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Les rythmes : Ce que va annoncer le Comité de suivi 

Interrogée par le Sénat le 10 décembre, Françoise Moulin-Civil, présidente du Comité de suivi de la réforme des rythmes scolaires a donné des indications sur les recommandations du rapport qu'elle doit remettre au ministre le 20 décembre. Elle n'a pas manqué de griffer le Snuipp au passage...


Le Comité regroupe 20 membres représentatifs des partenaires de la réforme dont les syndicats enseignants. F. Moulin-Civil a souligné le "large accord sur l'intérêt de la réforme" marqué par "le syndicat majoritaire du 1er degré", une façon de désigner le Snuipp. Selon elle, ce large accord se confirmerait "de jour en jour", alors que le syndicat a organisé le 5 décembre une grève contre la réforme.


Le rapport du Comité sera remis au ministre le 20 décembre. Il comprendra des recommandations. Il est organisé en trois parties. La première traite des questions pédagogiques avec un focus sur la maternelle qui est "le point de crispation majeure". Le comité estime qu'il faut veiller à ce que le périscolaire ne fasse pas du scolaire qui doit rester le domaine des seuls enseignants. La seconde partie concerne des partenariats. Le comité invite à mieux former les intervenants et à bien les coordonner. La troisième partie a travaillé sur le passage du temps scolaire au périscolaire. Le comité invite à créer des temps "tampon" d'au moins 15 minutes  gérés par uen charte entre enseignants et animateurs. Elle pourra comporter des points sur le passage des locaux.


La vidéo

http://videos.senat.fr/video/videos/2013/video20676.html



Delahaye : Des recommandations pour la réforme des rythmes en élémentaire en janvier

En audition devant la mission commune d'information sur les rythmes scolaires du Sénat, Jean-Paul Delahaye, directeur de l'enseignement scolaire, a annoncé la publication de recommandations ministérielles sur l'application de la réforme des rythmes en janvier. Guillaume Gaubert, directeur des affaires financières, a précisé les versements du fonds d'amorçage de la réforme.


Selon Guillaume Gaubert, le fonds d'amorçage des rythmes scolaires devrait reverser 515 millions aux communes de 2013 à 2015 pour deux années scolaires. 28 millions, prélevés sur le budget de l'éducation nationale, sont attribués en 2013. Suivront 200 millions en 2014 et 286 en 2015. En 2014, la CNAF apportera 62 millions, la loi de finances 103 millions. L'éducation nationale devra donc dégager environ 30 millions ce qui d'après lui est faisable.


"On a pensé à tort qu'il y avait encore dans la mémoire collective le souvenir des 9 demi journées", a expliqué JP Delahaye à la mission sénatoriale. La Dgesco a du déjà publier des recommandations sur l'application de la réforme des rythmes en maternelle. elle publiera en janvier des recommandations pour l'école élémentaire. "On s'inspire des remontées du terrain", précise JP Delahaye. Par exemple les recommandations aborderont la question de l'emploi du temps des matinées qui ne doivent aps se limiter aux fondamentaux. "La réforme doit bouleverser la pédagogie", affirme JP Delahaye. Le guide devrait donc aider les professeurs des écoles à retrouver de l'aisance dans un temps scolaire jusque là trop chargé.


Les dépositions

http://videos.senat.fr/video/videos/2013/video20552.html



Rythmes : Grève moins suivie le 5 décembre


Que veulent exactement les manifestants contre la réforme des rythmes ? La question se pose après que la manifestation parisienne ait réuni, avec des slogans opposés, une coalition étrange allant d'élus UMP aux militants révolutionnaires. Trois banderoles portant des slogans difficilement conciliables ont divisé le cortège d'environ 3000 manifestants.  Alors qu'une grande majorité des enseignants du primaire semblent opposés à la réforme des rythmes proposée par Vincent Peillon, le mouvement a bien du mal à échapper aux récupérations.


Drôles de coucous. Lunettes noires et écharpe tricolores, Florence Fernandez de Ruidiaz, maire-adjointe à l'éducation, Richard Privat, 1er maire adjoint de Draveil (91) ont fait leur nid dans la manif des autres le 5 décembre. Ils sont bien à l'UMP "mais ça n'a rien à voir", disent-ils. Ils sont là "dans l'intérêt des enfants" parce que "les enfants ça ne compte pas pour V Peillon". Avec eux une forte délégation de la Peep, une association de parents qui généralement dénonce les manifestations enseignantes. Et puis encore des parents des beaux quartiers parisiens venus avec leurs enfants protester contre les nouveaux rythmes mis en place par Delanoé. Du coup le Snuipp, Sud, FO, la CGT , le Snes qui ont organisé la manifestation se retrouvent assimilés à l'opposition. Une position que certains assument, d'autres non.


"Pisa montre le creusement des inégalités dans l'école française", explique Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp, le premier syndicat du primaire. "Ce n'est pas avec la réforme des rythmes que l'on va résoudre ce problème". Le Snuipp défile derrière une banderole qui demande "du concret très vite". Le contenu est à géométrie variable. Le Snuipp ne demande pas le maintien de la semaine de 4 jours mais veut la réécriture du décret sur les rythmes. Le syndicat veut également davantage de postes en primaire , davantage de formation continue, de plus de maitres que de classes.


Dans le cortège des instits c'est bien l'absence de changement qui revient sans cesse. "Il n'y a plus de remplaçants, les classes sont surchargées ", se plaignent les enseignants. Mme Toussat, professeure en maternelle au Pré Saint Gervais témoigne de la fatigue des élèves  qui "ne savent plus où ils en sont". "On ajoute de la difficulté à la difficulté", dit-elle. "La priorité c'est de remettre des enseignants dans les écoles. Or il n'y en a pas. il n'y a plus de remplaçants, plus de Rased et on se retrouve avec des enfants en grande difficulté. On ne peut pas tout mener de front". Les créations de postes, le recrutement de milliers d'enseignants ne sont aps encore visibles sur le terrain et même l'ISAE, la prime crée par V Peillon pour les professeurs du primaire, ,'est semble-t-il pas arrivée.  'On ne veut pas de prime", ajoute Mme Toussat. "Notre salaire est bloqué depuis 6 ans. Il nous faut un vrai salaire". Mais ce qui l'indigne le plus c'est "la municipalisation de l'école". Pour elle, et beaucoup d'autres dans le cortège, la réforme Peillon c'est la fin de l'école publique. "On ne s'attaendait pas à cela d'un ministre socialiste", dit Mme Toussat.


Seulement 20% des professeurs des écoles selon le ministère (40% selon le Snuipp) étaient en grève le 5 décembre, soit nettement moins que les manifestations précédentes. A Paris , le Snuipp revendique 30% de grévistes et le ministère en annonce 15%. Mais , selon un sondage publié par Libération, 80% des enseignants du primaire sont hostiles à la réforme. A droite on a bien senti une opportunité s'ouvrir.


François Jarraud


Sur le site du Café


Par fjarraud , le lundi 16 décembre 2013.

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