LPC : Combien de collèges en résistance ? 

Par François Jarraud




Le ministre veut-il tuer l'approche par compétences ? Pour les enseignants celle-ci se traduit souvent par le simple déploiement cette année du livret personnel de compétences, c'est à dire une centaine de cases à cocher dans un document administratif. Réduite ainsi à une tâche bureaucratique, elle fait l'objet d'une vive résistance. Syndicats et association de parents demandent son retrait.

 

Sur le terrain, des établissements décident de valider en bloc tous les livrets. Ce serait le cas d'une vingtaine de collèges dans l'académie de Créteil. D'autres refusent de renseigner le LPC. Ce serait le cas d'une trentaine de collèges de la même académie, d'au moins 6 collèges de l'académie de Versailles, de 7 de l'académie de Rouen. Après le primaire, la désobéissance gagne le secondaire.

Les syndicats demandent la suspension du LPC

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/[...]


Eduscol publie deux documents relatifs au livret personnel de compétences.

Est-ce parce que le rapport Grosperrin sur le collège avait mis en évidence les difficultés de mise en oeuvre du livret de compétences ? Le rapport affirmait que " le cochage des cases de validation des sous-compétences transformerait les équipes enseignantes en « poinçonneurs des Lilas ». Ce document a été même qualifié dans cet établissement « d’attestation Mc Gyver », ce qui en dit long sur son image dans la communauté enseignante".

Toujours est-il qu'Eduscol publie deux documents relatifs à la mise en oeuvre du socle. Une animation powerpoint explique un peu à quoi sert le livret et surtout comment valider. Un autre document établit des "grilles de références pour l'évaluation et la validation des compétences". Quel sera l'impact de ces deux documents ?

Références

http://eduscol.education.fr/cid53126/grilles-references.html

LPC

http://eduscol.education.fr/cid52824/diaporama-mise-en-oeu[...]


La FSU rejette le LPC

"Assez de ce grand bazar !" écrivent le Snes, le Snuipp, le Snep et le Snuep. Les syndicats FSU demandent la suspension de l'entrée en vigueur du livret personnel de compétences (LPC). A travers lui c'est l'approche par compétences qui est mise en question ainsi que le socle commun.


"A tous les niveaux, les personnels refusent de se prêter à des attestations qui se transforment en véritables « usines à cases ». Ils n’adhèrent pas à une approche qui constitue d’autant moins une réponse aux difficultés des élèves face aux apprentissages que ces difficultés seront amplifiées par la politique de réduction systématique d’emplois dans l’éducation que poursuit le gouvernement", écrivent les syndicats. Ils font allusion aux 110 items à renseigner pour les CM2, aux 98 du LPC en troisième. Pour eux il s'agit "d'une mascarade d'évaluation déjà constatée pour le niveau A2 en langues et le B2i".

 

Ces mots très durs avaient déjà été prononcés par le Snes en janvier quand il demandait un moratoire du LPC. Cette fois ci les autres syndicats Fsu ont rejoint le Snes. Le Snes rejetait le socle commun " vision réductrice des savoirs qui marginalise plusieurs disciplines et écrase des pans entiers de la culture scolaire". Publié en avril 2010, le rapport du député Grosperrin sur le collège soulignait des difficultés déjà visibles. "Le nouveau « DNB » organise la « cohabitation » – plus qu’improbable – de deux formes d’évaluation a priori opposées et inconciliables : d’une part, l’évaluation traditionnelle, chiffrée, par le biais du contrôle continu et des épreuves du brevet, des savoirs disciplinaires et d’autre part, l’évaluation binaire, propre au socle commun, qui indique si chacune des sept compétences est validée ou non. Ce choix est à l’évidence absurde", écrivait-il, estimant que "le compromis précité remet en cause la valeur de cette attestation, voulue par le législateur". Il relevait "l'incompréhension des enseignants" qui "ne se sont pas appropriés le socle". Pour de nombreux enseignants", continue J Grosperrin, "l’attestation de la maîtrise du socle commun conduirait à altérer le travail d’évaluation, ainsi que la relation élève-professeur. Pour reprendre une expression très imagée entendue au Collège Françoise Dolto de Paris, le cochage des cases de validation des sous-compétences transformerait les équipes enseignantes en « poinçonneurs des Lilas ». Ce document a été même qualifié dans cet établissement « d’attestation Mc Gyver », ce qui en dit long sur son image dans la communauté enseignante". Le rapport demandait déjà du temps. "On ne peut réussir une mutation aussi importante que celle que représente la mise en place d’une évaluation par les compétences sans s’en donner le temps..."


A défaut, la mise en place du LPC se transforme en une simple bureaucratisation du métier participant de déprofessionnalisation. Un comble pour une démarche dont l'objectif est au contraire de mieux suivre les élèves. Reçus aujourd'hui au ministère, les syndicats FSU pourront-ils faire céder le ministère ?

Communiqué

http://www.snes.edu/Livret-personnel-de-Competences,21345.html

En janvier 2011...

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/01/12[...]


 



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Par fjarraud , le mercredi 31 août 2011.

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