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Seconde carrière 


Par Rémi Boyer et Alexandra Mazzilli de l’association Aide aux Profs

 

Ce mois-ci, nous vous présentons le parcours de carrière de Lise Schneider, professeur des écoles, en voie de reconversion dans l’écoute thérapeutique.

 

Sur le parcours de carrière de Lise Schneider, professeur des écoles, en voie de reconversion dans l’écoute thérapeutique

Lise Schneider (47 ans, deux enfants) est professeure des écoles depuis 1992. Après des débuts un peu délicats dans l’Education Nationale, elle s’est passionnée pour ce métier mais, lassée de certaines difficultés du terrain, elle est actuellement en pleine reconversion professionnelle puisqu’elle a créé à Pignans dans le Var son cabinet d’écoute thérapeutique et de magnétisme, se dirigeant de ce fait vers l’un des secteurs privilégiés de la reconversion des enseignants : l’aide à la personne. Cette reconversion est pour l’instant inachevée et reste problématique pour de nombreuses raisons que Lise a confiées à l’Association « Aide aux Profs » lors d’un entretien le samedi 12 janvier 2013.

Quelles études avez-vous suivie et pourquoi êtes-vous devenue enseignante ?

C’est un métier que j’ai choisi par passion. J’ai commencé à travailler pour l’Education Nationale en tant que maîtresse auxiliaire en histoire et géographie en 1989 (c’est-à-dire en tant que professeur de collège remplaçante non titulaire, après avoir échoué au CAPES).

Auparavant, j’ai eu un parcours un peu atypique. Après avoir obtenu mon baccalauréat B, j’ai suivi une préparation HEC, étudié une année en hypokhâgne puis obtenu licence d’histoire à la faculté d’histoire et géographie où j’ai également suivi une préparation au CAPES.

Le concours d’IUFM est sorti en 1992 m’offrant une véritable opportunité : le boulot d’instit me paraissait en effet plus enrichissant que celui de prof des collèges car plus polyvalent, on pouvait enseigner plusieurs disciplines, ce qui me convenait très bien car j’aimais aussi les sciences ou les arts plastiques.

J’ai donc obtenu mon concours en 1992 à Draguignan et été titularisée en 1993 dans l’Ain.

Comment se sont passées vos premières années ? Quel a été votre parcours de carrière dans l’Education Nationale ?

J’ai vécu une première expérience professionnelle très amusante mais assez particulière car mon mari, un militaire de carrière, a été muté à Lyon l’année où j’étais supposée faire mon année de titularisation dans le Var. J’ai demandé ma mutation pour le département de l’Ain qui a été refusée, même les syndicats me disaient que c’était impossible car je devais absolument réaliser mon année de titularisation dans l’Académie de Nice, qui m’avait formée.

Louant un petit studio meublé, il m’a donc fallu préparer ma rentrée dans le Var… Une rentrée difficile puisque j’ai passé une bonne partie du mois de juillet à l’organiser : j’héritais en effet d’une création de classe au Luc-en-Provence, je récupérais une classe d’arts plastiques vieille et usée, sans matériel et je devais en faire une classe fonctionnelle et opérationnelle, prête à accueillir un CE2/CM1, il a aussi fallu que je m’occupe de toutes les commandes.

Mais, environ dix jours après ma première rentrée dans cette classe, on m’a appelée  pour savoir si j’accepterais n’importe quel poste dans l’Ain, compte tenue de ma demande de mutation. Je réponds que oui… Et l’on m’envoie dès lors à Izernore, à la limite du Jura (je devais parcourir 140 kms par jour). Pour la petite histoire, on me confiait à nouveau une création de poste pour une classe de Grande Section de Maternelle dans une ancienne salle d’informatique… J’ai quitté ma classe du Luc le mardi soir et je devais être en poste à Izernore le jeudi matin (je passe sur les frais que le déménagement en urgence et les déplacements entre l’Ain et le Var ont occasionné)… Lorsque je suis arrivée, les collègues de l’école ont accepté de garder mes élèves une matinée supplémentaire afin que je puisse m’organiser un minimum mais les premiers temps ont été une improvisation totale…En y repensant, c’était vraiment un coup à démissionner ! J’y suis restée un an et j’ai obtenu ma titularisation suite à ma première inspection dès novembre !

A la rentrée suivante, j’ai été affectée en SEGPA à Miribel et j’avais cinq ou six disciplines différentes à enseigner sur quatre niveaux de classe, cela relevant de l’exploit (et j’étais la seule enseignante dans cette situation !), j’ai fait appel au conseiller pédagogique de circonscription pour demander conseil, ce qui a permis un allègement de ladite situation.

Lors de la rentrée suivante, j’ai obtenu au mouvement une classe CP à Balan, toujours dans l’Ain, près de chez moi, prenant la suite d’une directrice qui avait fait 20 ans dans l’école. Les collègues et l’Inspection souhaitaient me confier la direction de l’école car personne n’en voulait mais j’ai reçu le soutien d’une conseillère pédagogique afin d’éviter cela, elle m’a également aidée dans la gestion du CP, classe qui m’était totalement inconnue et que l’on ne donne soi-disant pas aux enseignants débutants.

L’année d’après encore, j’ai obtenu un poste à titre définitif à Mionnay. De nouveau, c’était une création de classe GS/CP, ce qui a provoqué un scandale au niveau des parents car cela ne s’était jamais vu et par conséquent une rentrée encore très particulière et très mouvementée pour moi, mais, d’un point de vue matériel, j’avais la plus belle classe du département (environ 100m carrés), un grand espace pour les maternelles, de supers tableaux, des éviers,… L’année s’est bien passée, l’équipe était très sympa, j’y ai donc fait une seconde année.

Mais mon mari a été muté à Hyères dans le Var, j’ai donc dû demander à nouveau une mutation, qui m’a été encore une fois refusée.

Cette fois-ci, je n’ai pas pris de location mais une amie a accepté de me loger pour faire ma rentrée dans ma classe habituelle de GS/CP, j’ai trouvé une super nounou dans le Var pour mon fils et, comme la circonscription de Mionnay était déjà passée à la semaine de quatre jours, je faisais les allers/retours en train les mardis/mercredis et les week-ends. Ne m’avouant pas vaincue, j’ai fini par me rendre à l’Inspection Académique à Toulon et j’ai demandé un poste : j’étais 75è sur liste d’attente et a priori, je n’avais aucune chance d’y parvenir. En discutant, une responsable me demande si je serais prête à prendre un poste de SEGPA en ZEP à la cité Berthe à la Seyne-sur-Mer, près du Toulon, ce à quoi je réponds oui. Sans avoir rien obtenu, je reprends mon poste à Mionnay mais trois jours après, le Var m’appelle pour me proposer un CP en ZEP à Toulon. Ravie, j’accepte de suite et quitte ma classe de Mionnay.

Arrivée à Toulon, j’embraye le lundi sur un CP à l’école Cousteau et là, bienvenue dans le monde de la ZEP ! Clés de l’école dans la poche en permanence, ce fut cependant une très belle expérience, il y avait une très bonne ambiance dans l’école, une super directrice et une très bonne solidarité entre nous. J’y ai donc passé une super année même si, comme je remplaçais un maître formateur, ma hiérarchie tenait absolument à ce que je reprenne cette fonction, l’Inspecteur de circonscription m’imposant même de suivre la formation pour passer le CAFIPEMF mais j’ai refusé de la faire compte tenu du peu d’expérience que j’avais alors.

L’année suivante et jusqu’en 2004, j’ai été nommée à Carnoules à titre définitif, j’y ai enseigné quatre ans en classe de GS, organisant des « classes poney » avec le centre équestre très proche, beaucoup de sorties et de randonnées nature et des projets théâtre.

En 2004, ayant divorcé entre-temps et acheté une maison à Pignans, j’y ai fait ma rentrée en maternelle et j’y suis restée six ans jusqu’en 2010. Le directeur y était sensationnel, l’équipe formidable et le confort d’aller travailler à cinq minutes de chez moi était également très agréable.

Quels grands projets pédagogiques avez-vous menés ?

Globalement, je ne me définis pas comme une enseignante tout à fait dans les cadres, je suis toujours en recherche et en innovation et je suis très sensible aux théories de Philippe Meirieu et très attachée à la pédagogie différenciée. Mon idée de principe en pédagogie, c’est de travailler au plus possible avec le projet des enfants, ce sont eux les acteurs de leur enseignement. Les enfants peuvent aussi nous apprendre beaucoup avec toutes les infos auxquelles ils ont accès.

L’un des projets qui m’a le plus marquée est la classe poney que j’organisais chaque année pour mes élèves : un après-midi par semaine, comme pour toute autre activité sportive et grâce à des subventions de la mairie et des aides de l’école, nous nous rendions au centre équestre proche du village. Très portée sur la nature, j’organisais également de mini-randonnées « découverte nature » à la journée et beaucoup de sorties avec les enfants pour développer leurs connaissances de l’environnement.

Enfin, j’ai monté de nombreux projets d’échanges et de partage avec d’autres classes, des concours et des rencontres sportives entre écoles, des échanges de lecture avec d’autres classes, des mises en scène théâtrales d’albums de jeunesse, des projets d’ateliers avec intégration des parents ; compte tenu de la lourdeur des effectifs, cela me permettait de mener à bien de grands projets artistiques ou de connaissances de la nature car avec l’aide des parents, les enseignements étaient plus efficaces.

Quelles compétences pensez-vous avoir acquises dans l’enseignement, et lesquelles vous paraissent transférables ?

La patience est l’une des principales compétences qu’on acquiert dans l’enseignement, la patience et la persévérance face aux difficultés. De même, nous développons un formidable sens de l’organisation et une grande aisance à mener un groupe et à développer des techniques de communication. Les enfants m’ont beaucoup appris par rapport à tout cela. Enfin, nous développons d’extraordinaires compétences de respect de la hiérarchie et de résignation à des absurdes contraintes, d’acceptation d’un système sclérosé et lourd (je prendrais pour exemple des certaines animations pédagogiques dont on peut douter de l’utilité).

Comment en êtes-vous arrivée à une situation de démotivation, avec l’envie d’une seconde carrière ? Quel est le déclic qui vous a fait quitter les élèves ?

Ma première année à Pignans en 2004 a été difficile car il y avait 31 élèves dans ma classe de petits-moyens. Cependant, même si j’ai eu de « belles » années à l’école de Pignans, c’est surtout un problème de motivation au travail qui m’a interpellée : au bout de 20 ans, c’est un métier qui ne me satisfait plus, du fait de la lourdeur des effectifs d’une part, des exigences de travail administratif et de secrétariat (remplir des grilles et des dossiers d’évaluation en permanence) d’autre part. De toute façon, je savais que je ne ferais pas toute ma vie dans l’Education Nationale, je me suis toujours dit : « quand je commencerai à me lasser, j’arrête car je ne travaille pas avec des machines mais avec des êtres humains ». Parallèlement, je suivais ma formation en communication thérapeutique et j’étais de plus en plus attirée par cette activité.

Aussi, mutée dans la Drôme pour raisons familiales, j’ai fait une demande d’affectation en ITEP et cette expérience a été très difficile, pas forcément avec les enfants mais surtout avec le personnel de la structure, notamment les éducateurs. Il y avait beaucoup de violence dans l’établissement, à la limite de la maltraitance vis-à-vis des élèves même parfois. Simultanément, je rencontrais des difficultés personnelles (ma maison ne se vendait pas). Une éducatrice ne supportait pas mon côté zen et j’ai subi un véritable harcèlement moral, j’assistais à des scènes de violence sur les élèves et à partir de là, il m’a été impossible de tenir jusqu’au mois de juin. Je me suis mise en congé maladie, le médecin ayant été très compréhensif. Le système ne me convenait pas : j’avais huit élèves au départ mais je n’avais jamais le même nombre car ils étaient intégrés en même temps en SEGPA, en CM1/CM2 et en CE1 et ce n’était jamais les mêmes jours. On a même obligé un enfant à venir alors que ça se passait bien en SEGPA pour lui car la structure perdait de l’argent si l’enfant était rescolarisé normalement !!! Pendant mon congé maladie, j’ai donc pris contact avec une assistante sociale de la Drôme, qui a appuyé le dossier de mise en disponibilité pour le mois d’avril. Il devenait impératif pour moi de rentrer dans le Var mais l’inspecteur a refusé car c’était le cours de l’année. Je n’ai donc pu être en disponibilité qu’à partir du mois de septembre 2011. Je suis actuellement en attente de réintégration dans le Var : je me garde juste la possibilité de reprendre à mi-temps, à trois-quarts temps ou à mi-temps annualisé en fonction de l’évolution de ma situation.

Pourquoi êtes-vous en disponibilité actuellement ?

J’ai demandé une disponibilité suite à un congé maladie car mon affectation en ITEP ne se passait pas bien. Il y a deux éléments de motivation à prendre en compte : tout d’abord, l’envie d’être mon propre chef et de travailler pour moi, ensuite, l’envie de faire découvrir aux gens une autre façon de se soigner, d’appréhender la maladie avec une nouvelle approche.

Pour obtenir la disponibilité, il m’a vraiment fallu montrer patte blanche : j’ai dû faire une lettre pour expliquer pourquoi je demandais cette dispo ; en retour j’ai reçu une demande de détails de mon activité, ce que j’ai pu réaliser notamment avec l’aide de mon formateur dont la préface de l’ouvrage a été rédigée par André de Peretti, bien connu de l’Education Nationale. Il m’a alors été répondu que mon activité était tolérée à la seule condition que je ne sois jamais en contact avec des élèves ou parents d’élèves. Et là, je me suis demandée : que craignent-ils ? La concurrence ? Le fait que des thérapeutes indépendants viennent biaiser leurs psychologues scolaires, complètement débordés et parfois inefficaces ? Pour moi, il s’agit clairement d’un cas de censure en démocratie…

Après une année de disponibilité, j’ai fait une demande de réintégration dans le Var l’an passé mais je n’ai pas été intégrée. S’il m’a été très facile d’intégrer la Drôme du premier coup, il est aujourd’hui très difficile de réintégrer le Var. J’ai renouvelé ma demande cette année et j’attends actuellement la réponse. Mais, si je réintègre le Var, je ne sais pas encore ce que je déciderais de faire… Il me faudra peut-être reprendre un poste à mi-temps afin de m’assurer une sécurité de l’emploi et une sécurité financière que je n’ai actuellement pas. Si je réintègre à mi-temps, ce ne sera pas non plus une corvée car je garde toujours autant de plaisir à travailler avec les enfants.

Que vous a procuré le métier d’enseignant ?

Ce métier m’a apporté beaucoup de joies, beaucoup de belles rencontres mais aussi beaucoup de remises en questions. Il m’a appris à développer un esprit de recherche. C’est un métier que je ne regrette absolument pas d’avoir choisi malgré toutes mes galères, surtout à chaque rentrée un peu délicate (travaux pas finis dans la classe par exemple, changement de départements, créations de classes,…).

Avez-vous des regrets du métier d’enseignant ?

Non… Ca ne me manque pas… Nous sommes face à des générations « zapping » qu’il est ardu d’intéresser et de motiver même avec beaucoup de patience. La lourdeur des effectifs me pesait également, même physiquement, dans une classe, on se marche vite dessus. Matériellement les classes ne sont pas conçues pour accueillir des effectifs grandissants et on ressent souvent le sentiment d’étouffer dans certains locaux inadaptés, ce qui pose en outre des questions de sécurité. Il y a véritablement un gros souci dans l’Education Nationale : la gestion des effectifs et le manque de bon sens.

Avez-vous eu envie de devenir inspecteur ? Avez-vous eu envie de vous reconvertir au sein de l’Education Nationale ou visiez-vous éventuellement un autre ministère ?

Non, ça ne m’a jamais effleuré l’esprit. Une activité dans une fédération des œuvres laïques pourrait éventuellement m’intéresser : animer des ateliers, des sorties, des rencontres,…Mais je n’ai pas envie de repasser un concours ou d’obtenir un détachement dans d’autres ministères car je souhaite vraiment sortir du fonctionnariat, certes confortable mais assez ennuyant.

Comment s’est effectuée la prise en charge de votre formation ? L’Education Nationale finance-t-elle ce genre de projet ?

Pour obtenir un congé de formation, il faut attendre six ou sept ans, voire parfois plus dans le Var. Ma formation n’a pas du tout été prise en charge par l’Education Nationale. Je ne savais pas que le DIF existait pour les enseignants alors que mon formateur les acceptait. C’est un droit mais j’estime ne pas avoir été suffisamment informée par ma hiérarchie à ce sujet et j’ai préféré financer moi-même mes formations. Aussi, mon parcours a été un peu particulier puisque parallèlement au métier d’enseignante, j’ai mené des recherches sur les thérapies énergétiques et suivi une formation en communication thérapeutique sous forme de stages pendant les vacances scolaires. 

En quoi consiste votre reconversion professionnelle ? Quels outils d’aide à la personne utilisez-vous ?

J’ai donc débuté une formation (sur trois niveaux) en communication thérapeutique : la maïeusthésie développée par Thierry Tournebise (psychothérapeute). Cette approche psychologique existentielle et humaniste apporte un vent nouveau dans le domaine de la psychothérapie.  En résumé, on est tous faits de celui qu’on est aujourd’hui, de tous ceux qu’on a été et de tous ceux dont on est issu. Notre but est de se réconcilier avec toutes les parts de soi, afin d’être de mieux en mieux avec soi-même. La guidance thérapeutique est non directive car on part du principe que c’est l’autre (le patient) qui sait et on l’accompagne dans ses rencontres avec lui-même. Les séances durent entre une heure et une heure et demie.

A côté de cela, j’envisage d’éditer et j’écris beaucoup dans le cadre de mes recherches et de mes accompagnements en thérapie, j’écris également de la poésie.

Combien de temps consacrez-vous à cette activité ?

Le décollage de mon activité est difficile : je tourne à environ deux ou trois rendez-vous par semaine. Or, c’est ce qu’il me faudrait par jour pour que mon cabinet m’assure de quoi vivre correctement. Je suis actuellement obligée de faire de l’aide à domicile pour une association depuis un an et demi (des remplacements pour des ménages), pour vivre. Cet été, j’ai également fait de l’animation commerciale dans la vente d’olives. Enfin, je suis animatrice dans une association pour les enfants, le mercredi après-midi en arts plastiques et en expression corporelle. C’est une association qui a reçu l’agrément de l’Education Nationale.

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans cette reconversion ?

L’une des principales difficultés en tant qu’enseignant qui se retrouve sur le marché du travail, c’est, dans un premier temps, qu’on y a difficilement accès et que dans l’imaginaire collectif, on ne sait pas faire grand-chose et on se demande soi-même quel autre métier on est en mesure d’exercer.

Pour ma part, la difficulté essentielle consiste à me faire connaître pour développer mon activité de thérapeute. J’ai encore beaucoup de plaquettes à distribuer, je fais cela seule, il faudra que je réfléchisse aussi à la création d’un site Internet. Je ne fais pas assez de publicité, ce n’est pas mon métier. Thérapeute, c’est une chose, commerciale ou chargée de communication, c’en est une autre. En attendant que l’activité se développe (le plus souvent dans les trois à cinq ans), le quotidien est dur à gérer. C’est pour cela que je suis obligée de trouver plein de petits boulots à côté pour compléter.

Que conseilleriez-vous à un enseignant qui souhaite réaliser une mobilité professionnelle hors de l’enseignement ?

Je lui conseillerai de bien monter son projet, de bien se renseigner et de s’assurer vraiment au préalable que ça peut fonctionner, de bien préparer son projet et de bien le ficeler.

Connaissez-vous l’association Aide aux profs ? Aurait-elle été utile pour vous aider dans votre entreprise de reconversion professionnelle ? Que pensez-vous de son action ?

Oui, j’avais déjà entendu parler de l’association et j’ai lu les ouvrages de Rémi Boyer. Mais je ne la connais pas suffisamment, ce qui est dommage car je pense qu’elle m’aurait été très utile (mais il n’est pas trop tard !). Je crois qu’il s’agit là d’une association nécessaire car je me suis sentie très mal informée par l’administration au cours de ma demande de disponibilité. Par exemple, je ne sais toujours pas s’il y a une liste des activités interdites pendant la disponibilité, je sais juste qu’il y a une commission de déontologie qui statue sur chaque cas mais véritablement, quels emplois a-t-on le droit d’exercer en dispo ?

D’ailleurs, alors même qu’on ne touche rien, je suis très surprise que nous soyons aussi limités dans nos choix de reconversion. Par exemple, il est interdit d’être représentant dans les écoles pour du matériel pédagogique, pourtant ce serait vraiment une reconversion possible pour les enseignants, qui savent précisément ce qui fonctionne ou pas en classe. De même, je n’arrive pas à obtenir des renseignements précis sur l’IDV (indemnité volontaire de départ), il faudra donc que je me renseigne auprès de l’association.


Sur le site du Café

Par rboyer , le mardi 19 février 2013.

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