Drôle d'endroit pour une rencontre 

 

Drôle d’endroit pour une rencontre, dans un village de 400 habtants au cœur de la Lomagne, la salle des fêtes  de Larrazet était, les 5 et 6 novembre, un haut lieu de réflexion sur l’école.

 

Ces rencontres étaient les vingt neuvièmes du nom, une initiative animée par Alain Daziron et portée par des bénévoles. Pour son initiateur, enseignant en histoire, le lieu est idéal ni trop loin ni trop près de l’institution pour que l’espace de deux jours, une agora soit constituée. Le village interroge un sujet et le monde est convié sur un mode rural. Chaque année un thème différent est visité, « la France et l’Algérie, l’histoire et l’avenir en partage », « comprendre la chasse c’est changer son regard sur la nature » par exemple, pour les années à venir « la famille » et « la première guerre mondiale » seront les sujets des débats. Les thèmes sont variés et à chaque fois, chercheurs et passionnés se retrouvent dans la salle des fêtes. La qualité des intervenants montre tout l’attachement que produit l’initiative. La salle est pleine, l’attention est là, les débats sont vivants.

 

Après deux jours de débats, on se dit que l’agora rurale est le lieu quasi idéal pour débattre. L’orientation choisie est celle de l’ouverture, les opinions divergent, les interprétations de la crise de l’école sont parfois à l’opposé, les voies choisies pour la résoudre sont empreintes de différences. Là est aussi la richesse des rencontres de Larrazet. Il est rare d’avoir sur une même tribune des avis divergents, rare aussi de se laisser aller à oublier ses partis pris pour écouter, se forger sa propre opinion, mettre en péril ses représentations dans un faisceau d’arguments, de raisonnements. La proximité et la diversité font leur œuvre. On s’assoit à la table du diner à côté d’un prof, en face d’un parent d’élèves, d’un agriculteur à la retraite et les conférences revivent, ravivées par les impressions des uns et des autres. La crise de l’école s’analyse là aussi lors d’un repas partagé. Les chercheurs se prêtent facilement aux discussions impromptues, laissent leurs idées bousculer par les réactions de la salle. Le temps égare le métronome et les échanges se poursuivent tard dans la nuit.

« Réflechir la juste voie pour l’école », l’ambition est grande et la salle des fêtes a réussi à la contenir. Alors oui, Larrazet est un drôle et beau lieu pour une rencontre.

 

Monique Royer

Sur le site du Café
Par moniqueroyer , le dimanche 06 novembre 2011.

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