Seconde Carrière 

Par Rémi Boyer



Bernard-Yves Cochain, 52 ans, photographe devenu professeur des écoles, a su enrichir son parcours professionnel d’autres étapes passionnantes


Quel a été votre parcours professionnel jusqu’ici, et les activités que vous y avez mises en œuvre ?

J’ai commencé à travailler après mes 16 ans comme démonstrateur photo à La Samaritaine, en réalisant des démonstrations pour la marque AGFA, puis j’ai enchaîné différents petits boulots, comme photographe pour la revue Chasseur d’Images, tout en continuant mes études supérieures. Après avoir été photographe durant mon service militaire, je me suis installé à mon compte en profession libérale de 1981 à 1994, par passion de la photo (Studio BYC). Je réalisais des photos pour la publicité pour des agences de pub, des magazines, des affiches. Je travaillais avec des appareils photo grand format à soufflet (plan-films de 20x25cm). J’aimais travailler la lumière en studio, toujours en recherche artistique de la meilleure technique pour en saisir les différents jeux. Etre photographe, c’est entrer dans une démarche créative permanente, en choisissant les lieux, les objets, les personnes, les effets de lumière, pour faire passer un message, transmettre des émotions.

Les sept dernières années au Studio BYC, j’ai travaillé en parallèle dans l’infographie en 2D et en 3D, à une époque où des logiciels comme Powerpoint n’existaient pas. C’étaient les débuts de l’infographie, je créais les premières diapos dans ce domaine, j’ai été un des pionniers sur Paris à faire ce genre de travail, notamment dans l'image de synthèse 3D.

En parallèle, j’ai mené des études d’histoire de l’Art, en réalisant une thèse à l’École du Louvre sur le thème « Pierre Louis Rouillard (1820-1881) ». Ensuite, j’ai écrits des livres en histoire de l’Art, et effectuer des expertises d'œuvre d'art.

C’est lorsque j’ai commencé à être chargé de famille, que j’ai cherché à changer de métier, pour avoir plus de temps pour m’occuper de mes enfants. C’est ce qui m’a attiré vers l’enseignement. Je me disais que j’aurais tous mes week-end, les mercredis après-midis, les vacances scolaires…alors que mon métier de photographe m’obligeait à voyager par monts et par vaux. Je pensais que le métier d’enseignant m’apporterait du temps libre, mais ce ne fut pas exactement le cas...

En 1994 j’obtiens le concours de Professeur des Écoles et suis affecté pendant 4 ans dans les Yvelines. La première année j’enseigne en CE1-CE2 puis les trois années suivantes comme remplaçant, de la maternelle jusqu’aux classes de Segpa, avec parfois, aussi, des remplacements en hôpital de jour. En 1998-99 j’obtiens une affectation en Lozère et devient enseignant dans une classe multi-niveaux, c’était mon choix, ça m’intéressait. J’y suis resté seulement un an, car l'Inspectrice d’Académie est venue me proposer l’emploi de Directeur du Centre De Documentation Pédagogique (CDDP) de la Lozère.

Ce qui a pu faciliter cette proposition, est ma contribution comme expert pour les logiciels Reconnus d’Intérêt Pédagogique (Label R.I.P) auprès du Ministère de l’Education Nationale. Je participais aux travaux d’une commission qui se réunissait toutes les 6 semaines pour déterminer quels logiciels pouvaient bénéficier du label, lesquels méritaient d’être améliorés, et lesquels ne pourraient pas obtenir le label.

J’étais aussi correspondant dans le cadre du projet développé par Georges Charpak, « la main à la pâte », je faisais partie de la « première vague », en participant à une université d’été avec des scientifiques, et je suis devenu référent pour ce dispositif de développement des sciences à l’école.

Au CDDP de Lozère, j’ai eu des missions très enrichissantes, passionnantes. J’ai éprouvé beaucoup de satisfaction à travailler en équipe avec les collègues, dans l’objectif de me rendre utile aux enseignants qui fréquentaient le CDDP, en leur présentant des ressources attractives. Je me suis notamment spécialisé dans les Tableaux Blancs Interactifs (T.B.I), et nous avons été le premier CDDP en France à proposer l'ensemble de l'offre à nos classes. Je suis devenu ensuite expert pour le Ministère dans le cadre du projet « TBI PrimTICE » afin de mettre en place les 2500 premiers tableaux interactifs dans les écoles primaires. J’ai aussi découvert au CDDP le monde de la documentation, et j’ai trouvé cela passionnant. Nous avions notamment la chance de pouvoir réunir l'ensemble des documentalistes de l’enseignement privé et de l’enseignement public du département, afin de réaliser des échanges de pratiques.

En 2002, dans le cadre du plan de Jack Lang, alors Ministre de l’Éducation Nationale, pour le développement des Arts et de la Culture, nous avons fait entrer l’art dans l’École avec de vrais professionnels, via les nouvelles technologies également. C’est une période où nous avons produit des ouvrages édités par le CRDP. Je me souviens en particulier de « Musiques à mains nues » avec la compagnie Musicanu, qui avait développé une méthode didactisée pour tout enseignant.

Fin 2008, on vient de nouveau me chercher pour travailler comme consultant pour un fabricant de T.B.I, SMART, afin de réaliser une liaison entre le monde de l’Éducation et cette société, pour toute la France. Je dois aider les enseignants à mieux utiliser les solutions proposées par la société, pour les intégrer dans leurs pratiques pédagogiques. Je suis aussi responsable d’un site de ressources pour les professeurs en France :

http://exchange.smarttech.com  

Alors qu’au CDDP j’étais en position de détachement, je suis maintenant en disponibilité, que j’ai obtenue en cours d’année, au mois de décembre. Puisque je n’avais pas de classe en responsabilité, c’était plus facile. J’ai aussi obtenu le soutien du directeur du CRDP qui a trouvé une personne aux solides compétences pour assurer mon intérim en plus de son travail de documentaliste.

Quelles compétences professionnelles vous a apporté le métier denseignant ?

Une appétence pour la pédagogie, l’envie de comprendre comment les choses fonctionnent. J’ai appris à transmettre, pour motiver les élèves, en trouvant comment provoquer leur enthousiasme. C’est très important dans ce métier, pour la relation que l’on a avec les élèves.

Quelles compétences vous avait apporté votre métier de photographe ?

Des compétences professionnelles, techniques, et le fait de se mettre à son compte. Cela a été enrichissant, avant d’entrer dans l’enseignement, d’avoir connu autre chose que la vie scolaire, d’avoir su ce que c’était de trouver des clients et de leur donner satisfaction. J'y ai appris le sens du travail bien fait. Par la suite, j’ai beaucoup utilisé la photo en classe, pour illustrer un journal scolaire par exemple. Aujourd’hui, dans mes nouvelles fonctions, je prends souvent l’avion, et je prends des photos, en imaginant l’usage que je pourrais en faire avec des élèves, en classe avec un tableau interactif.

Quand vous êtes devenu enseignant, quavez-vous pensé de lambiance de ce métier ?

C’est simple : avant, j’étais mon propre chef, et quand je suis devenu prof, j’ai eu peu de contacts avec la hiérarchie, puisqu’inspecté une seule fois en 5 ans. J’ai eu le sentiment d’être encore en profession libérale. En ce qui concerne le travail en équipe, je me suis très bien entendu avec ceux qui, comme moi, faisaient leur travail avec cœur.

Quest-ce qui explique cette boulimie de changement dans votre parcours ?

Je ne sais pas dire non, tout s’est construit sur le hasard des rencontres, je n’ai pas eu à faire de plan de carrière, je suis allé au gré de mes envies travailler dans ce qui m’intéressait, au fur-et-à-mesure des propositions.

Que conseillez-vous à un enseignant qui serait tenté de suivre vos traces ?

Je ne le lui conseille pas ! En effet, avec toutes ces expériences, cela va devenir complexe lorsque je vais devoir réaliser ma demande de pension pour la retraite, puisque mon parcours a été compliqué avec plus de quinze métiers.  De plus, je pense que c'est aujourd’hui plus difficile qu’hier d’être repéré. Il ne suffit plus d'être très adaptable, et ouvert d’esprit. Si c’était à refaire, je travaillerais plus dans l’histoire de l’Art, et je ne me lancerais pas dans les mêmes métiers, car certains ne sont plus d'actualité. Ma devise, "aimer ce que l'on fait et pas vouloir faire ce que l'on aime". Il me reste quelques années avant la retraite et j'ai encore plein d'envies,  y compris retourner en classe. Je sauterai peut-être un jour prochain sur une proposition plus attirante qu'une autre. À suivre ;-)



Puisque Luc Chatel, ancien DRH, propose de transférer l’évaluation des enseignants aux chefs d’établissement, Aide aux Profs lui suggère d’instituer en retour leur évaluation collective remontante

Les projets de l’UMP comme de Luc Chatel deviennent de plus en plus clairs : réaliser une GRH de proximité qui doterait chaque chef d’établissement des pleins pouvoirs dans le mode d’évaluation et d’avancement de carrières des enseignants.

Même si la grande majorité des chefs d’établissement ont été enseignants, il ne faut pas oublier qu’une partie d’entre-eux ont choisi ce métier pour « quitter la classe ». L’étude réalisée en 2006 par la Mgen sur le moral des personnels de direction en disait long sur leur degré de motivation au travail :

http://www.mgen.fr/fileadmin/user_upload/documents/Ed[...]

Alors qu’Aide aux Profs a été contactée par plus de 300 enseignants (de 300 établissements différents en France) à ce jour qui nous ont décrit une situation de harcèlement moral de la part de leur chef d’établissement, il n’est plus possible de taire ce mode de management, qui consiste à placardiser des enseignants, à les dévaloriser, donc les démoraliser, tandis que d’autres sont mieux considérés, car « bien vus » par le chef d’établissement.  Dès lors que celui-ci aura la mission de recruter ses enseignants, de les évaluer, de réaliser leurs entretiens de carrière, qui détermineront leur rythme de progression de carrière et leurs perspectives de mobilité professionnelle, les situations de favoritisme, donc d’arbitraire, seront inévitables.

Comment prévenir de telles dérives, qui transformeraient les fonctions de chef d’établissement en baronnies, voire en seigneuries, les enseignants devenant les serfs corvéables à merci du XXIe siècle ?

Aide aux Profs propose donc une révolution en matière de Gestion des Ressources Humaines, pour établir un rapport équilibré dans l’évaluation, qui nous semble devenu indispensable dans ce contexte. L'objectif est qu'un chef d'établissement, un inspecteur, un chef de service dans toute administration, ne pourra plus être "intouchable", alors qu’actuellement, bon nombre de pratiques de harcèlement moral sont tues, couvertes par une administration qui n’accorde pas le moindre crédit à la parole de l’enseignant harcelé.

Il ne pourra plus exercer, dans ce mode de fonctionnement, une autorité sans contestation, dès lors que chaque année, l'évaluation remontante reflètera sa manière de manager ses équipes, à travers un éventail de ses savoir-être et savoir-faire.

Bien sûr, cette évaluation remontante ne constituerait pas le seul indicateur, mais ce serait un indicateur précieux sur la qualité des relations que l'équipe de direction entretient avec les personnels qu'elle dirige. Dès lors qu'il y aurait plusieurs facteurs de présomption d'une forme de harcèlement moral envers quelques personnes, enseignants en établissement, ou agents administratifs dans un service, alors le collectif pourrait en faire remonter l'information sans que cela stigmatise l’une des personnes dirigées, évitant de ce fait tout esprit de "représailles", tel qu'on l'observe parfois, tel que nous le relatent parfois les enseignants. Il en serait de même en cas de mauvais fonctionnement ou de mauvais résultats.

Pour l’instant, l’intersyndicale appelle à une grève générale des enseignants le 15 décembre 2011, gageons qu’elle sera très suivie, tellement ce projet fait courir le risque du retour à l’arbitraire propre à l’Ancien Régime sous la Monarchie absolue :

http://www.vousnousils.fr/2011/11/18/evaluation-des-ens[...]

Aide aux Profs a publié récemment une partie des témoignages anonymés qui lui parviennent sur le mode de gestion des ressources humaines de certains chefs d’établissement et de certains inspecteurs :

http://www.aideauxprofs.org/UserFiles/AAP_BILAN_2009-2010.pdf

Le harceleur s'attaque en général aux personnes vulnérables psychologiquement, aux personnes isolées d'un groupe, en dévalorisant progressivement la personne, lui ôtant progressivement sa confiance en elle, son estime de soi. Ce processus de destruction de l'identité personnelle et professionnelle de l'autre peut aller très loin.
Il est très difficile, administrativement, de prouver le harcèlement (l'administration ferme souvent les yeux sur ce type de comportement), car le harceleur agit "par petites touches", insidieusement, et se posera en victime du harcelé lorsque celui-ci osera le dénoncer. C'est donc un cercle vicieux, et la seule voie semble être dans la demande d'une mutation pour arriver à s'extirper d'une telle situation, puisque la seule évaluation en oeuvre dans la GRH actuelle est une évaluation descendante: le chef a toujours raison, et sa parole a plus de poids que celle de ceux qu'il dirige.

Mais avec l'évaluation remontante, un équilibre salutaire pourrait s'établir, car le chef aurait, une fois par an, le "retour" du comportement qu'il a mis en oeuvre auprès de ceux qu'il a dirigés. Cette nouvelle forme d'évaluation conduirait certainement les harceleurs actuels à se maîtriser, à faire plus attention, pour être plus dans une attitude d'écoute bienveillante, en abandonnant leurs penchants de nature à gâcher la vie des autres.

De nombreux rapports s'accordent à dire qu'en matière de GRH, le système idéal n'a pas encore été inventé, que la GRH présente encore de nombreux défauts. Puisque l'Education nationale aime les expérimentations, comme celle mise en oeuvre avec le réseau ECLAIR, où le chef d'établissement est chargé de recruter ses troupes, pourquoi ne mettrait-elle pas en place cette forme d'évaluation, pour tester une nouvelle forme de Gestion des Richesses Humaines ?

Nous espérons que le parti politique qui remportera la prochaine présidentielle, en 2012, se saisira de cette question, car elle permettrait de donner la parole aux salariés, qui auront le sentiment d'être mieux écoutés, ce qui devrait, logiquement, diminuer le niveau collectif de stress lorsqu'une organisation fonctionne mal, du fait d'une GRH mal adaptée.

En savoir plus :

http://www.aideauxprofs.org/UserFiles/AEF_271011.pdf



Au fil des réformes engagées, le métier d’enseignant va perdre de son attractivité pour les générations à venir : la pénurie des vocations est proche…


Depuis 2007, l’Education nationale a entrepris un ensemble de réformes qui constituent un bouleversement jamais vu sous la Ve République pour les enseignants. C’est un séisme, une éruption volcanique qui n’en finit pas, avec des coulées de lave toutes aussi laminantes les unes que les autres :

-       Suppression de l’année de stage pour les jeunes enseignants : cela a provoqué l’accroissement des démissions en début de carrière. Les chiffres sont forcément mauvais, puisque l’Education nationale refuse de les publier. Bon nombre d’universitaires s’alarment de la forte diminution des étudiants préparant les concours du Capes et de l’agrégation, tandis que dans certaines disciplines en 2010-2011, le nombre d’admissibles était aussi élevé que le nombre de postes à pourvoir ;

-       Suppression des rares possibilités de secondes carrières qui étaient directement accessibles sans reprise de formation : plus de 5200 postes en mis à disposition supprimés entre 2007 et 2011, disparition progressive de la totalité des postes RASED (6000 supprimés, 5700 le seront encore d’ici la rentrée 2012), diminution en cours des postes en détachement de l’Education nationale, suppression progressive des décharges dont bénéficiaient les enseignants : à force de réaliser les économies là où elles n’étaient pas nécessaires, l’Education nationale sacrifie ses propres richesses : les ressources humaines !

-       Institution de l’évaluation des enseignants par le chef d’établissement : le risque d’arbitraire en matière de management de proximité est énorme, alors même que le nombre de médecins du travail n’est que de 67 pour 900 000 enseignants, qu’il n’existe pas d’observatoires indépendants du stress pour évaluer la dégradation des conditions de travail des enseignants, et que l’Education nationale ferme toujours les yeux sur l’un de ses multiples tabous : le harcèlement moral sur le lieu de travail. Les formes de pression psychologique risquent fort de se multiplier, de s’accentuer ;

-       Expérimentation (et volonté de généralisation d’après les 30 propositions de l’UMP pour la campagne présidentielle de 2012) du recrutement des enseignants par le chef d’établissement : dès lors que les enseignants seront de plus en plus nombreux à être recrutés comme contractuels au Pôle emploi (puisque l’élévation du recrutement des enseignants fonctionnaires au niveau du Master a en fait pour objectif d’en réduire le nombre), le règne de l’arbitraire va se développer, avec des situations de copinage, de favoritisme, et l’apparition de la précarité pour une partie des enseignants qui ne trouveront pas d’emploi : une augmentation du turn-over dans les établissements est à prévoir ;

-       Diminution du pouvoir d’achat des enseignants, puisque le répertoire des métiers publié sur son site par le Ministère de l’Education nationale intègre désormais dans la fiche de poste de l’enseignant une grande partie des missions qui jusqu’alors faisait l’objet de rémunérations annexes, en heures supplémentaires ;

-       Disparition des secondes carrières autres que celles-ci : chef d’établissement, inspecteur (métier lui aussi en voie d’extinction pour réaliser des économies ?) ;

-       Diminution des congés des enseignants, apparemment sans compensation, puisque la commission sur les rythmes scolaires préconise la suppression de deux semaines de vacances et que les caisses de l’Etat sont vides ;

-       Volonté d’annualiser le temps de travail des enseignants, en augmentant leur temps de présence dans l’établissement, alors que très peu d’entre eux sont réellement équipés pour leur permettre de travailler en toute sérénité : le projet de révision des Décrets de 1950 est une violence de plus faite aux enseignants, comme l’on achèverait une bête de somme déjà bien usée par tant de bouleversements en si peu de temps.

 

Luc Chatel avait, dans son Pacte de Carrière, augmenté les enseignants entre le 1er et le 6e échelon, pour les « revaloriser ». Non seulement cette mesure de maigre rattrapage a déjà été nivelée par l’inflation des prix immobiliers, des prix de l’énergie, et des prix alimentaires, mais elle n’aura été qu’un trompe-l’œil pour une profession qui aura bientôt perdu complètement de son attrait, dès lors qu’il s’agira de rester plus de 30 heures dans l’établissement, entre les temps d’enseignement, de préparation de cours, de corrections, de concertation, de soutien individualisé pour progresser et pour s’orienter, et de différentes missions qu’il serait trop court d’énumérer ici, tellement l’imagination des chefs d’établissement sera mise à contribution.

Lorsque notre pays connaîtra une pénurie de vocations, il deviendra coûteux d’attirer à nouveau des enseignants. Une étude de 2007 révèle que : « La pénurie d’enseignants est endémique aux Etats-Unis depuis un certain nombre d’années : Un certain nombre d’études montrent qu’après cinq ans d’enseignement, entre 40 et 50 pour cent des enseignants diplômés ont quitté la profession. Il est aussi prouvé que plus l’enseignant débutant est qualifié, plus il risque de quitter l’enseignement et que les deux principaux motifs avancés pour une retraite anticipée sont le mécontentement lié au travail et l’attrait pour un autre métier. »


Il faut sans tarder consulter le document de travail de Bob Moon, Professeur de Sciences de l’Education, sur cette situation hautement prévisible dans les prochaines années en France :

http://www.ciep.fr/conferences/CD_professionnalisation/ba[...]



Enseignant est un métier classé en catégorie A, comme le sont aussi les attachés d’administration. Pourtant, les responsabilités exercées sont radicalement différentes…


L’Institut Régional d’Administration (IRA) de Metz a eu la très bonne idée de donner une visibilité aux fonctions exercées par les attachés d’administration après leur sortie des IRA.

Alors que l’enseignant est aussi en catégorie A, force est de constater que les fonctions d’attaché d’administration lui sont inaccessibles directement. Un Master s’imposera si la piste d’une VAE ou d’une VAP était envisagée par l’Education nationale -puisque la Loi du 3 août 2009 sur les parcours de mobilité interministériels prévoit cette possibilité - mais en attendant, c’est toujours le concours qui prévaut.

Tout enseignant en quête d’une reconversion hors de l’Education nationale trouvera dans ces 19 profils détaillés d’attachés d’administration des raisons suffisantes de s’atteler à la préparation du concours des IRA, tellement les carrières et les affectations présentées sont attractives :

http://www.ira-metz.gouv.fr/FI/metiers2011.pdf



Est-ce la fin des secondes carrières accessibles aux professeurs des écoles ? Le collectif Rased dénonce la "désorganisation définitive des Rased"


Spécialement visés par les suppressions de postes, les Rased (Réseaux d'aide aux élèves) sont menacés d'extinction. Le collectif national Rased, qui réunit syndicats et associations professionnelles, dénonce la suppression de  5 700 postes Rased dans le budget 2012.


Chargés du rapport sur le budget de l'éducation nationale, Xavier Breton et Gérard Gaudron, deux députés UMP, ont ciblé leurs critiques sur la façon dont l'éducation nationale se débarrasse des Rased. "La préparation et l’exécution du budget 2012 suscitent, dans le monde enseignant, de grandes craintes quant à la pérennité des réseaux. Or, de futures évolutions, quelles qu’elles soient, ne sauraient être décidées en catimini, au détour de discussions conduites, au nom de l’« efficience » des moyens, entre le ministère de l’éducation nationale et les rectorats", écrivent-ils. "Au total, l’avenir des réseaux constitue un sujet trop important et sensible pour ne pas donner lieu à un débat de fond, qui ne soit pas « préempté » par des considérations strictement budgétaires".


Ils jettent un regard sévère sur la façon dont l'éducation nationale traite l'avenir des Rased. "Le défaut d’évaluation des réseaux et, plus généralement, l’absence, durant la décennie 1997-2008, de toute réflexion ministérielle quant à leur avenir, sont, en réalité, très significatifs, car ils reflètent l’abandon de ce dispositif par l’Éducation nationale, une attitude qui doit être jugée sévèrement". Pour eux, "une réforme privant l’école de ses enseignants spécialisés ne constituerait pas, aujourd’hui, une hypothèse d’évolution acceptable, quand bien même celle-ci se ferait « en douceur », en « sourdine », au gré des projets de loi de finances successifs... Certes, on peut considérer, comme le directeur général de l’enseignement scolaire, M. Jean-Michel Blanquer, que celle-ci devrait être « internalisée » par les professeurs en responsabilité d’une classe, mais ce schéma idéal suppose, au préalable, qu’ils aient reçu une formation pédagogique de haut niveau. De ce point de vue, le dispositif de formation initiale des enseignants mis en application en 2010 – dont les modalités sont, chacun peut en convenir, largement perfectibles – n’est pas en mesure, aujourd’hui, de garantir l’acquisition des compétences professionnelles postulées par l’accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers".

Le rapport

http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/budget/plf2012/a3806-tiv.pdf



Luc Chatel élimine aussi les rares secondes carrières accessibles aux enseignants d’EPS


C'était le 21 septembre, Luc Chatel rayonnait entouré d'athlètes à l'occasion de la Journée du sport scolaire. Deux lois plus tard, l'UNSS fait la grimace. Selon le Snep, Luc Chatel vient de supprimer 5 emplois de directeur de service régional ou départemental. " Les coups portés à l’UNSS dévoilent la réalité de la politique qu’il mène : en s’attaquant au sport scolaire, obligatoirement organisé dans les établissements de second degré au sein des Associations Sportives et dans le cadre de l’UNSS, le Ministre de l’Education nationale montre - une nouvelle fois - son art consommé du double langage", estime le Snep Fsu.

Communiqué Snep

http://www.snepfsu.net/actualite/com2p/14nov11.php

La Journée du sport scolaire

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Page[...]



Lionel Silvy, formateur référent à l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille, a créé « sosenseignants »


Educateur à l'ASPTT de Marseille et à la Maison d'arrêt de Luynes (mineurs et majeurs), Lionel Silvy est devenu formateur référent à l'E2C (Ecole de la Deuxieme Chance) de Marseille et à l'organisme de formation Prosport-Formations.

Auteur de Accompagnement d'un public dit difficile aux éditions Crès, il a aussi créé un blog pour dépanner les enseignants en difficulté face à leurs élèves, afin de les conseiller, les équiper, les outiller, dans leurs pratiques quotidiennes, alors même que l'Education nationale a décidé de faire l'économie de l'année de formation des nouveaux enseignants reçus à un concours académique exigeant.

Son ouvrage est un guide des bonnes pratiques à mettre en oeuvre pour les accompagnateurs d'un public dit "difficile", qui peut aider les jeunes enseignants nommés dès leur premier poste en établissement difficile.


Lionel y décrit une méthode de mise en confiance, qui combine:

- la fixation d'un cadre de fonctionnement avec des règles, des contraintes, des droits, des devoirs, pour que l'apprenant ait du respect pour l'accompagnant et l'activité qu'il lui propose. Ce cadre va lui permettre de rester acteur de son apprentissage, de rester motivé, de progresser;

- la posture que doit adopter l'accompagnant vis-à-vis de l'apprenant, quelles que soient les situations qu'il provoque ou induit. L'accompagnant écoute, motive, met en confiance, et exige de l'attention de la part de l'apprenant.

L'accompagnant est un passeur de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être, un facilitateur, il épaule l'apprenant dans ses difficultés, et le laisse libre de ses choix, de son chemin, dès lors qu'il respecte le collectif, l'activité mise en oeuvre (le lieu, la tenue adéquate, les horaires, les règles).

L'accompagnant responsabilise l'apprenant, en lui mettant entre les mains les clés de son avenir tant personnel que professionnel: à l'apprenant de se saisir de cette chance !

A travers une typologie de situations rencontrées, avec le récit de dialogues très concrets, une véritable "approche de terrain" qui manque dans de nombreux ouvrages d'aide aux enseignants dans leurs difficultés, Lionel Silvy amène chacun de ses lecteurs à comprendre comment avoir de l'autorité vis-à-vis de publics dit "difficiles", sans cacher le fait que c'est un travail permanent d'adaptation à l'autre, en fonction de sa personnalité, et des imprévus quotidiens.

Cet ouvrage simple et sans prétention intéressera tous les enseignants en quête de "recettes" et de "postures" pour instaurer un climat de confiance dans leurs classes, et un rapport d'autorité accepté, assimilé par les apprenants, qui, une fois le cadre bien délimité, expliqué, finissent par le respecter, progressivement, sous peine de se sentir exclus du groupe et de l'activité de leur propre fait, et non du fait de l'accompagnant.

http://sosenseignants.com/



Sur le site du Café

Par fjarraud , le dimanche 20 novembre 2011.

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