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Professeur des écoles : Une seule vocation, plusieurs rêves 

Par François Jarraud

 

Qu'est-ce qui motive à devenir professeur des écoles ? Quelles désillusions rencontre-t-on ? Quelle conception a-t-on du métier ? Le Snuipp avec l'Institut Harris a réalisé en mai 2013 un intéressant sondage auprès de 1500 jeunes professeurs des écoles qui sonde les coeurs et met à nu les espoirs et les désespoirs du métier.

 

La vocation est bien là. Selon le sondage Harris, 73% des jeunes professeurs des écoles (moins de 5 ans d'ancienneté) ont choisi ce métier par vocation. 56% l'ont fait pour être avec des enfants, ce qui est une déclinaison de cette même vocation. Comme 91% de ces enseignants ont un sentiment de dévalorisation du métier, il est clair qu'on ne devient plus professeur des écoles pour "monter" socialement. Le seul élément attractif du métier c'est bien cette vocation. Et puis il y a les élèves : 61% (+16% !) les signalent comme le premier élément de satisfaction dans le métier. Et elle est durable puisque 71% des enseignants se disent satisfaits, même si la proportion d'insatisfaits progresse rapidement (+10% depuis 2010). Un jeune enseignant sur cinq (18%) envisage de changer de métier.

 

Mais de quel métier parle-t-on ? Car les professeurs des écoles, s'ils aiment le métier, n'en ont pas la même conception. Ces jeunes professeurs sont exactement coupés en deux. Ainsi 49% se tournent plutôt vers l'innovation. 48% préfèrent les bonnes vieilles méthodes. 52% sont hostiles au redoublement, 42% y croient encore. 52% estiment qu'il faut se recentrer sur les fondamentaux, 47% sont contre. Il faut souligner aussi que le principe de l'éducabilité de tous n'est plus un nécessaire à priori. Les deux tiers de ces jeunes enseignants (63%) estiment que la réussite de tous les élèves est inaccessible. On à là des données importantes pour comprendre ce qui se passe dans les classes et orienter la formation.

 

Les difficultés. 71% des enseignants estiment leur formation insuffisante et seulement 14% pensent qu'elle leur apporte des outils utilisables. Cette proportion a augmenté depuis 2010 ce qui n'a rien d'étonnant puisque ces jeunes enseignants sont les victimes de la suppression de la formation professionnelle décidée par X Darcos en 2008.

 

Les remèdes. Que faudrait-il faire pour améliorer les choses ? Cette enquête commandée par le Snuipp montre un doute certain envers le plus de maîtres que de classes : 46% des jeunes enseignants  croient dans ses vertus (-8% par rapport à 2010). ce que veulent vraiment les jeunes enseignants c'est la baisse du nombre d'élèves par classe (79%) et ensuite le développement des travaux de groupe.

 

François Jarraud

 

L'enquête

http://snuipp.fr/Observatoire-des-Professeurs-des,12522

 


Sur le site du Café


Par fjarraud , le vendredi 21 juin 2013.

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