Evaluation pataphysique 

A partir de dorénavant, les enseignants seront évalués sur les progrès de leurs élèves. Voilà la nouvelle doxa affichée tranquillement par le ministère. Imaginons que nous le prenions au mot. Mais c’est quoi, évaluer les progrès des élèves ? "Dans l'absolu c'est une difficulté", nous dit J Théophile, DRH de l’Education Nationale. Mais "dans le cadre d'une évaluation régulière tous les 3 ans, on peut utiliser des indicateurs comme la réussite aux examens ou le niveau de la classe".


Ah, oui, c’est bien comme idée, ça. M. Martin, prof en Réseau Ambition Réussite, taux de réussite au Brevet : faible. Conclusion : « vous passez à l’ancienneté ». Défense de M. Martin : « Ah, non, c’est pas juste, c’est les profs des classes d’avant qui sont nuls ! ». Conclusion : « bon, de toutes façons on les mettra aussi à l’ancienneté, ils n’ont pas été assez performants dans l’individualisation »…


Et au primaire ? « L’évaluation Grande Section montre trop d’élèves à risques dans votre école. Vous avez réalisé votre auto-évaluation comme demandé par l’inspecteur ? Non ? Bon, de toutes façon, c’est pas grave, parce que même si on vous fait passer au choix, votre progression de carrière sera plus lente de 6 ans, par rapport à l’ancien système. Des économies ? Oui, on pense qu’on va en faire pas mal. Pourquoi ? »


A partir de dorénavant, le ministère sera jugé à l’aune des progrès qu’il aura fait faire aux élèves, et en particulier aux plus en difficultés, à ceux qui ont le plus besoin de l’école. Et si par hasard les évaluations internationales montrent que ledit système éducatif est de plus en plus inégalitaire, quelle sera la conséquence ? On baissera la note du ministre ? On se tordra de rire à son passage ? On le flagellera en place de Grève ? Qui a dit « passé les bornes, ya plus de limites ? » Alfred comment, déjà ? Rappelez-moi le titre d’un des ses ouvrages, à l’occasion…


Marcel Brun



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Par fjarraud , le dimanche 20 novembre 2011.

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