UMP : Black Out Rue de Grenelle 

Par François Jarraud



 

La censure exercée par le cabinet de Luc Chatel sur les publications statistiques et les études ministérielles contredit le modèle de gouvernance de l'Ecole.

" Comme tous les travaux ne collent pas au plan communication, les informations fournies au grand public sur l'école se réduisent comme peau de chagrin", écrit Maryline Baumard dans Le Monde du 12 décembre. Dans un article relevé, elle signale les données "peu fiables" lâchées par le ministère alors que nombre d'études restent bloquées. M. Baumard cite en exemple les Notes d'information du ministère : 61 sorties en 2001 contre 37 en 2008 et 19 cette année. Les 40 qui manquent, sans aucun doute, contrarient la politique ministérielle.


Justement le Café s'était penché de son coté sur les rapports de l'Inspection générale (IGEN) : une vingtaine par an jusqu'en 2006 (23 en 2006, 19 en 2005), 16 en 2007, 4 en 2009, 3 en 2010 et 1 seul en 2011 (et encore nous avions pu en critiquer la méthodologie). Là encore tout donne à penser que les études non publiées, par exemple celle qui a été réalisée sur l'enseignement primaire, contrarient à un titre ou un autre les orientations décidées par le ministre.


Rappelons aussi qu'en septembre, le Haut Conseil de l'Education a dénoncé les évaluations "trompeuses" réalisées par le ministère. Evaluations critiquées à son tour par Nathalie Mons dans une tribune d'Educpro. " Les évaluations standardisées du primaire – dont il faut rappeler qu’elles n’ont pas été conçues initialement par la direction du ministère compétente dans ce domaine – sont entachées de multiples biais, qui handicapent en particulier leur comparabilité dans le temps", écrivait-elle. "Par exemple, il faut savoir que, pour l’évaluation de CE1, une partie significative des questions de 2011 était identique à celles de 2010. C’est comme si vous aviez deux années de suite le même sujet au bac."


Une faiblesse pour qui ? Cette situation tout à fait nouvelle révèle la double faiblesse de la direction Chatel. La première c'est la minceur des arguments qui fondent sa politique. Le ministre ne peut pas s'appuyer sur grand chose pour la soutenir. Têtus, les faits viennent sans cesse la contrarier. Porteur du projet libéral de pilotage du système éducatif par les résultats, au terme d'un invraisemblable compromis étatique, il se retrouve dans un pilotage strictement administratif qui contredit le projet global de gouvernance. L'absence de données est-elle aussi une résistance administrative au projet libéral ?

Article de M Baumard

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/12/12/dissimulee[...]

Article de N Mons

http://blog.educpros.fr/les-debats-d-educpros/2011/12/evalu[...]

Le HCE dénonce des évaluations trompeuses

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/09/150911-hce.aspx


Chatel enterre la réforme des rythmes scolaires

"Aucune décision sur les rythmes scolaires ne sera prise sans qu'il n'y ait de consensus entre tous ses acteurs". Le 29 novembre sur France Inter, Luc Chatel a enterré la réforme des rythmes. Des propos qui contrastent nettement avec le volontarisme des déclarations antérieures qui annonçaient qu'un consensus existait sur l'allongement à 38 semaines de l'année scolaire et la suppression de la semaine de 4 jours.


Abandon ou mise en campagne ? Les effets délétères de la semaine de 4 jours au primaire vont continuer à interroger parents et collectivités locales. Les emplois du temps très lourds du secondaire, les conditions de vie qu'ils imposent aux élèves vont eux aussi continuer à être dénoncés par les parents. Les opportunités budgétaires d'une réforme bien tournée des rythmes restent alléchantes... La question ne peut donc être escamotée ainsi. Même si ce dossier est piégé et si toute modification suscite forcément des mécontentements par exemple du coté des collectivités locales ou des industries du tourisme, on s'interroge sur la volte face de Luc Chatel. Cette question là est-elle réservée à la campagne du candidat président ?

Où est le consensus ?

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/10/03[...]

Sur la réforme des rythmes scolaires

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2011/rentre[...]


L'UMP promet 20 milliards pour l'Ecole

Selon Reuters, l'UMP chiffrerait à 20 milliards le coût de son programme éducatif pour 2012. Celui-ci prévoit le relèvement des salaires des enseignants, la fin du collège unique et le développement de l'apprentissage dès 14 ans et de l'alternance tout au long du système éducatif, enfin un effort pour l'enseignement supérieur. Ces hausse des dépenses serait couverte par des économies réparties entre Etat, Sécurité sociale et collectivités locales. Le programme UMP doit être approuvé par les militants en janvier.

Dépêche Reuters

http://fr.news.yahoo.com/lump-propose-20-milliards-deuros-pl[...]



 



Sur le site du Café

Par fjarraud , le mercredi 21 décembre 2011.

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