Primaires : Les maires ruraux refusent les suppressions de postes  

Par François Jarraud



Si sur le plan comptable un poste en égale un autre, en zone rurale, sur le terrain ce n’est pas la même chose. L’Association des maires ruraux de France (AMRF) le rappelle à Luc Chatel et dénonce « la dévitalisation des territoires».


« Les maires ruraux de France rappellent que l’égalité constitutionnelle entre citoyens passe par l’égalité d’accès aux services publics et en premier lieu à l’école de la République ». Dans une motion adoptée le 14 avril,  ils « rappellent qu’en milieu rural les suppressions de postes sont souvent synonymes de fermeture d’école et de désertification » et demandent « que soit enfin prise en compte la question des distances et temps de transport dans l’élaboration de la carte scolaire ». Ils s’opposent aux suppressions systématiques de postes et affirment que « la centralisation des collèges ruraux qui sont autant touchés que les écoles, répond à la même problématique de dévitalisation des territoires » .


Une moyenne qui cache une réalité. Cette grogne des zones rurales est expliquée par l’historien Claude Lelièvre dans Le Journal du Dimanche. « Après avoir rogné sur les postes qui ne se voyaient pas (remplaçants, formateurs, enseignants spécialisés dans l’aide aux élèves en difficulté), on touche cette année à l’encadrement des élèves. C’est pour cela que les fermetures de classes –et les protestations de parents– se multiplient. Dans un certain nombre d’endroits, on ne descend plus en pente douce mais on tombe d’une marche dans l’escalier. La droite est en train de revenir sur les efforts accomplis par la gauche dans les années 1990 pour revaloriser l’enseignement primaire ».

Motion de l’AMRF

http://www.amrf.fr/Presse/Communiqu%C3%A9s/tabid/1225/art[...]

Entretien du JDD

http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Education[...]

L’Etat mis en accusation

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/04/060411-senat.aspx

Pétition FCPE

http://www.fcpe.asso.fr/ewb_pages/p/petition2485.php


Selon le Snuipp, le mécontentement monte devant la carte scolaire

Le Snuipp évoque « l’émoi général provoqué par les suppressions de postes » au primaire et cite de nombreux exemples connus par la presse régionale. « Les CTP et CDEN ont été l’occasion de protestations, de manifestations et de boycotts comme dans le Pas-de-Calais et particulièrement à Arras, la Côte d’Or, les Deux-Sèvres. Du jamais vu dans le Gard ! », note le Snuipp.

Communiqué

http://www.snuipp.fr/Forte-semaine-de-mobilisation-dans



Les Rased premières victimes des suppressions de postes dans le primaire ?


Selon la Fnaren,  l’association qui regroupe les enseignants des Rased, ces réseaux d’aide aux élèves en grande difficulté, dans certains départements les suppressions de postes dans l’enseignement primaire sont en train de créer des déserts pour l’aide spécialisée. Enfants, parents et enseignants vont en être victimes. Mais les maîtres formateurs sont eux aussi visés.


« L’école ne sera pas en mesure d’aider tous les élèves », prévient Christiane de Nicola, porte-parole de la Fnaren. D’abord géographiquement car dans certains départements les inspections académiques ont ciblé les Rased. « A certains endroits on constate une volonté délibérée de faire disparaître les Rased », poursuit-elle. Ainsi dans le Pas de Calais, 36 postes Rased sont supprimés (20 E et 16 G). A la rentrée il ne restera plus que 70 postes de rééducateurs (G). En 2005, il y en avait 145 occupés et 156 en tout. « Il sera impossible d’aider tous les enfants qui en ont besoin », prévient-elle. « On travaillera avec 40 élèves et on laissera les autres en liste d’attente ». La Fnaren craint aussi que la situation se détériore plus vite en zone rurale. Mais dans d’autres départements, comme les Charentes maritimes,  les Rased ne sont pas touchés.


Vers qui les parents pourront-ils se tourner ? « Vers personne », estime C de Nicola. « On travaille avec des enfants que la situation scolaire met en difficulté. Par exemple des enfants qui ont des difficultés  avec la temporalité. Or celle-ci est nécessaire pour les apprentissages scolaires : à l’école il faut faire appel aux étapes antérieures et situer ce qu’on a fait dans un projet d’avenir. On s’adresse à des enfants qui ont besoin d’apprendre les codes de l’école. Or cela n’est pas travaillé en CMPP ou par les orthophonistes. Si on supprime les Rased, on n’a rien d’autre à proposer à ces enfants ».


Le RASED est une équipe composée de 3 types de personnels :  psychologues scolaires ; enseignants chargés des aides spécialisées à dominante pédagogique (également appelés «maîtres E») ; enseignants chargés des aides spécialisées à dominante rééducative (également appelés «rééducateurs» ou «maîtres G»). Ils travaillent sur un secteur plus ou moins important d’écoles. Les enseignants alertent le RASED lorsqu’un élève rencontre des difficultés importantes pour lesquelles les aides mises en place par les maîtres ne sont pas opérantes. L’équipe du RASED analyse la situation avec l’enseignant afin de déterminer la nature de la difficulté, les besoins de l’élève, et orienter vers l’aide la plus adaptée. Lorsqu’une aide spécialisée s’avère nécessaire, l’enseignant spécialisé construit un projet d’aide pour et avec l’enfant auquel sont associés le maître de la classe, les parents et les partenaires extérieurs.

Avec les RASED, défendre l’idée d’école démocratique

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/11[...]

Les Rased sont efficaces

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2010/re[...]


Ou les maîtres formateurs ?

Les maîtres formateurs et les conseillers pédagogiques sont devenus des variables d’ajustement pour les inspections académiques, nous dit Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp. Le syndicat signale un rabotage en règle des décharges de maître formateur (MF). Ainsi dans le Rhône, avec 40 postes de MF on va créer 10 postes ordinaires. En Seine maritime, la moitié des postes disparaissent, une école d’application est fermée. Dansz le 64, c’est 20 postes et 2 écoles.  « Comme les inspecteurs d’académie ont une équation cornélienne à résoudre, ils ont vu dans les MF une nouvelle réserve de poste du fait des décharges (un quart temps par MF). C’est d’autant plus facile qu’il y a peu de places au prochain concours et donc moins besoin de MF ».


Pour le secrétaire général du Snuipp, cela montre que le ministre fait peu cas de la formation des enseignants ». Une situation que le syndicat entend changer avec sa journée d ‘action du 18 mai. « Le rapport de la Cour des comptes, celui du Conseil d’analyse stratégique ont montré que l’école primaire est abandonnée au point de vue de son budget et de l’absence de projet éducatif. C’est le cri que l’on veut porter le 18 mai : il faut redonner la priorité à l’école primaire ».


Mutations : "Ecrivez au ministre" demande le Snuipp. Il vous répondra ?

Devant la montée des demandes de mutation insatisfaites, le Snuipp invite les enseignants à envoyer directement à Luc Chatel une lettre modèle. " Il s’agit de demander au ministre d’ouvrir rapidement des discussions avec les élus du personnel afin d’identifier les raisons qui ont conduit à ce fiasco", affirme le syndicat.

Communiqué

http://www.snuipp.fr/Mutations-les-enseignants-sont  

Un taux de mutations en chute libre

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011[...]  


Accès au corps de professeur des écoles

Le Journal officiel publie trois arrêtés fixant à 225 le nombre de postes de professeur des écoles mis au premier concours interne et 1275 le nombre d'accès par liste d'aptitude. Deux autres arrêtés présentent la répartition de ces postes.

Au J.O.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=J[...]  

Répartition

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=J[...]  

Répartition par liste d'aptitude

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=J[...]  



Sur le site du Café

Par fjarraud , le dimanche 24 avril 2011.

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