Claude Bartolone : je ne laisserai pas sacrifier des générations de jeunes sur des restrictions budgétaires 

Par Françoise Solliec


« Certains penseront que c'est le rôle de l'Etat d'assurer la réussite scolaire », déclare Claude Bartolone, « mais dans le contexte actuel, je ne laisserai pas sacrifier des générations de jeunes sur des restrictions budgétaires » Ces fermes propos de Claude Bartolone, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis ont ouvert les 3èmes Rencontres des acteurs de l'éducation le 3 décembre. Le conseil général souhaite montrer la plus-value apportée par une collectivité au système éducatif, lorsqu'elle travaille sur des valeurs communes avec tous les partenaires impliqués, au premier rang desquels l'Etat.


L’objectif de ces rencontres des acteurs de l’éducation en Seine-Saint-Denis, déclare Claude Bartolone, président du conseil général, est de faire échanger, dans le respect mutuel, des acteurs d’origines diverses. « La vie d’un jeune ne peut pas être saucissonnée entre l’école, la maison, le club sportif, la maison de quartier ». La définition de leurs politiques éducatives est désormais essentielle pour les collectivités : « quelle école souhaitons-nous construire ? »


Les compétences données par la loi de décentralisation ont conduit les collectivités à prendre de nouvelles responsabilités. Elles peuvent s’appuyer sur des ressources locales pour une prise en charge plus individualisée et une réduction des inégalités, affirme Claude Bartolone. Ainsi, ont été mis en place dans le département des dispositifs comme le parcours art et culture au collège, un système de relais, ACTE, pour les élèves temporairement exclus (Zéro collégien dans la rue), grâce auquel 80% des élèves accueillis ne font pas l’objet de nouvelles sanctions. Le conseil général a d’ailleurs reçu un prix de l’innovation pour ces actions et fait des émules dans d’autres collectivités.


Concernant les constructions ou rénovations des collèges, l’architecture répond désormais à des objectifs de réussite, d’ouverture sociale et de modernité, avec des espaces ouverts aux parents, des lieux de vie et d’activités culturelles. Certains penseront que c’est le rôle de l’Etat d’assurer la réussite scolaire, déclare Claude Bartolone, mais dans le contexte actuel, « je ne laisserai pas sacrifier des générations de jeunes sur des restrictions budgétaires ». Les politiques éducatives menées dans le 93 sont aussi « des leviers de proximité pour faire changer la situation de ce département, le plus pauvre et le plus jeune de France ».


Les services publics locaux restent les meilleurs garants de la mixité sociale. Cependant, aujourd’hui les politiques originales sont menacées aux dépens des politiques obligatoires (85% du budget du département est affecté à des dépenses sociales). Il faudra donc construire des stratégies territoriales adaptées aux besoins. Il reviendra à l’Etat d’assurer un rôle régulateur et des services et des missions prenant en compte les difficultés dues à la non maîtrise de la langue et l’absence de fonds culturel.


Les enjeux du 21ème siècle seront écologiques, économiques et culturels affirme Claude Bartolone. Il faudra faire vivre autour de valeurs communes des enfants d’origines très diverses (plus de 150 pays pour le département). Seul l’Etat peut être garant de l’égalité entre eux. Il est urgent que soit élaboré un nouveau contrat pour l’école, plaçant les jeunes en situation de réussite. Le conseil général avancera main dans la main avec les parents, témoignera aux enseignants sa reconnaissance « pour leur formidable travail » et s’appuiera sur le dynamisme des associations. « L’éducation est une priorité, elle est l’instrument d’un pacte républicain » conclut-il, à tel point que des mères d’élèves acceptent que des rénovations dans les cités soient plus longues, si cela permet à leurs enfants de bénéficier d’écoles plus accueillantes et plus propices à la réussite




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Par fsolliec , le dimanche 04 décembre 2011.

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