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Pour le prof 

 

 

Une constellation de liens artistiques

A découvrir, un très beau site qui invite à « explorer les arts par le web » : les Surgissantes. Thomas Guillaud-Bataille, producteur-radio, orchestre ce « système de navigation poétique et pratique »  qui se présente sous la forme d’une constellation de liens : comme dans un célèbre poème de Rimbaud, il tend « des chaînes d'or d'étoile à étoile » pour inviter l’internaute à « danse[r] ». Un clic sur le nom du « poète aux semelles de vent » nous invitera par exemple à (re)découvrir Dante, Claudel, Deleuze, Ernest Pignon-Ernest, Denis Lavant ou Bob Dylan …

http://www.surgissantes.com/

 

Enseigner avec la bande dessinée

Le site « Neuvième art 2.0 » propose un très intéressant article de Nicolas Rouvière sur l’histoire des liens entre bande dessinée et éducation, qui s’est selon lui « exprimée successivement dans les termes d’une hostilité farouche, d’une intégration résignée, puis d’une récupération intéressée et d’une légitimation affichée. » En ce qui concerne le français, il déplore par exemple le manque de reconnaissance des spécificités et de la valeur de ce qui constitue un art à part entière : « un tout d’horizon des manuels de français de collège publiés entre 1996 et 2002 confirme la très large instrumentalisation de la bande dessinée au profit d’objectifs d’apprentissage linguistiques (niveaux de langue, fonctions du dialogue) ou narratologiques (points de vue, temporalité du récit, types de narrateur). » D’autres approches existent cependant, fondées sur «  une démarche didactique spécifique, qui associe des éléments de lecture textuels, iconiques et plastiques, tout en veillant à problématiser l’œuvre dans sa singularité, pour éveiller la curiosité des élèves et les mettre en situation active de questionnement. »  Nicolas Rouvière souligne les nombreux intérêts que peut présenter l’enseignement avec la bande dessinée, qu’on l’enseigne pour elle-même, pour ses résonances littéraires ou pour ses échos avec les médias numériques :  « Au rebours des idées préconçues sur sa facilité de lecture, la bande dessinée est une forme d’expression « résistante », par son apparence multimodale, mais aussi par les multiples jeux qu’elle met en œuvre, avec la langue, l’imagerie collective, les anachronismes, les références intertextuelles et inter-iconiques, favorisant une posture active de lecteur interprète. »

http://neuviemeart.citebd.org/spip.php?article523

 

A propos de Catherine Henri

Sur son blog « Interro écrite », le journaliste du monde Luc Cédelle s’intéresse à la « poétique de l’enseignante » Catherine Henri, professeure de français au lycée Louis-Armand à Paris et auteure de plusieurs livres sur son métier (« De Marivaux et du Loft », « Un professeur sentimental », « Libres cours ») : « Voir dans l’élève la personne et dans la personne ce qui est susceptible d’entrer en résonance avec l’œuvre littéraire – et les connaissances afférentes – que le professeur a charge de transmettre. Relier les vies de ces jeunes gens avec toute l’expérience humaine que contient et qu’exalte la littérature : tel est le but poursuivi, dans lequel beaucoup d'enseignants peuvent sans doute se reconnaître. »

http://education.blog.lemonde.fr/2013/01/14/la-poetique-de-lenseignante-a-propos-des-livres-de-catherine-henri/

 

Exposition « Verlaine emprisonné »

Du 8 février au 5 mai 2013, le Musée des Lettres et Manuscrits de Paris, après celui de Bruxelles, accueille une exposition consacrée au poète Paul Verlaine. Intitulée « Verlaine emprisonné », cette rétrospective présentera en particulier pour la première fois au public le recueil Cellulairement qui fut écrit par Verlaine entre le 11 juillet 1873 et le 16 janvier 1875 alors qu'il se trouvait incarcéré à Mons, en Belgique, après sa tentative d'homicide sur Rimbaud. Des activités pédagogiques (atelier d’écriture et conférence) sont aussi proposées.

Jean-Pierre Guéno, commissaire de l’exposition, souligne ainsi les enjeux et la singularité de cet événement : « Verlaine emprisonné exprime les conséquences de l’affaire de Bruxelles sur l’œuvre poétique et sur la spiritualité de Verlaine. Le poète condamné plus encore pour son homosexualité que pour avoir tiré sur Rimbaud n’est pas seulement le prisonnier des prisons belges pendant 555 jours. Paul Verlaine est un incarcéré, un encagé permanent, du premier jour de sa vie jusqu’à celui de sa mort, et l’exposition comme le livre qui l’accompagne décrivent et illustrent toutes les cages qui enferment le poète maudit et qui vont faire vibrer son âme comme sa plume : sa prison de pierre, sa prison existentielle, sa prison politique, sa prison familiale, sa prison sentimentale, et non des moindres, la prison de l’absinthe. (…) Verlaine emprisonné, c’est en fait la petite musique de l’âme de l’homme universel, de l’homme enfermé dans sa condition humaine, de l’homme double écartelé entre la fascination de l’enfer et la nostalgie du paradis perdu. »

http://www.museedeslettres.fr/public/exposition/verlaine-emprisonne/145

 

La littérature numérique par Alexandra Saemmer

Dans une interview au site ActuaLitte, Alexandra Saemmer, professeure et auteure, présente ce qui fait selon elle la singularité de cette littérature en train de se réinventer à l’ère du numérique, dans ses modes de production, dans ses rapports au lecteur, dans ses formes et ses enjeux :  « La littérature numérique montre par excellence que le texte n'est pas qu'un texte : Au centre de beaucoup de productions se trouve en effet la question de la "matérialité" du texte et de son support. Cette matérialité se trouve notamment explorée à travers des aspects visuels, et à travers des caractéristiques littéralement "touchables". Des nouveautés selon elles enthousiasmantes : « nous vivons une époque formidablement excitante, une époque où ces formes ne sont pas (encore) stabilisées. »

http://www.actualitte.com/interviews/la-litterature-numerique-montre-que-le-texte-n-est-pas-qu-un-texte-1902.htm

 

 « Notre cerveau à l’heure des nouvelles lectures »

Sur le site « Internet Actu », Hubert Guillaud rend compte des Entretiens du Nouveau Monde industriel qui se sont déroulés au Centre Pompidou. Maryanne Wolf, directrice du Centre de recherche sur la lecture et le langage de l’université Tufts, rappelle que la lecture est une « invention culturelle qui a transformé notre cerveau ». La lecture papier a généré des compétences : « La lenteur, la concentration et le processus cognitif encouragent le cerveau lecteur. La déduction, la pensée analogique, l’analyse critique, la délibération, la perspicacité, l’épiphanie (c’est-à-dire la compréhension soudaine de l’essence et de la signification de quelque chose) et la contemplation sont quelques-unes des merveilleuses conséquences de notre capacité à lire la pensée d’un autre. » La lecture numérique est susceptible de transformer nos circuits de lecture : « Notre capacité de lecture se fixe sur l’immédiateté et la vitesse de traitement. Nous privilégions une forme de lecture qui nous permet de faire plusieurs tâches en même temps dans des larges ensembles d’information. Les supports numériques ont tendance à rendre notre lecture physique (tactile, interactions sensorielles…) tandis que le lire nous plonge plutôt dans un processus cognitif profond. » S’agit-il d’une perte, tant pour la réflexion que pour l’imaginaire ? Puisque « nous ne reviendrons pas en arrière, nous ne reviendrons pas à un temps prénumérique », « comment pouvons-nous éviter de “court-circuiter” notre capacité à lire en profondeur, tout en acquérant les nouvelles compétences nécessaires pour le 21e siècle ? » Christian Fauré, ingénieur et philosophe, prolonge le questionnement : « Que deviennent la démocratie et la Res Publica quand les données s’écrivent automatiquement, sans passer par le langage ? Quand la distinction entre le public et le privé disparaît ? Alors que jusqu’à présent, la compétence technique de la lecture et de l’écriture était la condition de la citoyenneté »… Face à ces interrogations, Hubert Guillaud conclut : « On peut légitimement se demander ce que cela va détruire… Mais si on ne regarde pas ce que cela peut libérer, on en restera à une dénonciation sans effets. »

http://www.internetactu.net/2013/01/04/notre-cerveau-a-lheure-des-nouvelles-lectures/

 

Les jeunes et la lecture : un virage vers le numérique ?

L’agence de presse pédagogique Infobourg rend compte d’une étude réalisée par l’éditeur Scholastic : « Le pourcentage des enfants ayant déjà lu un livre numérique est passé de 25 % en 2010 à 46 % en 2012. La moitié des 9-17 ans dit qu’elle lirait plus de livres numériques si elle y avait un meilleur accès. » L’enquête montre encore que « les garçons lisent plus, les filles moins « : ce serait « l’une des conséquences de l’augmentation de la fréquentation des réseaux sociaux par ces jeunes filles ». L’étude confirme l’importance du rôle des parents sur les habitudes de lecture : « les lecteurs fréquents sont ceux dont les parents le sont aussi. De bonnes habitudes à prendre : apporter régulièrement à la maison de nouveaux livres pour enfants et inclure la lecture dans la routine quotidienne. »

http://www.infobourg.com/2013/01/17/les-jeunes-et-la-lecture-un-virage-vers-le-numerique-samorce/

 

Livres / jeux vidéos : le combat final ?

Les élèves qui lisent sont-ils meilleurs que ceux qui jouent aux jeux vidéos ? Telle est la question posée par Alain Lieury et Sonia Lorant dans un article présentant les résultats d’une enquête menée auprès de 30 000 élèves de 6e en 2007. Les résultats bousculent certaines idées reçues : « Les activités extrascolaires n’ont pas d’influence (ou négligeable) sur les tests cognitifs et scolaires, et les élèves peuvent continuer à faire ce qu’ils veulent pour leurs loisirs. Enfin, il ne faut pas perdre de vue, sur le plan neuropsychologique, qu’il est important pour l’élève de se détendre et d’éviter fatigue, stress et surmenage. Il est donc souhaitable que les activités extrascolaires soient d’une nature neuropsychologique différente des activités scolaires. »

http://www.cahiers-pedagogiques.com/spip.php?article8225

 

 

Sur le site du Café
Par fsolliec , le samedi 26 janvier 2013.

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