http://www.edweek.org/ew/articles/2008/07/01/125135educationlawchanges_ap.html?tmp=1766482888[...]
Sur le Café L'étude du CEP
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/06/260620[...]
Sur le Café, une autre étude récente
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/03/050[...]
Le niveau monte-il vraiment avec l'accountability ?
En pleine période électorale, l'information est d'importance. Selon une nouvelle étude du Center on Education Policy, le niveau scolaire des jeunes Américains a augmenté depuis 2002, c'est-à-dire depuis la mise en place de la loi No Child Left Behind (NCLB). Cette loi accorde des fonds fédéraux aux établissements qui remplissent certaines conditions de réussite scolaire. Son moteur est la mise en place de batteries de tests uniformisées qui évaluent de façon précise les élèves. C'est cette évaluation perpétuelle (accountability) qui permet le pilotage du système. Vous avez compris l'intérêt pour nous de cette histoire américaine : c'est le même système qu'on nous promet pour bientôt en France.
Selon l'étude du CEP, le niveau a effectivement monté en lecture. En maths, on assiste à une baisse dans un seul état alors que dans 21 des 27 états étudiés les résultats s'améliorent. Mieux encore, les écarts de niveau entre Afro Américains et "blancs" ont diminué dans 13 états et ceux entre riches et pauvres dans 10 états. A partir de là, plusieurs commentateurs peuvent chanter les louanges du système.
Pourtant le rapport du CEP est plus prudent. S'il y a bien amélioration des résultats dans les tests , cela résulte-il vraiment de la loi NCLB ? Rien n'est moins sûr ! Prudemment, l'étude évoque plusieurs faits qui ont pu influer sur les résultats. Depuis 2002, les écoles ont pu affecter plus de temps aux matières évaluées, comme les maths et l'anglais. Les élèves sont plus familiarisés avec ces textes. Les profs aussi.
Finalement, l'étude met surtout en évidence les difficultés à évaluer la performance scolaire. C'est d'autant plus important à souligner que beaucoup croient pouvoir calculer de façon précise et objective ce que fabriquent les écoles.
L'étude
http://www.cep-dc.org/index.cfm?fuseaction=document_ext.showDocum[...]
Les fruits amers de l'évaluationnite
Peut-on apprendre de ses voisins ? Si oui, la vague de mécontentement qui accompagne la publication des tests de fin de primaire en Angleterre devrait nous être utile au moment où, à notre tour, nous sommes touchés par la tentation du pilotage par l'évaluation. Rappelons que l'Angleterre applique depuis plusieurs années les bases d'un système qui s'annonce en France : tests nationaux, suivis par la publication de leurs résultats pour chaque école, libre choix de l'établissement par les parents sensé sanctionner les "mauvaises écoles" et les pousser à s'améliorer.
Cette année, les tests de fin d'école primaire ne satisfont que le ministre des écoles. Il relève que 81% des élèves ont atteint le niveau attendu en anglais (+1%), 78% en maths (+1% aussi). Pour le ministre c'est 100 000 enfants en plus qui ont atteint un niveau correct en anglais par rapport à 1997, 90 000 en maths.
Mais pour la première fois des voix s'élèvent pour contester les évaluations. C'est le cas des parents qui se plaignent des retards : tous les tests ne sont toujours pas corrigés. Cela jette un doute sur les résultats : les tests manquants sont-ils susceptibles de modifier les scores, et donc le classement des écoles ?
Le syndicat des chefs d'établissement s'inquiète de certains résultats. Si les objectifs fixés par le gouvernement sont bien atteints (81% au niveau 4 en anglais par exemple), les résultats montrent une baisse sensible du nombre d'élèves ayant atteint le niveau supérieur 5 : 29% au lieu de 34% en anglais par exemple. Comment expliquer ces évolutions divergentes ?
Selon le Guardian, 90% des écoles mettraient en doute la valeur des tests. Pire : les chefs d'établissement craignent que les tests aient un effet négatif sur l'enseignement. "Le niveau 4 est le repère pour le gouvernement. Il y met tout son poids. Le niveau 5 est moins important pour les écoles. Tous les efforts vont sur le niveau 4". Pressés à obtenir davantage d'élèves au niveau 4, les enseignants s'occuperaient prioritairement des élèves médiocres et s'occuperaient moins des meilleurs et des plus faibles. Ils travailleraient pour les tests.
Ainsi, les tests d'évaluation, dont on nous dit qu'ils vont améliorer le niveau, y compris dans les écoles en difficulté, sont accusés en Angleterre de le baisser. Cet appauvrissement de l'enseignement, également constaté aux Etats-Unis, perturbe nos voisins. Saurons nous renoncer aux idées simples en éducation ?
Article du Guardian
http://www.guardian.co.uk/education/2008/aug/06/sats.primaryschools
Les résultats sur BBC News
http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/education/7542176.stm
Dans le Café, l'Angleterre remet en question l'évaluation
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/2008/Ang[...]
Quand l'évaluation tue l'éducation
Un rapport officiel dénonce les effets pervers du système d'évaluation mis en place en Angleterre. Les députés craignent que les tests obligatoires détournent les enseignants et les élèves des enseignements au bénéfice d'un simple entraînement aux tests. Finalement ces évaluations pourraient faire baisser le niveau.
Article BBC News
http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/education/7396623.stm
La campagne contre les tests d'évaluation continue en Angleterre
BBC News revient le 17 mai sur les tests d'évaluation utilisés en fin de primaire. Déjà décriés dans plusieurs articles, ils sont maintenant attaqués par une spécialiste de l'enseignement des maths.
Margaret Brown accuse le système de tests de fausser l'évaluation,les enseignants étant contraints d'accorder trop de temps à la préparation des tests aux dépens de la formation des élèves. "Parler et écouter en sont pas évalués par les tests en maths. Donc on n'y fait pas attention. Utiliser et appliquer les maths n'obtient pas beaucoup d'attention non plus" estime-t-elle. Pour elle, les tests font baisser le niveau.
Ces accusations ont déjà été portées sur le même système de tests mis en place aux Etats-Unis. Là-bas on avait aussi trouvé des cas de triche. Ces remarques sonnent comme des avertissements alors que la même politique se met en place en France.
Article BBC News
http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/education/7406107.stm
Sur le Café, L'Expresso du 16 mai
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/05/160520[...]
A lire : Faut-il avoir peur de l'Autre école ?
"Une autre école est-elle en train d'émerger ?" interroge Rui Canario dans le dernier numéro de la Revue internationale d'éducation de Sèvres. Tout ce numéro tourne autour d'une question qui mérite qu'on s'y arrête : assiste-on partout à la définition d'une nouvelle école ? En lien avec la mondialisation, un modèle unique, globalisé, d'éducation va-t-il remplacer les systèmes éducatifs nationaux comme semble le craindre B. Charlot ?
Pour Rui Canario, ce qui définit cette autre école, c'est "une remise en cause plus large de l'Etat éducateur… L'Ecole, face au recul de la centralité de l'Etat-nation, vit un processus de déclin institutionnel". Il s'accompagne de "l'intensification du contrôle professionnel des enseignants" et d'une défection des classes moyennes envers l'Ecole. Si l'on observe la situation française, effectivement, on voit l'Etat renforcer les compétences éducatives des collectivités locales, leur transférer des personnels et amorcer une "professionnalisation" des enseignants qu peut être perçue comme une remise en cause.
Mais peut-on vraiment parler d'une autre école ? D'abord comme le souligne B. Charlot, "le cœur de l'Ecole est l'acte pédagogique…or sur ce point l'Ecole n'a guère changé". Ni l'organisation de l'ecole (la classe, l'émiettement horaire et disciplinaire) , ni les actes pédagogiques n'ont sensiblement changés, reléguant l'Autre école sur un terrain organisationnel. Or, si la montée des pouvoirs locaux est un fait majeur en France, c'est loin d'être un phénomène nouveau dans la plupart des pays d'Europe. Est-il utile de rappeler que les systèmes éducatifs britannique, allemand, italien, par exemple, sont largement et traditionnellement décentralisés. Sur ce point, la France et le Portugal ont fait figure d'exception. L'Autre école se réduit ainsi en peau de chagrin à un attachement à la tradition de l'Etat centralisé supposé être un outil d'égalité.
Alors faut-il craindre l'autonomie des établissements ? Pour Nathalie Mons, dans Les nouvelles politiques éducatives, "il ne faut pas être pour ou contre la décentralisation mais plutôt se poser la question suivante : quelles compétences doivent être transférées à quels acteurs, dans quelles conditions ?" N. Mons montre que si, dans certains cas, la décentralisation politique peut être positive, le rôle de l’Etat central reste cependant crucial, mais ce rôle se renouvelle, il intervient davantage dans la conception, le guidage, l’évaluation du système que dans sa gestion directe.
Plus que l'autonomie c'est finalement la question des modes de régulation qui est encore à l'étude. L'Ecole peut-elle accepter de voir ses résultats évalués en externe ? Pire encore peut –elle accepter qu'ils soient publics ? La mobilisation contre la publication en ligne des résultats des évaluations du primaire, explique peut-être que l'école ouverte sur sa communauté soit encore en France l'autre école.
Revue internationale d'éducation de Sèvres, n°46.
Le sommaire
http://www.ciep.fr/ries/ries46.php
Sur le Café , N. Mons
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2007/r2007_Educa[...]