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Refondation : Le rythme peut-il être maintenu ? 


Par François Jarraud

V. Peillon a-t-il sauvé la refondation ? Si la crise des rythmes scolaires semble en voie de trouver une solution, les difficultés financières pourraient rattraper la refonte de l'Ecole.

Où en est aujourd'hui la refondation ? La question des rythmes scolaires semblait sur le point de détourner les enseignants du primaire de la refonte voulue par V Peillon. Le ministre semble avoir trouvé une porte de sortie en remettant la question des horaires en débat et en invitant les parties prenantes au dialogue. Mais les questions de financement sont-elles résolues ? Il va bien falloir trouver à la fois les moyens pour financer le périscolaire des collectivités locales et la compensation du travail supplémentaire des enseignants.

C'est cette question financière qui semble talonner sans cesse le ministre. Avec un budget officiellement alourdi de 2 milliards mais en fait avec seulement 300 millions supplémentaires, le ministre a peu de marge de manoeuvre pour soulever les obstacles générés par une réforme  ambitieuse.

Or depuis septembre, les mauvaises nouvelles s'amoncellent. Elles rendent chaque semaine les prévisions budgétaires moins sures. Reprenons celles de ce mois de novembre. Le gouvernement a du décider 10 milliards d'économies pour 2014 dans le cadre du Pacte de compétitivité. Au même moment, les prévisions de l'Union européenne pour 2013 annonçant une croissance plus faible que prévu devraient conduire le gouvernement à dégager encore 5 à 7 milliards inattendus. En 15 jours ce sont donc deux solides tours de vis qu'il faut envisager. Et rien ne dit que de nouveaux incidents ne viennent encore imposer au gouvernement français de nouvelles contraintes.

Or les grandes lignes de la refondation datent d'une autre époque. Certes la concertation est récente. Mais elle même a été préparée bien en amont à l'intérieur du PS, dans la dialogue entre ce parti et ses partenaires et même par des évolutions sociales bien avant l'élection de F Hollande. Les rythmes scolaires en sont un bon exemple. Certes la concertation a recadré les choses. Mais elle avait été préparée par le projet socialiste sur l'Ecole et aussi par le comité mis en place par Luc Chatel où déjà se retrouvaient bien des acteurs.

A l'évidence les arbitrages d'hier sont de plus en plus insupportables financièrement. Le tempo de la refondation semble chaque jour de plus en plus décalé avec le rythme des finances publiques. Pour combien de temps encore les deux calendriers pourront-ils cohabiter sans ajustement ?

François Jarraud


Refondation : Le camp pédagogique fait pression

Alors que s'annonce la première table ronde entre ministère, syndicats, collectivités territoriales et mouvements d'éducation, le camp "pédagogique" publie un communiqué commun signé par la Fep Cfdt, le Sgen, le Snpden et l'Unsa Education, la Fcpe, l'Afev, le Crap, Education & devenir, les Francas, la Fespi et la Ligue de l'enseignement.
 
Ils posent "sept exigences" sur des points qui sont en débat. "La loi d'orientation doit affirmer la continuité éducative école-collège, le socle commun et le travail en réseaux ouverts sur les territoires" estiment-ils. Pour construire le cycle cm2-6ème, ils demandent " un conseil pédagogique commun" entre école et collège. Ils interviennent aussi sur les programmes éducatifs locaux (PEL). "La loi d'orientation doit promouvoir des Projets Éducatifs Locaux pilotés par les territoires dans un cadre interministériel. Ces Projets Éducatifs Locaux... permettront de renforcer la qualité du travail collectif de tous et donneront une cohérence à la prise en charge du temps éducatif global". Enfin ils estiment que "la loi d'orientation doit inscrire dans ses objectifs la mise en œuvre d'une politique d'éducation prioritaire concentrée dans les territoires les plus marqués par les inégalités".

De son coté, la Fcpe souhaite " revenir à une année scolaire plus ample et moins dense, c’est-à-dire à des semaines de travail réparties sur 5 jours, mais aussi rendre l’année scolaire moins compacte en l’allongeant d’au moins deux semaines".

Communiqué



Sur le site du Café

Par  , le samedi 17 novembre 2012.

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