doute là la force du modèle anglais. Et si en France aussi, nous faisions enfin de l’éducation une véritable priorité nationale pour offrir à nos enfants, tous les enfants, un accès au monde de demain. Alors ce jour là, notre salon de l’Education sera en mesure de rivaliser avec le Bett.

Monique Royer

Le blog du Bett

Department for children, schools and families

 

 

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La Halde interpelle l'éducation nationale sur la scolarisation des gens du voyage

" La haute autorité a été saisie de plusieurs refus de scolarisation opposé à des enfants de gens du voyage. Les arguments avancés auprès de la haute autorité ont révélé que ces refus étaient uniquement liés au fait que ces enfants étaient issus de la communauté des gens du voyage, et à leurs origines tziganes réelles ou supposées, pour éviter la pérennisation de leur installation sur la commune".  La Haute autorité de lutte contre les discriminations lève un tabou en défendant cette catégorie de citoyens français particulièrement discriminés.

 

Ce sont environ 60 000 enfants qui ne seraient pas, ou très aléatoirement, scolarisés. La Halde "recommande au ministre de l’éducation d’évaluer le taux de scolarisation des enfants de gens du voyage et, le cas échéant, les conditions de cet accès à l’éducation. Elle recommande sans attendre que soit rappelé le cadre de la loi et le droit de chaque enfant présent sur le territoire d’une commune à être scolarisé".

 

Elle rappelle aussi que "les gens du voyage sont victimes de discriminations en raison de leur origine dans de nombreux domaines de la vie quotidienne. Elles sont le résultat de textes en vigueur et de comportements individuels". Car les textes discriminatoires n'ont pas disparu. Ainsi les gens du voyage sont la seule catégorie de français à devoir monter à tout contrôle d'identité une carte spéciale,le permis de circuler, sous peine de prison. La Halde dénonce également des "discriminations de guichet" comme le refus de délivrer la  carte d'identité.

La délibération de la Halde (pdf)

Le site de la Halde pour apprendre à la police a lutter contre les discriminations…

Le guide contre les discriminations à l'embauche (pdf)

 

Un appel pour promouvoir la filière L

"Nous appelons à la rédaction d’un manifeste qui médiatise la réflexion spécifique des littéraires, linguistes, artistes, philosophes et spécialistes des sciences humaines sur « l’économie de la connaissance », ce concept ambigu ayant été promu par le Conseil européen de Lisbonne (mars 2000) et étant à l’origine des involutions actuelles. Et nous demandons que soit négociée avec tous les acteurs du système éducatif une autre réforme de l’université et de l’école, qui fasse droit à leurs missions essentielles, désintéressées et universelles, d’élaboration et de transmission des savoirs et des cultures". Dans L'Humanité, le collectif "promotion du français et des lettres"  lance un appel pour défendre la filière L et les disciplines littéraires à l'université.

 

L'appel a déjà reçu la signature d'Edgar Morin, Michel Cazenave, Anne Brenon etc. Il demande "la réhabilitation de la filière L et au-delà de l’enseignement du français" et estime qu'elle "présuppose une plus grande harmonisation de la formation des maîtres, dans les trois domaines des lettres (lettres anciennes, françaises et francophones), des sciences du langage et des arts, ces deux dernières spécialités étant nécessaires à la maîtrise des composantes communicationnelles et culturelles des enseignements. À l’instar du statut tripartite des lettres classiques (français-latin-grec), les spécialités précitées doivent être intégrées au statut des lettres modernes. Concernant les sciences humaines, ce domaine de savoir devrait être partagé par plusieurs disciplines (lettres, philosophie, histoire-géographie, sciences économiques et sociales…), en particulier pour optimiser les TPE (Travaux personnels encadrés)."

Article de L'Humanité

 

Bataille de communiqués autour d'une prime

"L'attribution de cette prime est indécente dans le contexte actuel des négociations salariales et des restrictions de moyens" lance le Snupden FSU, un syndicat (minoritaire) de personnels de direction. Il fait allusion à l'attribution par X. Darcos d'une prime de 750 euros aux chefs d'établissement. "Le SNPDEN devait-il s'opposer à cette gratification ?" rétorque le syndicat majoritaire. "Bien évidemment non ! L'accepter ne nous amène en rien à renoncer à notre combat syndical sur nos revendications et propositions". Le prochain combat c'est la grève "unitaire" du 24 janvier…

Dépêche AFP

Dépêche AFP

 

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Du Bac pro au Master

"On veut apporter la preuve concrète qu'en prenant les meilleurs élèves de bac pro on peut les conduire jusqu'à l'excellence, au niveau des Grandes Ecoles". Interrogé par le Café, Jean-Pierre Boisivon, délégué général de l'Institut de l'Entreprise, une organisation proche du Medef, défend un projet qui devrait voir le jour à la rentrée 2009.

 

L'idée c'est de créer une filière nouvelle, réservée aux bacheliers professionnels et particulièrement aux "minorités visibles", capable de les hisser jusqu'aux plus hauts niveaux de diplômes. Elle valoriserait les savoirs de l'enseignement professionnel et apporterait une remédiation pour l'apprentissage de l'anglais et de l'expression française. Il y a là un défi, reconnaît J.P. Boisivon, qui compte s'entourer d'enseignants du professionnel qui "seront promus avec les jeunes qu'ils encadreront". Il s'appuiera sur un réseau de grandes écoles donnant une formation complémentaire : Esec – Centrale, IUT de Troyes ESC Troyes, Centrale Nantes Audencia Nantes etc.

 

"Je constate qu'aucune filière de poursuite d'étude après le bac n'existe pour accueillir ces jeunes. C'est un message négatif adressé aux familles et aux jeunes.  Résultat, on dissuade les jeunes d'aller dans l'enseignement professionnel. On met en doute l'intégration et l'espoir de la promotion sociale par l'Ecole". Le Café suivra de près ce projet.

L'Institut de l'Entreprise

Sur le Café article du n°84

 

De STG à HEC

" Faire progresser la réussite de bacheliers STG brillants et prometteurs dans les grandes écoles de commerce par des dispositifs visant à compenser les difficultés dont souffrent ces élèves lorsqu’ils sont en compétition avec les étudiants issus des filières générales. Donner les moyens de la réussite à des élèves issus de milieux modestes tout en conservant le principe de la sélection par un concours exigeant, garant de l’élitisme républicain". C'est ainsi que se présente la classe préparatoire HEC du lycée Michelet de Vanves ouverte aux bacheliers STG inaugurée officiellement aujourd'hui à Vanves (92).

Le projet

 

Angleterre : Les tricheurs sont les parents

Selon BBC News, qui cite le site (légal) de vente de devoirs anglais UKEssays, 78% des étudiants qui achètent des devoirs "prêts à l'emploi" payent avec la carte de crédit de leurs parents. Les devoirs (de niveau universitaire) se payent de 600 à 3500 euros…

Article BBC News

Sur le Café : de l'utilité du plagiat

Sur le Café : Que faire face à la triche ?

 

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L'école à l'épreuve du handicap

"Que s’est-il passé dans le système éducatif français depuis la promulgation de la loi du 11 février 2005 ?..  Comment ces nouvelles instances se sont-elles installées (progressivement ou brusquement) ? Quelles difficultés ont-elles rencontrées en termes d’organisation, mais aussi de moyens ? Comment les nouveaux acteurs que sont les enseignants référents ont-ils commencé à bâtir leur identité professionnelle ? Les acteurs ont-ils été préparés à mettre en oeuvre ces orientations ?" Le numéro 459 des Cahiers pédagogiques tente de répondre à ces questions.

 

Il met en valeur les mutations opérées par le système éducatif à travers le témoignages d'enseignants, d'AVS, d'institutions et de médecins. "Défi", "mieux-être pour tous", "intégration" : les échos sont positifs.  Mais les médecins sont là aussi pour fixer les limites du contour de la loi. Ainsi M. Bolton: "Il n'est pas du tout sûr que cette souffrance (des enfants) soit un tant soit peu atténuée par l'application des nouvelles mesures… La position du médecin et de l'équipe soignante préconise le maintien de la différenciation : un groupe thérapeutique n'est pas la même chose qu'une cour d'école".

Cahiers pédagogiques n°459, janvier 2008.

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Accompagner à la scolarité à Créteil

Le 23 janvier, le CRDP de Créteil organise une rencontre débat autour de l'ouvrage "L'accompagnement à la scolarité".

Le programme

 

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Le socle commun entre bonne idée et irréalisme

"Aucune étude empirique ne permet de dire de quoi se compose ce fameux seuil de compétences en deçà duquel on ne peut mener une vie digne et autonome dans la société du XXIeme siècle, ni même s’il existe. Les auteurs de PISA considèrent qu’il s’agît de leur « niveau 1». En ce cas, en France, 15% des élèves ne l’atteignaient pas en 2000 en compréhension de l’écrit, (7% en Finlande), et 17 % ne l’atteignaient pas en maths en 2003 (7 %en Finlande)" rappelle Denis Meuret, dans un article d'un dossier des Cahiers pédagogiques. .

 

"Nous ne savons pas non plus si l’école peut effectivement transmettre ces compétences à tous. La seule indication que nous ayons est la proportion d’élèves au niveau 1 de PISA dans les pays où elle est la plus faible : Finlande (7%), Corée (8% en maths en 2003). Il est donc peu probable que nous réussissions à faire passer ce pourcentage à 0 en France".

 

Mais D. Meuret rappelle que le socle vise bien plus haut. "On a choisi une autre voie, qui fait parfois penser que le socle est le niveau requis pour avoir des chances de devenir enseignant… La fin du texte l’indique clairement : le socle vise à supprimer, non seulement les « graves manques » des plus faibles, mais aussi les « lacunes » des meilleurs… Le risque d’un socle aussi irréaliste est que les élèves faibles soient à l’avenir persuadés qu’en effet ils sont en dessous du seuil de compétence nécessaire pour poursuivre leurs études et « réussir leur vie ». Tel risque d’être l’effet de la corruption d’une bonne idée.".

L'article (pdf)

Sur le Café, entretien avec D. Meuret

 

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Initiadroit étend son dispositif à toute la France

Puisque "Nul n'est censé ignorer la loi", Initiadroit envoie des avocats dans les établissements scolaires rendre vivantes la loi et la justice. Crée par le Barreau de Paris, l'association intervient ainsi dans des lycées et des collèges dans le cadre de l'ECJS ou de l'éducation civique. Ses interventions partent toujours de cas concrets et attrayants. Enfin elles sont l'occasion pour les élèves de rencontrer des avocats, un métier qui intéresse une partie des jeunes.

 

L'association signera le 16 janvier une double convention, avec l'Education nationale et la Justice, qui devrait lui permettre d'étendre son action au territoire national.

Initiadroit

 

L'inconnu de la Concorde

"Mourir seul, sans papiers, à quelques mètres de l'Assemblée nationale, au bord de la place où Nicolas Sarkozy a fêté sa victoire : en deux brèves et trois blogs, "un homme" devient malgré lui "l'inconnu de la Concorde". Il est déjà le quatrième SDF français à mourir de froid depuis le 9 novembre 2007, mais le premier à avoir l'impudence de le faire à l'épicentre du pouvoir". Le Monde rend hommage à Rafaël K., un SDF mort de froid à Paris aumilieu des fêtes de fin d'année.

Article du Monde

 

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Primaire : Le Se –Unsa interroge les profs

"Toutefois, nous demandons que les 108 heures deviennent un « capital-temps » pour l’enseignant et l’ensemble de l’école, au profit du travail en équipe et de l’aide aux élèves en difficulté :

- Garder les 36 heures (« 27ème heure ») pour les conseils de cycles, les conseils de maîtres, les conférences pédagogiques et les conseils d'école.

- Utiliser les 72 heures restantes pour des travaux d’aide individualisée et de suivi des élèves, incluant notamment des réunions d’équipe éducative et/ou pluridisciplinaires pour mise en place des PPS, des réunions de synthèse RASED pour les élèves en difficulté, des concertations élémentaire/maternelle, des concertations élémentaire/collège, les rencontres avec les familles, les rencontres avec les services sociaux et autres structures liées à l’enfance..."  Comme le Snuipp, le Se-Unsa interroge les enseignants sur leur souhait d'utilisation de cet horaire.

Se-Unsa

 

EPS : Sport et citoyenneté

" Promouvoir le sport comme un outil d’éducation et d’éveil cette ambition est aujourd’hui portée par d’innombrables acteurs de terrain. Leurs démarches sont multiples et le dévouement des bénévoles qui les portent est souvent sans limite. Toutefois, bien souvent, ces initiatives ne bénéficient pas de l’attention qu’elles méritent". L'association Sport et citoyenneté entend "convaincre les décideurs de l’utilité des valeurs du sport et de leur impact positif sur la société". Mais elle ne veut pas se limiter au lobbying et à la chasse aux subventions. Elle veut aussi devenir un lieu de réflexion. Et pour cela Sport et citoyenneté publiera une revue trimestrielle.

 

A la tête de cette association un comité scientifique qui réunit des spécialistes du droit et de l'économie du sport et des responsables de mouvements citoyens (Licra). L'association est soutenue par des organisations citoyennes (Amnesty, Licra,Unesco etc., du mouvement sportif (Uefa, Insep etc.), des entreprises et des universités. Dernière originalité : il s'agit d'une association européenne franco – belge.

L'association

 

Arts plastiques : Bétonsalon

Inauguré le 17 novembre, Bétonsalon est un centre d’art et de recherche pluridisciplinaire, fruit de la rencontre entre artistes, universitaires (Bétonsalon est au milieu des bâtiments de Paris 7) et élus locaux (il bénéficie du soutien de la ville de Paris). Bétonsalon est pensé comme un espace d’échanges entre les acteurs de disciplines variées : artistes, philosophes, dramaturges, chorégraphes, scientifiques…

 

Bétonsalon accueille un cycle de conférences et une exposition "In the stream of Life" ainsi que des ateliers vidéo pour enfants.

Le site

Exposition en cours : "In the stream of life"

 

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