Seconde carrière - le 114 

Par Rémi Boyer de l’association Aide aux Profs


Ce mois-ci, nous attirons toute votre attention sur :

-       Le discours du MEN sur les secondes carrières, ce « pompon » que l’on agite pour la deuxième fois en 7 ans dans le grand manège de la réforme des retraites,


-       Aide aux Profs, enfin reconnue par les médias comme une association nationale, entre dans une nouvelle phase de construction de son dispositif,


-       L’aventure de la mobilité externe d’Annabel Saint Paul, qui aura exercé dix ans comme Professeur des Ecoles en aimant son métier, sans le regretter.



Dans le grand manège de la Réforme des retraites, en 2003 comme en 2010, le Ministère agite encore le « pompon » des secondes carrières : peut-on encore vraiment y croire ?


Madame Josette Théophile a commencé à communiquer la manière dont elle comptait agir pour transformer la Gestion des personnels actuelle en véritable Gestion des Ressources Humaines personnalisée, puisqu’elle en est spécialiste. En 2008, elle avait reçu le trophée de meilleure DRH de l’année, alors qu’elle dirigeait la RATP, ce qui est bon signe pour les enseignants. Le Ministère de l’Education Nationale dispose donc d’une chance historique d’avoir à sa tête une personne à l’écoute, avec l’envie de changer les choses, mais qui, comme elle le dit dans Valeurs Mutualistes n°265 de la MGEN, « n’a pas dix ans devant elle » : il faut donc faire très vite…



Dans deux témoignages récents (Valeurs Mutualistes de mars-avril 2010 n°265 et n°194 de Profession Education du SGEN-CFDT de juin 2010), la nouvelle DGRH indique qu’elle compte développer les entretiens professionnels pour les enseignants de 2 ans et de 15 à 20 ans d’ancienneté, et resserrer les liens avec les collectivités territoriales pour évaluer quels postes proposer aux enseignants, sous forme de passerelles. Il n’y a donc toujours aucune intention de créer des postes spécifiquement adaptés aux compétences transférables des enseignants.

De plus, le dispositif semble manque cruellement de budget, ce qui rend l’accueil des enseignants demandeurs de bilans ou de formes de reconversion fort disparate par les services RH : vous pouvez désormais consulter les témoignages de plus de 150 enseignants qui ont réalisé avec Aide aux Profs depuis fin 2008 le dernier modèle de notre pré-bilan de carrière :

http://www.aideauxprofs.org/index.asp?affiche=News_di[...]


Même si la concrétisation d’une seconde carrière demeure pour l’instant marginale, par rapport à la totalité de l’effectif enseignant, la majorité des enseignants a dû formuler en effet le souhait au moins une fois dans sa carrière, notamment après 15 à 20 ans d’ancienneté : que leur proposer ? Comment ne pas deviner, avec la réforme de la masterisation, que ce chiffre est en fait appelé à s’accroître dans les années à venir ? Le MEN s’y est-il assez préparé ?


Madame Josette Théophile déclare dans le n°194 de Profession Education de juin 2010 : « …il y a des conseillers mobilité carrière dans presque toutes les académies, et leur action doit se renforcer. Ils sont très mobilisés et un peu seuls, je viens de les réunir et d’animer leur réseau, ce qui se fera régulièrement » : c’est justement ce que nous étions allés lui conseiller entre autres le 20 avril 2010, sous forme de séminaires de formation avec des Ateliers d’Analyse de Pratiques Professionnelles :

http://fr.calameo.com/read/0002497553323178a258b


Ainsi, l’action des CMC ces prochaines années ne va pas être prioritairement d’accueillir les demandeurs d’une seconde carrière, mais de réaliser les « entretiens professionnels », « à 2 ans pour vérifier si tout va bien », et entre 15-20 ans pour voir ce que l’on peut envisager comme mobilité. Les CMC vont être tellement occupés par ces entretiens en présence, dévoreurs de temps et d’argent, qu’il ne va pas rester grand-chose comme enveloppe budgétaire au niveau du DIF, même si la DGRH a annoncé qu’il s’adresserait en priorité aux enseignants qui ont un projet professionnel : quel sera le montant de cette enveloppe budgétaire, par académie, alors que le Président de la République a annoncé qu’il fallait réaliser 100 milliards d’économie sur les trois ans qui viennent ?


Ce qu’il faut surtout constater, en matière de « seconde carrières », c’est que toutes celles qui perduraient sans que la majorité des enseignants en connaisse l’existence, sont en train d’être supprimées à marche forcée :

-       5000 postes en MAD supprimés entre 2005 et 2010

-       1500 postes RASED supprimés avant 2009, les autres menacés de disparition, malgré l’intervention le 8 juin 2010 d’une large intersyndicale (Cgt, Se-Unsa, Sgen, Snuipp, Sud, Fcpe, Associations professionnelles de la Fnaren, l’Afpen, la Fname, l’Ancp)  auprès de Luc Chatel pour tenter de le faire renoncer :

http://www.snuipp.fr/spip.php?article7190 

Alors que l’EN s’occupait d’enfants en difficulté grâce aux maîtres RASED, quel choix restera-t-il aux familles une fois cette plue-value détruite ? Alors que le « Pacte de Carrière » s’intéresse à la valorisation des compétences des enseignants et à la « reconnaissance », que peuvent ressentir les maîtres RASED face à la braderie de l’énergie qu’ils ont consacrée dans cette fonction ?

-       Annonce de la suppression progressive des décharges des enseignants, pour gratter les fonds de tiroirs, et dont voilà la liste actuelle :

http://www.aideauxprofs.org/Index.asp?affiche=News_Display.a[...]

-       Les postes en détachement sont appelés eux aussi à diminuer, en lien avec la restructuration progressive du réseau SCEREN, du CNED, et la diminution progressive du budget que l’Etat alloue à ses différents EPA, EPST, EPSCP, EPIC, etc. Comme le soulignait justement Bernard Criner, vice-président de la Ligue de l’Enseignement, lors de la conférence-débat du 21 novembre 2009 sur les secondes carrières des enseignants que nous avions organisée au salon de l’éducation, « les structures doivent désormais payer 70% de charges salariales pour employer des détachés, contre 30% il y a 5 ans ». Est-ce une technique dissuasive pour faire disparaître les postes en détachement ? Que vont devenir les enseignants qui ont quitté la classe depuis 10 à 25 ans et occupent des fonctions de pilotage, de formation, de conception, dans les différentes associations complémentaires de l’Etat et les différents EPA dans les années à venir ? C’est tout le fonctionnement de ces structures qui pourrait, si l’on n’y prend pas garde, être remis en cause.

-       Les postes en PACD et PALD : comme le soulignaient en 2005 les Députés, il est curieux que le nombre de ces emplois n’augmente pas, alors que le malaise ressenti dans la profession s’accroît, ainsi que la pénibilité du métier au fil de l’âge : alors que de récents rapports plaident notamment pour la prise en compte de la pénibilité du métier de prof d’EPS après 35 ans, quelle solution humaine propose le MEN ?

-       Les inspecteurs d’académie ont été invités à faire remonter auprès du Ministre les « gisements d’emplois » qui pouvaient constituer des « leviers » d’économies : en clair, que vont devenir tous ces enseignants qui occupent des fonctions de « chargé de mission » dans les rectorats : DAET, DAFPIC, DAFCO, DAREIC, DAFPEN, DAAEFOP, DAAC, DRAC, DRAF, SAIO, DRRH, cellules TICE ? Si l’on «réaffecte » tous ces enseignants devant élèves, alors qu’ils réalisent ici leur seconde carrière, les rectorats disposent-ils de la ressource humaine interne pour faire fonctionner tous ces services ? Pourquoi ne pas pérenniser ces emplois en proposant à ces chargés de mission une « intégration définitive », au lieu de les laisser dans l’incertitude, chaque année, de savoir si leur mission sera ou non renouvelée ?


Pour consulter tous les « leviers d’économie », destinés à supprimer des postes, reportez-vous à l’article exhaustif du Café Pédagogique du 31 mai 2010 :

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/05/3105201[...]


Comme l’indique la fin de cet article sur « Sauvons l’Ecole », « les masques sont tombés (…) On a la preuve qu’il y avait un discours côté jardin et un autre côté cour » (Daniel Robin) :

http://sauvons-lecole.over-blog.com/15-categorie-10633877.html


Dans les trois ans qui viennent (2010 à 2013), le MEN va donc poursuivre l’application des préconisations des rapports n°324 du Sénat en 1998 et n°2215 de l’Assemblée Nationale en 2005 :

http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i2215.asp


Quel est l’objectif prioritaire actuel en fait ? C’est d’économiser 1,5 milliard d’euros de manière définitive.

Pour comparaison, c’est la moitié du prix d’un 2e porte-avion :

http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=106918


C’est aussi le montant de la « cagnotte qui dort » du Sénat en 2008 :

http://www.politique.net/2008093003-le-senat-gere-une-cagnott[...]



L’objectif n’est donc pas de créer des postes de seconde carrière, ni de faciliter les départs en mobilité externe, car la priorité, c’est d’assurer le renouvellement des personnels d’encadrement, près de 80% d’entre eux partant en retraite dans les 10 ans qui viennent. Les enseignants qui nous contactent et ont demandé à « faire partie du vivier » des secondes carrières se voient seulement proposer de devenir « professeur des écoles », « chef d’établissement », « inspecteur »… rien n’a changé, c’est comme si « la seconde carrière » n’avait, en fait, jamais existé à l’Education Nationale.


La seconde carrière a été une illusion sur l’autel de la réforme des retraites, pour mieux faire digérer la « pilule » de l’allongement des carrières, et il ne faudra pas croire en ce miroir aux alouettes une deuxième fois en 2010, car le MEN n’a pas de budget suffisant pour les financer. Les dernières déclarations de Jacques Attali à ce sujet sont très claires : «  Bien sûr, bien sûr ! La crise ne fait que commencer. Je pense qu'on va vers le pire, le pire c'est-à-dire en deux ou trois ans, peut être moins, un délitement de l'Europe » :

http://fr.euronews.net/2010/05/07/la-crise-ne-fait[...]

 


 

Aide aux Profs est reconnue par les médias comme une association nationale


Le 19 mai 2010, le réseau France Bleue (41 radios, 13 millions d’auditeurs), le jour de ses 30 ans d’existence, avait décidé de présenter notre action en faveur des secondes carrières :

http://www.aideauxprofs.org/Index.asp?affiche=News_Disp[...]


Le 20 avril 2010, nous avons été reçus en entretien pendant plus de 2 heures par  Madame Josette Théophile, en lui apportant nos propositions sur les secondes carrières des enseignants :

http://www.aideauxprofs.org/index.asp?affiche=News_displa[...]


Le 1er Juin 2010, Aide aux Profs a été consacré « blog du mois » par les Cahiers Pédagogiques :

http://www.cahiers-pedagogiques.com/spip.php?article6874


Le 12 juin 2010, Aide aux Profs a réalisé le bilan 2006-2010 de son action dynamique en faveur des secondes carrières des enseignants :

http://www.aideauxprofs.org/index.asp?affiche=News[...]


Si vous souhaitez en savoir plus sur notre dispositif, à l’invitation du SAFIRE de l’Université de Poitiers, aura lieu le Mardi 29 Juin notre 2e conférence dédiée à la question des secondes carrières des enseignants :

http://www.aideauxprofs.org/UserFiles/UP_290610.pdf


A la rentrée 2010, Aide aux Profs prépare une nouvelle phase de développement de son dispositif : des enseignants qui ont créé leur entreprise nous rejoignent, devenant « adhérents référents ». Ils vont épauler l’association dans les différents axes de son développement, et pourront aussi proposer des emplois (vacations, CDD, CDI) à des enseignants en quête d’une nouvelle expérience professionnelle, voire d’une reconversion.


Les premiers à avoir accepté de rejoindre notre dispositif sont :

Edouard Morice des Cours Thalès : www.cours-thales.fr

Pascal Bouchard de Touteduc : www.touteduc.fr  (cf interview sur le Café n°85)

Jean-Luc Coddaccioni de Icademie : www.icademie.com  (cf interview sur le Café n°92)

Christophe Fabre de Exatice : www.exatice.com  (cf interview sur le Café n°100)



Annabel Saint-Paul : une mobilité externe progressive, sans quitter la passion de la pédagogie


Quel a été son parcours de carrière ?


« Après une licence de géographie en 1996, j’ai obtenu le concours de Professeur des Ecoles en 1998. J’ai alors enseigné de la Maternelle au CM2 pendant dix ans, dont 6 ans en CE2. Comme j’étais très intéressée  par les TICE, je suis devenue personne ressource en 2004-2005, suite à un stage, dans mon école, afin d'aider les autres enseignants et d'impulser des projets notamment dans le cadre de la mise en œuvre du B2i. J’ai voulu réaliser une formation de webmaster avec un Congé de Formation Professionnelle, mais comme la durée moyenne pour l’obtenir était de 4 ans dans l’académie de Toulouse, j’ai préféré demander une disponibilité pour la réaliser en 2008-2009. Avec ce diplôme de webmaster, j'ai renouvelé ma demande de disponibilité et créé mon auto-entreprise  pour  développer des sites web en Html, Css, Php et faire du Webmarketing.

Souhaitant rester dans le domaine de l'éducation, pour proposer mes compétences à mon académie, j’ai adressé un mail en février 2010 au DRH de l’académie, resté sans réponse, puis j’ai téléphoné, mais je n’ai pu contacter personne. Alors  j'ai décidé de me lancer consultante en éducation, en particulier  dans le domaine numérique. J'ai d'ailleurs créé un blog sur l'actualité de l'école numérique : www.numericole.fr  où les profs mais aussi les acteurs privés du numérique à l'école (éditeurs, fabricants de matériel technologique etc.) peuvent un aperçu  à ce qui se dit, ce qui se fait et des dernières innovations en matière de TICE.

 

En quoi consiste cette activité de consultante ?


« C’est une activité de conseil en éducation et en pédagogie auprès de fabricants de solutions technologiques, de diffuseurs de contenus et notamment des éditeurs de manuels scolaires, qui, pour réaliser leurs versions numériques, sont en quête de conseils. Mon travail est de concevoir les outils numériques,  trouver un prestataire externe pour les réaliser, et de suivre le projet jusqu’à son aboutissement ».


Quelle est votre activité comme auto-entrepreneuse ?


« Pendant 6 mois j’ai créé des sites web pour l’entreprise de mon mari. Cela m’a permis vraiment de sortir de la classe, de faire autre chose. Au 1er trimestre de mon activité j’ai gagné environ 1400,00 € nets par mois et au 2e trimestre environ 800,00 € nets par mois. Les charges atteignent sous ce régime environ 20% du chiffre d’affaires, impôt sur le revenu compris.

J’ai quitté mon métier en l’aimant, je ne l’ai pas laissé derrière moi à regrets. Ce que je ne voulais pas, c’était devenir une prof aigrie, épuisée, démotivée face aux élèves. Je n’avais que 33 ans lorsque j'ai décidé d'entamer ma reconversion, et à cet âge, tout est encore possible professionnellement. »


Quel a été le regard de vos collègues sur votre projet professionnel ?


« Ils ont été dubitatifs et admiratifs. J’ai toujours entendu la majorité des profs que je cotoyais dire « j’ai envie de faire autre chose ». Moi, cela faisait longtemps que j’envisageais aussi une seconde carrière, mais j’ai attendu de savoir dans quel domaine pour me lancer. »


Pourquoi dans ce cas être devenue enseignante pour quitter si vite ce métier ?


« Je suis issue d’une famille d’enseignants, des générations d’instituteurs qui se succèdent ainsi depuis l’époque de Jules Ferry ! J’ai donc suivi le modèle familial, car à l’époque je n’ai pas vu ce que je pouvais faire d’autre. J’ai découvert un métier passionnant, mais qui est devenu très difficile, avec des horaires très lourds. En début de carrière, j'ai atteint près de 70 heures par semaine si je comptabilise, la conception des cours et des animations pour les élèves, les corrections de cahiers, de devoirs, le temps passé à recevoir les parents, à gérer les affaires administratives de l’école. C’est très rude, on ne s’attend pas du tout à une telle charge de travail. »


Que pensez-vous de la réforme de la masterisation ?


« Je crains que l’objectif soit avant tout de respecter une contrainte budgétaire, pas d’améliorer la formation des profs. Les générations à venir vont arriver dans le métier sans véritable préparation. Ma formation personnelle était déjà trop théorique, j’ai ressenti un profond décalage entre la formation que j’ai reçue à l’IUFM et la réalité sur le terrain. Le problème majeur, c’est que les hommes politiques recherchent la performance, mais ignorent complètement le reste, l'aspect humain de ce métier. »


Quelles compétences avez-vous développées dans l’enseignement ?


« J’ai pratiqué une pédagogie innovante de type PMEV (Pédagogie de Maîtrise à Effet Vicariant). Il s’agit de préparer le travail des enfants sous forme de plan de travail, sur plusieurs matières, en leur donnant tous les exercices à réaliser dans les 3 prochaines semaines, sur plusieurs niveaux. L’idée est de favoriser ainsi le choix de l’enfant, pour qu’il puisse travailler à son rythme. Lors du bilan, l’enfant va au tableau et explique à ses camarades comment il s’est organisé, et c’est un vrai moment d’échange avec les autres enfants, c’est cela, l’effet vicariant. »


Quelles compétences, parmi celles que vous avez acquises, vous servent dans votre activité actuelle ?


« La culture du numérique, la capacité de gestion administrative et d’organisation autonome, la rigueur à suivre un programme, la capacité à gérer l'aspect relationnel (parents, enfants), et l’expérience d’une année de direction d’école que j’ai eue, avec les élus locaux comme partenaires. »


Comment avez-vous vécu cette direction d’école ?


« C’est 1h à 2h de travail en plus par jour, pour 100,00 € à 150,00 € de plus par mois. Ce n’est pas du tout valorisé, c’est très mal payé par rapport aux responsabilités qui nous incombent, notamment au niveau de l’entretien des locaux et des matériels.  La plupart des directeurs a choisi ce statut, cela peut être imposé par l’administration. Si c’est l’IEN qui propose, c’est « très mal vu » de refuser, c’est un peu « le pot de terre contre le pot de fer ».


Que dire à un jeune étudiant qui veut devenir professeur des écoles ?


« Il faut y aller, à condition d’être très motivé, mais c’est un métier très difficile. De plus, le métier n’est pas toujours très bien vu des parents, qui ont des a priori sur les profs, les clichés habituels, qui leur font croire que nous sommes tout le temps en vacances, alors que notre charge de préparations est très lourde. Les gens sous-estiment totalement le travail que nous réalisons, ils ne voient que le côté qui les intéresse. Pour une personne qui souhaiterait de venir prof des écoles en seconde carrière, cela va lui exiger beaucoup d’énergie. »


Que dire à un prof qui souhaite s’aventurer vers une seconde carrière ?


« Il ne faut pas attendre, dès lors qu’il en a l’idée : commencer par se renseigner sur les métiers qui nous intéressent, rencontrer des gens qui l'exercent, leur demander quel est leur quotidien, leur demander les études qu'ils ont faites, des conseils... puis oser se lancer ! Il ne faut pas croire non plus que quitter les élèves, « c’est enfin se la couler douce ». C’est un départ vers une autre aventure, avec un autre rythme, d’autres contraintes… » Il faut bien cerner ses motivations avant de se lancer, savoir pourquoi on part. Ensuite, le projet a de grandes chances d'aboutir car on sait davantage ce que l'on ne veut plus et ce que l'on cherche.


Comment voyez-vous l’avenir ?

 

« J’ai actuellement plusieurs pistes pour les trois prochaines années. J'espère en premier lieu développer suffisamment mes activités de consultante pour en vivre mais je peux également

-       être embauchée comme webmaster éditoriale chez un éditeur ou une entreprise,

-       devenir formatrice en e-learning. »


Que vous inspire l’activité d’Aide aux Profs ?


« Je l’ai connue par le Café Pédagogique. J’aurais aimé la connaître plus tôt, cela m’aurait permis d’avancer plus vite dans mon projet quand j’ai commencé à envisager une reconversion et surtout, d'avoir le soutien que je n'ai pas rencontré dans l'Education Nationale. Je conseille l’association autour de moi, aux enseignants que je rencontre qui ont envie de faire autre chose. »


Sur le site du Café

Par rboyer , le mercredi 16 juin 2010.

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