Lycée : la réforme différée 

Par François Jarraud



Xavier Darcos "a décidé de laisser plus de temps pour la mise en œuvre de la réforme de la classe de seconde initialement prévue à la rentrée 2009 dans le cadre de la réforme du lycée". Dans un communiqué, à la veille de la conférence de presse qui allait donner les détails de la réforme, Xavier Darcos fait savoir que celle-ci est repoussée d'un an.


La raison invoquée est la sécurité des lycéens et des personnels face aux manifestations parfois violentes. " Depuis des semaines, ce consensus est menacé par les attaques répétées des opposants à tout progrès du système éducatif qui n’hésitent pas à propager les rumeurs les plus infondées notamment sur la nature et les finalités de cette réforme. Par conséquent, dans ce contexte qui expose la sécurité des lycéens et des personnels, les conditions d’un dialogue serein et responsable ne sont plus réunies".


Pour lui , "c'est tout le contraire d'un enterrement de la réforme, c'est le seul moyen de garantir que l'on pourra aller plus avant". Au ministère on faisait savoir que "ce qui est sûr, c'est que le ministre veut reprendre une très large discussion, à partir des points de convergence établis en juin avec l'ensemble des organisations syndicales, y compris lycéennes et que cette discussion devrait s'ouvrir sur l'ensemble des questions liées à la réforme du lycée : place des disciplines, rôle des enseignants, place des lycéens". On insistait sur le fait que "la réforme est toujours d'actualité". L'annonce que la réforme serait repoussée à 2010, a été accueillie favorablement par les organisations.


Pour le Sgen-CFDT, "ce délai de concertation supplémentaire doit être mis à profit pour approfondir et mettre en cohérence cette réforme de la classe de seconde avec un nouveau cycle terminal qui doit déboucher sur un lycée de la réussite pour les élèves et une amélioration des conditions de travail des personnels."  C'est aussi l'opinion des organisations de 'l'appel pour la réforme" pour qui "enterrer la réforme, suite aux multiples pressions particulières, est à présent un vrai risque : ce serait inacceptable tant une rénovation du lycée est indispensable !" A Nantes, Jacques Auxiette, président du conseil régional, demande que la discussion se fasse à l'avenir avec les partenaires que sont les régions. Le Se-Unsa "continue à estimer qu'une réforme du lycée est indispensable dans l'intérêt de la réussite des élèves. Il fera donc à nouveau valoir ses mandats sur le sujet."

Communiqué

http://www.education.gouv.fr/cid23215/reforme-de-la-classe-de[...]

Communiqué

http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/12/15/reforme-du-lyc[...]

Appel des 20

http://www.sgen-cfdt.org/actu/article1870.html


Incontournable réforme

Xavier Darcos n'est pas le premier ministre de l'éducation à devoir stopper une réforme. Pour rester dans l'histoire récente, on se rappelle de la réforme Fillon en 2005, de celle de Luc Ferry en 2004 ou encore de la loi Bayrou en 1994. Xavier Darcos n'est pas non plus le seul à avoir péché par excès d'assurance et son "je ne sui spas le ministre de l'hésitation nationale" trouve un écho dans les propos de ses prédécesseurs.


Ajoutons que quand le ministre affirme que " c'est tout le contraire d'un enterrement de la réforme", les exemples précédents donnent à penser qu'une réforme stoppée est souvent enterrée.


Il pourrait pourtant en être autrement pour cette réforme du lycée. D'abord parce qu'une partie non négligeable de la profession est acquise à l'idée d'un changement profond du lycée. Une vingtaine d'associations et syndicats se sont regroupés pour pousser en ce sens. Un cercle encore plus large s'état reconnu dans un document de pilotage.


Ensuite parce qu'aucune des raisons qui poussent au changement  n'a obtenu de réponse. Il est urgent pour le lycée français de diminuer son taux de redoublement. Il est urgent d'améliorer l'orientation et de revoir l'organisation en filières.. Il est urgent de mettre en palce des formules de tutorat actif. IL est urgent de développer les capacités des élève sà l'autonomie. Plus que l'équilibre entre els filières, c'est l'exigence de démocratisation du lycée qui a besoin cette réfrme.


Meirieu : Une réforme reste indispensable

"A mes yeux, si cette réforme des lycées n'était pas prête, et si j'en désapprouve de nombreuses mesures, il est néanmoins absolument indispensable de s'attaquer à une vraie transformation de l'enseignement secondaire". Dans Le Monde, Philippe Meirieu revient sur la réforme ratée de X Darcos pour plaider la cause d'une transformation du lycée.


"Il ne faudrait pas que le report de la réforme actuelle soit une nouvelle victoire des conservatismes grâce à l'alliance de ceux qui trouvaient que la réforme n'allait pas assez loin et de ceux qui trouvaient qu'elle allait trop loin. Cette alliance est mortifère pour la société française, dans tous les domaines. "

Le texte du chat

http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/17/philippe-m[...]

Le dossier

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/99_Lycee_som[...]


Des milliers de lycéens dans la rue, Darcos annonce des états généraux du lycée

De 130 à 160 000 lycéens ont manifesté dans toute la France jeudi 18 décembre 2008, soit un nombre nettement plus important que les journées précédentes. Ils étaient de 7 à 13 000 à Paris, à peu près autant à Lyon, environ 5 000 à Rennes ou Marseille, 2 000 à Rouen, Quimper, Caen, Lorient, Saint Brieuc.  Ils manifestaient contre la réforme Darcos, pour demander davantage de moyens pour les établissements. Des incidents se sont produits à Lyon.


Cette montée en puissance du mouvement lycéen est-il un adieu à la rue ou le début d'une vague ? Les syndicats d'enseignants, la Fcpe, l'Unl, la Fidl, l'Unef appellent à une nouvelle manifestation le samedi 17 janvier.


"Nous allons reprendre les choses à zéro". Répondant à une question de la sénatrice PCF Brigitte Gonthier-Maurin, Xavier Darcos a déclaré au Sénat : "nous allons rouvrir la totalité du dossier et prendre le temps de parler, afin qu'on ne dise pas que cette réforme est faite à la va-vite et qu'elle ne prend pas en compte l'intérêt des lycéens". Le ministre répondait ainsi à la demande des lycéens d'en finir avec la réforme et à celle du Snpden qui demandait la veille une formulation claire pour calmer les lycéens.


"Je reste très attaché à certains principes intangibles". Le ministre entend garder les grandes lignes de la réforme. "Que tous les lycéens aient une culture commune, qu'ils puissent choisir une ou deux options et recevoir une aide personnalisée, un soutien quand ils rencontrent des difficultés, qu'ils bénéficient d'un « second choix » en cas de grande difficulté dans une option, tout cela afin d'éviter l'échec scolaire" a précisé au Sénat Xavier Darcos. "Il apparaît aujourd'hui que des explications supplémentaires sont nécessaires : nous les donnerons, mais les objectifs de la réforme ne seront pas modifiés, pour le bien de la Nation". Au risque de se voir reprocher de ne pas chercher  vraiment la discussion.


X Darcos a annoncé sur France Info l'ouverture "d'états généraux" du lycée en janvier.  Pour "expliquer", enterrer ou refonder ?

Dépêche AFP

http://fr.news.yahoo.com/2/20081218/tfr-les-lyceens-par-dizain[...]

Au Sénat

http://www.senat.fr/cra/s20081218/s20081218_0.html#par_526



Sur le site du Café
Par fjarraud , le jeudi 15 janvier 2009.

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