ERS : l'expérimentation contestée 

Par François Jarraud



Imperturbable, Chatel défend "l'expérimentation" des ERS, un dispositif imaginé par N Sarkozy pour accueillir les élèves perturbateurs". Pourtant les problèmes se multiplient, preuve que le mise à l'écart ne forme pas une démarche éducative. Les syndicats protestent. Le Snpden rappelle qu'on juge une expérimentation à l'aune de l'expérience...


Les ERS ont attiré l'attention récemment avec des incidents à Craon (53) et Port Bail (50). A Craon, les enseignants ont repris le travail mais déposé un préavis de grève pour le 25 novembre pour dénoncer les dysfonctionnements de l'ERS. A Paris, Luc Chatel a pris la défense du dispositif voulu par N Sarkozy. "Nous nous adapterons à la réalité", a confié le ministre à l'AFP, "mais je crois qu'il ne faut surtout pas tirer un trait sur ce projet qui est ambitieux". Un avis confirmé par l'inspecteur d 'académie de Seine-Saint-Denis qui présente l'ERS comme un véritable outil de réinsertion. "Même si ce ne sont pas des anges, ils ont droit à ce qu'on les aide, (...) droit autant que les autres à l'accès à la qualification même si ça demande plus d'efforts". Un objectif qui reste à confirmer. En attendant, le Snpden ne se prive pas de faire remarquer que le collège de Craon qui héberge l'ERS n'a même pas de principal adjoint. Pour lui, "les ERS ont été présentés comme une expérimentation pragmatique : on semble aujourd'hui avoir décidé que, quoi qu'il advienne, ce serait de toute façon une réussite et donc de minimiser les aspects négatifs et d'écarter la recherche d'alternatives plus raisonnables."


De son coté, la FSU demande " la suspension des ERS" et un débat avec " la communauté éducative". Pour Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, "si le dispositif ne fonctionne pas, c'est qu'il n'a pas été réfléchi en termes éducatifs — pourquoi ces jeunes décrochent-ils? — et que la prise en charge n'est pas assurée par des personnels formés".


Le Se-Unsa est plus dur. "Ce dispositif répond à une commande présidentielle et remet au goût du jour les « maisons de correction » de sinistre mémoire. Mêmes causes, mêmes effets : concentration des élèves violents et stigmatisation de ces jeunes par un environnement inquiet, mal informé, mal préparé à les accueillir dans ces structures particulières. L’opération de communication ne passe pas l’épreuve de la réalité : les ERS virent au fiasco", écrit Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa. Pour ce syndicat, la violence " doit être traitée sans amateurisme, sans instrumentalisation, mais en y mettant les moyens". Sans eux, "le SE-Unsa demande la suspension des « ERS » et la relance des programmes partenariaux tels que les dispositifs ou les ateliers relais".


" Qu'attend donc le ministre pour tirer les conclusions qui s'imposent de cet échec patent ?" demande le Sgen. Il rappelle le renvoi "de plus d'un tiers des jeunes concernés trois jours seulement après l'ouverture de l'ERS", preuve pour le Sgen que " ce type de dispositif... ne répond pas aux besoins éducatifs spécifiques des jeunes en situation de rupture scolaire et souvent sociale". "Il ne saurait y avoir d'action éducative efficace sans lien avec le tissu social des jeunes concernés, sans projet collaboratif et sans avoir recherché une véritable adhésion des  jeunes comme des personnels", ajoute le Sgen.

Déni d'insertion : Chatel ouvre les ERS

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/07[...]

Dépêche

http://www.vousnousils.fr/2010/11/16/la-fsu-demande-la[...]

Sur les ERS

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/0[...]

Communiqué

http://www.se-unsa.org/spip.php?article2613



Sur le site du Café
Par fjarraud , le jeudi 18 novembre 2010.

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