Pour le prof 

Par François Jarraud



La réforme de la justice , celle des collectivités locales, bouleversent les équilibres démocratiques et institutionnels. A voir également un texte de fond (Meirieu) et les nouveautés officielles.


L'éducation civique selon Meirieu

"Dans une société religieuse, on enseigne le catéchisme. Si l’on supprime le catéchisme, il faut savoir qu’il y a nécessité de le remplacer par un corps stabilisé de données. Or dans une société laïque, le corps stabilisé de données ne s’appelle pas l’éducation civique mais le droit… Dès lors que l’on est dans une société laïque où il n’y a pas de verticalité religieuse, il faut bien qu’il y ait une verticalité sociétale. On l’appelle l’éducation civique parce que l’on a peur de cela. Mais non, il y a des gens, des universitaires, une discipline, des métiers. Il n’est pas honteux de dire que le droit existe et qu’il constitue un corpus qui fait référence dans la société française. C’est un corpus qui a le mérite d’être défini, contrairement à ces corpus ectoplasmiques qui nous reviennent régulièrement sous le nom d’éducation civique. L’éducation civique n’est pas une discipline alors que le droit en est une. Je suis pour légitimer l’enseignement du droit en tant que tel".  Devant le Conseil économique et social, Philippe Meirieu définit ce que devrait être l'éducation civique à l'école.

Sur le site de P. Meirieu

http://www.meirieu.com/RAPPORTSINSTITUTIONNELS/ces_education[...]


Une pétition pour sauver l'indépendance de la justice

"Nous refusons la concentration des pouvoirs d’enquête et de direction de la police judiciaire dans les seules mains du Procureur de la République, actuellement hiérarchiquement soumis au pouvoir exécutif, et que chaque citoyen soit ainsi privé d’une voie de droit lui permettant de saisir un magistrat indépendant, à l’abri des pressions et contingences politiques ou médiatiques". L'Association des jeunes magistrats relaie cette pétition qui réagit à la volonté présidentielle de supprimer le juge d'instruction. 


"Nous, magistrats, fonctionnaires de Justice, avocats, partenaires de la Justice et citoyens, rappelons notre attachement au principe d’investigations contrôlées et exercées par un juge indépendant, garant d’un réel contradictoire, mettant les moyens de la puissance publique au service de la recherche de la vérité, quels que soient les statuts et la position sociale des mis en cause et des plaignants. Il s’agit là d’une fonction essentielle à la démocratie et l’oeuvre de justice".  La pétition est déjà signée par près de 10 000 citoyens attachés à la séparation des pouvoirs.

Signer la pétition

http://www.jeunesmagistrats.fr/instruction/

L'Expresso du 7 janvier

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/01/070[...]

Une application pédagogique

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/schumaine[...]


Mémoire de la traite négrière et de l'esclavage

Le B.O. n°8 publie une note invitant les enseignants à participer à la journée du 10 mai dans le premier et second degré. "Dans le second degré, les programmes d'histoire-géographie offrent aux professeurs la possibilité de donner aux élèves de solides connaissances sur la traite négrière, l'esclavage et les révoltes qui ont précédé son abolition définitive. Par ailleurs, les enseignements d'éducation civique, de lettres, de philosophie, de langues étrangères, d'histoire des arts ou bien encore d'éducation musicale et d'arts plastiques permettent des éclairages nombreux et variés de cette question".

Au B.O.

http://www.education.gouv.fr/cid23775/mene0900090n.html


Si c'est un homme

Le 26 avril, la LICRA organise une réprésentation de "Si c'est un homme" d'après l'œuvre de Primo Lévi par La Compagnie Trans Europe Théâtre à Paris. La rencontre sera animée par Martine Benayoun et Gérard Huber et d'anciens déportés.

http://transeuropetheatre.over-blog.com/




L'Islam dans les manuels d'histoire en Suisse romande

Elisabetta Pagnossin analyse la représentation donnée de l'Islam dans les manuels scolaires. "Dans l’analyse systématique des manuels, nous avons décelé un vocabulaire essentiellement

neutre, parfois un peu distancié (rigueur scientifique oblige !), mais souvent positif" note-elle. " Jamais nous n’avons relevé de sentiments ouverts d’antagonisme ni d’hostilité, que ce soit dans les titres et sous-titres, ou dans les parties rédigées. Le ton est globalement favorable. D’où la conclusion que s’il y a quelques imperfections dans la présentation de la thématique, elles ne sont pas forcément le reflet d’une mauvaise volonté de la part des auteurs".

http://publications.irdp.relation.ch/ftp/1235118636091001.pdf


La réforme des collectivités locales

"Trop de niveaux d’administration territoriale et trop de collectivités locales à chacun, ou à certains, de ces échelons ; caractère imparfaitement maîtrisé de la dépense publique locale en raison notamment des excès des financements croisés, enchevêtrement des compétences, vieillissement de la fiscalité directe locale, insuffisance de la démocratie locale dans la mesure où les vraies décisions sont, de plus en plus, prises au sein des EPCI dont les responsables ne procèdent pas du suffrage direct". Le bilan dressé par la Commission Balladur est sévère mais bien connu des spécialistes des institutions. Les propositions de la commission, remises au président de la République le 5 mars,  y répondent-elles ?


La commission prévoit de regrouper les régions de façon à atteindre le seuil de 3 millions d'habitants, de faire élire les organes délibérants des EPCI, de créer 11 métropoles, véritables collectivités locales,  ainsi qu'un Grand Paris qui correspondrait à Paris et la petite couronne et enfin de redistribuer les compétences.


Les collectivités locales intéressées ont souvent protesté contre ce projet. Ainsi les régions Alsace (celle ci est la seule région métropolitaine à droite… ) et Lorraine en critiquent l'utilité. "Nous avons fait la démonstration qu’il n’y avait, si l’on veut vraiment travailler ensemble, pas d’utilité de fusionner, et que l’enjeu n’est pas institutionnel. Ce qui compte c’est, avant tout, de réaliser les projets communs, qui font avancer les deux régions… il vaut à nos yeux mieux arrêter tout type de spéculation sur une fusion aventureuse, idée gratuite, qui n’a d’autre intérêt que de faire diversion par rapport aux véritables enjeux de développement de nos régions".


Même accueil négatif au Conseil régional d'Ile-de-France. JP Huchon, son président. " Je réagis défavorablement à la création d'un monstre de 6 millions d'habitants et plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires, coupé des départements de la grande couronne et qui accentuera les inégalités entre les territoires de la région, qui a sa cohérence et qui mérite des politiques communes depuis le centre jusqu'à la périphérie de l'agglomération. C'est la reconstitution du département de la Seine que le général de Gaulle trouvait déjà ringard il y a cinquante ans".

Le rapport

http://www.elysee.fr/download/?mode=press&filename=RBall[...]

L'avis de JP Huchon

http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/03/05/un-grand-p[...]



Par fjarraud , le dimanche 15 mars 2009.

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