| | Retraites : Les enseignants devront accepter une redéfinition de leur métier | |
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| | Sommaire"La seule solution c'est travailler un peu plus longtemps", a déclaré E Philippe le 11 décembre en présentant son projet de réforme des retraites. Le gouvernement promet que les enseignants auront une retraite comparable à celles des cadres A de la Fonction publique. Mais pour cela ils devront accepter une redéfinition de leur service. Ni E. Philippe, ni JM. Blanquer n'ont voulu parler concrètement des engagements budgétaires de la revalorisation ou de ce qui pourrait changer dans les carrières et "l'organisation du travail" des enseignants. Soit le gouvernement n'a pas compris les inquiétudes exprimées lors des deux journées du 5 et du 10 décembre. Soit il a décidé de passer en force et de laisser pourrir le mouvement d'opposition à sa réforme. | | | Retraites : Comment le gouvernement veut réformer le travail enseignant"Le temps doit nous donner l'ambition de repenser la carrière des enseignants et l'organisation du travail", a déclaré E Philippe le 11 décembre en présentant son projet de réforme des retraites. Si la réforme des retraites est présentée comme une opportunité par JM Blanquer c'est qu'effectivement c'est celle de transformer en profondeur le métier enseignant. Pour avoir un revenu permettant d'assurer leurs vieux jours les enseignants, au moins ceux nés après 1975, vont devoir se plier au nouveau métier voulu par JM Blanquer et E Macron. Car il n'y a rien de neuf dans cette perspective. Les livres du ministre, une série de rapports gouvernementaux ou parlementaires ont déjà défini le cadre de ce nouveau (futur ?) métier. Déjà une grande partie du travail est fait. On arrive maintenant au moment où le gouvernement pousse les dernières pièces et où les yeux s'ouvrent... | | | Réforme : Le travail des enseignants français au regard de l'EuropeQue sait-on du travail des enseignants français ? Est-il moins lourd que celui de leurs collègues européens ? Alors que le premier ministre annonce qu'avec la réforme des retraites on va revoir "l'organisation du travail" des enseignants, le moment est venu de faire le point. D'autant que JM Blanquer annonce une conférence pour comparer le travail enseignant en France et en Europe. Avant que la vaste réforme du métier enseignant soit lancée, la mise au point s'impose. | | | 5 Décembre : Dans la manifSept enseignants sur dix étaient en grève dans le premier degré, six sur dix dans le second le 5 décembre. 700 000 manifestants à travers la France. Une mobilisation historique, comparable à celle de 1995. Ils étaient entre 700 000 et un million et demi, professeurs, cheminots, agents de la RATP, danseuses de l’Opéra, personnel hospitalier, gilets jaunes, salariés du privé. Bravant les lacrymos, les journalistes du Café ont suivi les cortèges à Paris et à Rennes. | |
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| | | Le budget de l'éducation nationale adopté | |
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| | SommaireAvec un rejet de quasiment tous les amendements, le budget de l'Éducation nationale a été adopté le 30 octobre au terme d'un marathon législatif entre 23h et 3 heures du matin. Plus que des postes, il a été question des fonds sociaux, de l'école inclusive et de la médecine scolaire. Au final la majorité n'a laissé passer que la promesse de rapport sur les contractuels et les fonds sociaux. | | | Budget : JM Blanquer et les formations sur le temps de congé"On a de la chance d'avoir en France un ministre qui répond à tous les sujets avec beaucoup d'attention et de sincérité". Ces paroles flatteuses ne viennent pas d'un élu de la majorité. Au Sénat, le 13 novembre, c'est l'opposition Les républicains, ici J Grosperrin, qui a vivement félicité JM Blanquer pour sa politique. Un peu auparavant Max Brisson, sénateur LR également, avait fait de même. Des félicitations dues à la proximité du ministre avec la majorité de droite du Sénat dès qu'il est question des postes, de la formation obligatoire sur les congés, des maternelles privées ou de l'avenir de l'éducation prioritaire. Par exemple le fait que près de 100 000 enseignants pourraient être contraints de suivre des formations sur leur temps de congé en 2020. | | | Les fonds sociaux divisés par deux en 2020C'est une des surprises de la publication des "bleus budgétaires", ces documents destinés au parlement sur le budget 2020 détaillant les dépenses pour chaque mission de l'Etat. Le budget des fonds sociaux passe de 59 millions en 2019 à 30 millions en 2020. Et cela rappelle la même division par deux opérée entre 2006 et 2012, à une époque où JM Blanquer était déjà au ministère. | | | Budget : Les établissements siphonnés en 2020 par le ministèreLa dépense pédagogique par élève de lycée professionnel sera ramenée de 17.81€ à 12.77€ en 2020. C'est ce que montre le rapport sur le budget réalisé par G Longuet pour le Sénat. Si le rapporteur LR est globalement favorable au projet de budget du gouvernement, il souligne quelques points passés sous silence jusque-là. | | | Le ralentissement de la dépense d'éducation continue en 2018Avec 6.7% du PIB la dépense d'éducation connaît une hausse de 1.1% en 2018, soit plus de deux fois moins que 2017 (+2.4%). Le premier degré enregistre une hausse des dépenses par élève alors que dans le second degré les dépenses stagnent et qu'elles diminuent dans le supérieur. Régions et communes voient leurs dépenses d'éducation augmenter. | |
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| | | Pisa : La France dans la moyenne et la stabilité | |
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| | SommaireCe pays est formidable : on peut y mener des politiques éducatives radicalement opposées et avoir des résultats stables. Mais peut-être ceci explique t'il cela ? Toujours est-il que les résultats de Pisa 2018 sont clairs : la France se situe dans la moyenne des pays de l'Ocde pour la lecture, les maths et les sciences. Ses résultats sont stables par rapport à Pisa 2015. L'éclatement du système éducatif entre une minorité très forte et une minorité très faible est toujours là. Mais le fossé ne s'élargit plus. Est-ce un succès ou notre incapacité à réduire le fossé est-il un échec ? | | | Pisa : Que sait-on de la compréhension de la lecture en France ?C'est l'évaluation phare de Pisa 2018. Si tous les élèves ayant participé à Pisa 2018 ont été interrogés sur les maths, les sciences et la compréhension de l'écrit, ces dernières épreuves ont duré deux fois plus longtemps que les autres. Pisa 2018 permet donc de comparer l'évolution du niveau des jeunes de 15 ans en lecture par rapport à 2009. Mais il montre aussi l'évolution des pratiques de lecture. | | | Pisa : La discipline, problème numéro 1 de l'école françaiseQu'est-ce qui fait que dans certains pays les élèves pauvres s'en sortent mieux ? Pour l'OCDE cela tient aussi aux relations entre enseignants et élèves. Or celles-ci, en France, sont particulièrement dégradées. Selon l'OCDE, l'indiscipline des élèves bat des records. Et les élèves se plaignent de leur côté d'avoir des enseignants qui ne les soutiennent pas. C'est toute la question du climat de classe qui est mise en évidence par Pisa 2018. | | | Karine Hurtevent : Pisa et la compréhension explicite de l'écritConcrètement comment améliorer la compréhension en lecture chez les adolescents ? Alors que Pisa 2018 évalue la compréhension de l'écrit, regardons ce qui se passe dans les classes. Professeure au collège Rep Molière d'Ivry (94), Karine Hurtevent travaille avec ses élèves la compréhension explicite des textes. | | | Stéphanie Lemarchand : Lire en lycée proStéphanie Lemarchand, professeure de français-histoire en lycée professionnel depuis dix-huit ans, a mené une recherche sur le rapport à la lecture, et souvent à la non lecture, des lycéens professionnels. Pendant trois ans, dans sa classe Bac pro Ventes du lycée polyvalent Bréquigny de Rennes, elle a mis en place divers dispositifs, observé les réactions des élèves, leur évolution... Elle en a tiré un ouvrage précieux à partir de la première étude longitudinale sur la littérature en lycée professionnel. Alors que Pisa 2018 évalue la compréhension de l'écrit des jeunes de 15 ans, retour sur les lycéens professionnels et la lecture. | | | Pisa 2018 : Dominique Bucheton : La démocratisation est en panneCertains commentateurs ne manqueront sans doute pas de se réjouir que la France se retrouve à peu près dans la moyenne des pays de l’OCDE, voire avec de très légers progrès. on entendra certainement aussi, chez de distingués experts, comme d’habitude, discutailler sur la nature des épreuves qu’on dira non adaptées aux programmes français, on ergotera sur les multiples biais qui pourraient invalider ces résultats etc.. C’est sans analyser de plus près ce que camouffle cette « moyenne » , sans avoir le courage de dénoncer l’injustice sociale profonde du système éducatif français. Elle s’est installée insidieusement telle une constante macabre depuis près de vingt ans. La troisième République a sorti nos aïeux de l’illettrisme, le système aujourd’hui fait réussir et progresser seulement les plus performants, issus des classes favorisées. Parle-ton encore de démocratisation scolaire ? | | | Pisa : Élisabeth Bautier : Accompagner les élèves dans les « nouveaux » usages littératiés "La formation des enseignants n’intègre pas les résultats de recherche sur les obstacles que rencontrent les élèves de milieux socio-économiques défavorisés", explique Elisabeth Bautier, professeure à Paris 8 équipe Escol. Si nos résultats ne progressent pas dans Pisa, cela tient aux exercices de Pisa si particuliers par rapport aux exercices scolaires français. Mais la difficulté principale tient au fait que le système éducatif français continue de s'adresser aux enfants des familles favorisées. | |
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| | | Métier : Quitter l'enseignement : Vie personnelle et New Public Management | |
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| | Sommaire"C’était inhumain de mettre une petite nana qui n’a aucune expérience toute seule avec sa classe unique". Manon fait partie des professeures des écoles qui ont décidé de quitter l'école étudiés par M Danner, Géraldine Farges, S Garcia (Université de Bourgogne) et H Fradkine. Traçant le parcours de 47 enseignants sur le départ, l'étude, publiée dans Éducation et Sociétés n°43, montre l'impact du New Public Management sur le métier d'enseignant. Mais d'autres facteurs plus personnels jouent aussi sur leur décision, comme le montre aussi un article de S Devineau. | | | Au lendemain du CTM le ministère publie les nouvelles règles de gestion des enseignantsRefusées à l'unanimité en comité technique ministériel, les "lignes directrices de gestion ministérielles relatives à la mobilité des personnels " de l'éducation nationale sont immédiatement publiées au B.O. Prises en application de la loi de transformation de la fonction publique, ces mesures remettent en question le rôle des syndicats dans la gestion des mutations et livrent les enseignants aux arbitrages de la seule administration. Cette réforme est aussi mortelle pour les syndicats dont l'action est immédiatement menacée. | | | Concours : Maintien du nombre des postes sauf pour le privéIl y aura à peu près autant de postes offerts aux concours 2020 qu'en 2019. Publiés au Journal officiel du 29 novembre, les arrêtés montrent le maintien du nombre des postes dans le second degré. Paradoxalement, on observe une chute légère dans le premier degré. Le privé connaît par contre une hausse sensible de ses postes. La baisse des inscrits aux concours va malheureusement créer l'écart avec 2019. | | | | | | Article 1 : Le retourOn se rappelle de l'article 1 de la loi Blanquer qui impose "l'exemplarité" aux enseignants. Cet article avait fait débat après la publication par le Café pédagogique de l'argumentaire proposé par le ministère aux députés pour expliciter le contenu d'un article 1 qui paraissait très vague. Déjà le ministère montrait l'usage disciplinaire qu'il comptait faire de cet article. La lettre d'information juridique du ministère reprend cet argumentaire. | |
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| | | Éducation prioritaire : Trois ministres et un enterrement | |
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| | Sommaire"Ce rapport est un début pas un aboutissement". Jean-Michel Blanquer présentait le 5 novembre, avec Gabriel Attal et Julien Denormandie, ministre de la Ville, le rapport réalisé par Pierre Mathiot et Ariane Azéma. Chargés d'une mission "Territoires et réussite", P Mathiot et A Azéma réduisent dans leur rapport l'éducation prioritaire aux seuls réseaux Rep+. Avec les Rep, la prime Rep disparaitrait. Les recteurs disposeraient de moyens qu'ils affecteraient à leur guise entre établissements défavorisés, ruraux ou isolés. Si JM Blanquer prend garde d'affirmer "qu'aucune décision n'est prise aujourd'hui", le rapport Mathiot Azéma, qui vient après plusieurs autres, pourrait être appliqué dès 2021. C'est la France défavorisée qui perd des moyens. C'est aussi la France des minorités qui est visée par celle des terroirs. | | | | | | ![](../../../SiteCollectionImages/0212194.jpg) États généraux de l’éducation : Les quartiers populaires demandent des comptes« Oui c’est la troisième édition, mais ne comptez pas sur des EGE 2020. Nous avons remis quarante préconisations au Ministre, elles sont restées lettre morte. Notre lutte prendra une nouvelle forme. Et comme on part de rien, on a plus rien à perdre… » Il y a de la détermination samedi 30 novembre pour la troisième édition des États généraux de l’Éducation (EGE). Après le Petit Bard en 2017, Créteil en 2018, c'est Stains (93) qui accueille les États généraux. A la tribune, des femmes qui égrènent les conditions de scolarisation de leurs enfants. Avec une revendication : le droit pour leurs enfants des quartiers populaires d’accéder à une instruction digne. Leur ton, loin d’être victimiste, montre une détermination sans faille. Elles ne demandent pas la charité, elles exigent que les valeurs de la République, qui trônent fièrement sur tous les frontons des édifices publics, soient respectées sur l’ensemble du territoire. Un vrai défi... | | | Un nouveau rapport sénatorial détricote l'éducation prioritaireChargés d'une mission sur "les nouveaux territoires de l'éducation", les sénateurs Laurent Lafon (UDI) et Jean-Yves Roux (PS) publient le 16 octobre un rapport qui propose de nombreux changements dans le fonctionnement de l'Éducation nationale. On retiendra la fin de la politique de labellisation de l'éducation prioritaire, la disparition des anciennes académies au profit des régions académiques et l'augmentation des pouvoirs de gestion des recteurs et Dasen. Des idées qui circulent dans d'autres rapports : Brisson Laborde sur le métier enseignant, celui de la Cour des comptes sur l'éducation prioritaire et, d'après des indiscrétions, dans le rapport Mathiot Azéma sur l'éducation prioritaire que le ministère n'a pas encore publié. Tout semble converger vers un but et peut-être une annonce prochaine : la fin de la politique nationale d'éducation prioritaire. | |
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| | | Primaire : Les premières mesures en faveur des directeurs | |
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| | L'articleLors du comité technique ministériel du 13 novembre, JM Blanquer a présenté en personne de "premières mesures" en faveur des directeurs. Ceux qui s'attendaient à la mise en place d'aides administratifs, largement évoqués dans les propos ministériels depuis un mois, en sont pour leur frais. Le ministre n'est venu avec des colifichets et un joli piège sous forme de questionnaire. Une journée de décharge, un questionnaire très orienté, un moratoire des enquêtes administratives tempéré par des réunions supplémentaires : les premières mesures en faveur des directeurs ne répondent pas aux besoins d'aides des directeurs. | |
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| | | Collège : Les programmes du collège bientôt revus | |
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| | L'articleLa lettre de mission du Conseil supérieur des programmes invite le CSP à prévoir sur 2019-2020 "l'articulation des programmes de collège avec les nouveaux programmes du lycée". | |
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| | | Lycée : La réforme n'a pas gommé les inégalités sociales et de genre dans l'orientation | |
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| | SommaireLa réforme du lycée qui a supprimé les filières de l'enseignement général, n'a pas fait disparaître les stéréotypes. Les maths et les sciences restent la voie royale des plus favorisés. Les filles choisissent davantage les lettres et les garçons les sciences. La réforme maintient les inégalités. C'est d'autant plus remarquable que la réforme a fait sauter les repères habituels et que Parcoursup avec ses attendus locaux a rendu l'orientation encore plus opaque aux non-initiés. | | | Bac : De quel côté penche la nouvelle note sur le contrôle continu ?Le ministère publie la note sur "l'organisation des épreuves communes de contrôle continu". Elle est conforme au document publié le 8 octobre. La note tente de concilier deux principes qui semblent inconciliables : des épreuves à caractère national et une organisation "plus souple et adaptée aux réalités locales" décidée localement. Cette contradiction résulte d'une décision politique initiale : le ministère n'a pas tranché nettement entre contrôle continu et examen national, ou, d'une autre façon, entre les enseignants du Snes Fsu et les chefs d'établissement du Snpden Unsa. Il renvoie le choix de l'organisation au local, c'est-à-dire aux proviseurs et construit une nouvelle usine à gaz qui fasse illusion d'un diplôme national. | | | Quatorze associations d'enseignants alarment sur la réforme du lycée"La mise en place de la réforme au sein des lycées confirme et renforce les craintes que les associations siégeant au sein de la Conférence ont déjà exprimées. Le ministère n’a pas tenu compte des remarques de bon sens pourtant présentées par les professeurs lors de consultations et concertations précédentes", affirme la Conférence des associations de professeurs spécialistes dans un communiqué du 19 novembre. Elle dénonce les tensions engendrées par la réforme. | |
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| | | Professionnel : Le bac qui n'en finit pas de ne pas devenir un bac... | |
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| | SommaireTrente ans après sa création, le bac pro n'est toujours pas un bac comme les autres. Fabienne Maillard (Paris 8) et Gilles Moreau (Gresco Poitiers) dirigent un volume (Le bac pro un baccalauréat comme les autres ? Cereq Octarès éditions) qui explore l'univers de l'enseignement professionnel dans son histoire, ses politiques, ses pédagogies et sa sociologie. Quand on évoque le bac pro on est toujours coincé dans la problématique promotion sociale / ségrégation. Car le bac pro est les deux. Construit sur l'échec scolaire, le bac pro est un extraordinaire outil de réussite comme le montre très bien un article ethnographique de l'ouvrage. Le bac pro est aussi à lire dans ses rapports compliqués avec l'apprentissage. Rapports où le bac pro est à la fois victime des offensives patronales et prédateur de formations non scolaires. | | | | |
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