Comment lutter contre l'échec scolaire ? 

Par François Jarraud


 

Qui se soucie de l'échec scolaire ? Chaque année, environ 200 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme ou avec une certification de faible qualité ; soit presque le tiers d’une classe d’âge. Parmi ceux-ci, 30 000 sont pratiquement analphabètes. Pourtant, en cette période de rentrée où s'égrènent les conférences de presse, il est frappant de constater que cette question qui devrait être la priorité du système éducatif, n'apparaîtgénéralement que de façon marginale dans ces réunions.


Comme si l'échec scolaire était affaire de personne. Ce fut le cas, par exemple, du dossier de presse ministériel de 2009. L'éducation prioritaire y était absente. Mais, parce que le ministre affirme son souci de lutter contre les inégalités, à la place on parle d'aide personnalisée, d'accompagnement scolaire. Comme si l'échec scolaire était affaire de personne. Evidemment il y a aussi de cela. L'échec scolaire touche parfois un enfant favorisé. Pourtant un coup d'œil sur les statistiques illustre sa dimension sociale. Ainsi si 4% des enfants de cadres sont en retard en sixième, c'est le cas de 34% des enfants d'inactifs. Juste 8 fois plus…


Comme si aussi tout avait déjà été dit et essayé. Comme si l'Ecole ne pouvait rien y faire. Parce qu'effectivement les 254 collèges et les 1710 écoles classées "Ambition réussite" bénéficient de moyens supplémentaires. Finalement s'impose l'idée que la composition sociale d'un établissement est le critère déterminant de réussite et que rien ne peut aller contre cette pesanteur. Pourtant tous les établissements, à caractéristiques sociales égales, n'ont pas les mêmes résultats. C'est par exemple ce que montre l'expérience de S Connac, enseignant en zone populaire. C'est aussi ce qu'a établi Y Reuter quand il a étudié les écoles Freinet du Nord. Il a pu montrer qu'elles étaient plus efficaces que les autres écoles socialement identiques. Ce qui veut dire que la pédagogie reste un levier efficace dans un établissement.


Pour mieux s'intéresser à la lutte contre l'échec scolaire, faisons du social et de la scolarisation précoce. Mais intéressons nous aussi aux établissements qui réussissent. Tirons en les leçons. Acceptons l'idée que la plus-value pédagogique existe.

Qui s'intéresse à l'école efficace ?

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/[...]



Quelques chiffres

S'il est difficile d'évaluer l'échec scolaire, les statistiques ministérielles permettent de cerner la question. On peut prendre le niveau de diplômes le plus élevé atteint par les jeunes de 20 à 24 ans. 7% des filles et 10% des garçons arrêtent leurs études avant la fin du second cycle. Ils n'ont ni diplôme d'enseignement supérieur, ni BEP ou CAP , ni bac. A noter que ces taux sont stables depuis 10 ans. 60% des garçons, 71% des filles ont le bac ou un diplôme de l'enseignement supérieur, c'est-à-dire un niveau considéré comme suffisant pour espérer un accès à l'emploi. Là les taux ont progressé : ils sont passé de 60 à 71% pour les filles depuis 1996, de 75 à 79% seulement pour les garçons.


Si l'on parle en nombre. Parmi les 742 000 jeunes qui en 2006 ont arrêté leurs études, 188 000 avaient un Deug ou une licence ou plus encore. 116 000 avaient un BTS ou DUT. 171 000 n'avaient que le bac. 126 000 étaienttitulaires d'un CAP BEP. Enfin, 141 000 n'avaient aucun diplôme.

Chiffres du RERS 2009

http://www.education.gouv.fr/pid316/reperes-et-refere[...]


Sur le site du Café

Par fjarraud , le mardi 30 août 2011.

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