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A la Une : Quel sens a la réforme des rythmes en maternelle ? 

Professeure des écoles en maternelle, Margot Munn s'interroge : la réforme des rythmes est-elle adaptée aux maternelles ?


Du côté du nombre de jours d'école

"Les écoliers français ont le nombre de jours d’école le plus faible des 34 pays de l’OCDE." (MEN) La ministère ne peut pas écrire cela en ce qui concerne la maternelle  : rares sont les pays d'Europe qui scolarisent les enfants dès trois ans. C'est bien ici, en France où les 3, 6 ans ont le plus grand nombre de jours d'école des pays de l'OCDE.  La petite école semble avoir été oubliée des statistiques officielles.


Du côté de la réussite scolaire

La refondation vise à élever le niveau des élèves, réduire les inégalités sociales.  Une enquête de la DEPP nous apprend que l'école maternelle à répondu à ces objectifs : "Dans une école dont les performances chutent à chaque résultat, une étude montre qu'entre 1997 et 2011, le niveau des élèves de l'école maternelle s'est largement amélioré. Autre bonne nouvelle, les enfants des milieux défavorisés progressent autant que les autres." (Le monde)


Du côté de la concentration

"La réforme des rythmes permettra de programmer les enseignements à des moments où la faculté de concentration est plus grande." (MEN) En maternelle, les temps de concentration sont brefs et très variables d'un enfant à l'autre. Les enseignants ont l'habitude de jongler avec. Ils alternent tout au long de la journée différents types d'activités demandant plus ou moins de concentration. Parfois, ils font des mathématiques à seize heures, autour d'un jeu de société. Un jeu sélectionné tout spécialement par l'enseignant parce qu'il offre l'occasion d'automatiser des apprentissages. Les occasions de progresser ont de multiples formes et heureusement qu'elles ne demandent pas toutes une grande concentration, les enfants évolueraient peu !


Du côté de l'ouverture culturelle et sportive

"Les élèves pourront accéder à des activités sportives, culturelles, artistiques qui contribueront à développer leur curiosité intellectuelle et à renforcer le plaisir d’apprendre et d’être à l’école." Euh... Comment dire ? Il me semble que nous mettons déjà en place ces activités sportives, culturelles et artistiques. C'est vrai que la DEPP n'a pas évalué notre savoir-faire à ce niveau, mais les parcours d'apprentissages mis en oeuvre en sport, art plastique, ouverture culturelle... sont plutôt à l'honneur de l'école maternelle et s'articulent bien souvent avec d'autres domaines.


Enseignante en maternelle, attachée à la refondation, je ne comprends pas le sens ce cette réforme.


Margot Munn



Sur le site du Café

Par fjarraud , le jeudi 17 octobre 2013.

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