Le mensuel Imprimer  |  Télécharger nous suivre sur Twitter nous suivre sur Facebook

Enquête : Acro’EPS et Gym’EPS, un “pas en avant” des TICE en EPS 

Par Antoine Maurice


Il y a encore peu de temps, il aurait été difficile d’imaginer que le professeur d’EPS puisse proposer à ses élèves un répertoire de pyramides, de figures en Acrosport ou en Gymnastique sous format numérique. Et pourtant, c’est bien ce que nous proposent Julie Caillot et Yoann Tomaszower du collège P.Eluard. En effet, les auteurs ont organisé et hiérarchisé, au sein d’une même application, un vaste répertoire de figures et de pyramides. Une fois encore, les innovations dans le domaine des TICE en EPS marquent un « pas en avant » de plus, au service des apprentissages en EPS.

Bonjour, tout d’abord pouvez-vous nous présenter vos deux logiciels ?
« Acro’EPS » et « Gym’EPS » sont deux « logiciels » créés sous Power Point (Microsoft Office) et Keynote (Apple iWorks). Il s’agit en fait de présentations permettant aux élèves et aux enseignants de naviguer de diapositives en diapositives au sein d’un répertoire de travail (pyramides en acrosport et éléments gymniques en gymnastique artistique)
C’est ainsi qu’ Acro’EPS offre un inventaire (non exhaustif bien sûr) de pyramides classées en duos / trios / quatuors et figures dynamiques. Chaque figure est détaillée (photos et vidéos pour les figures dynamiques) et les principaux critères de réalisation y sont listés.
Gym’EPS, sur le même principe de navigation, permet aux élèves de visionner une progression au sein de 6 familles gymniques (tourner en avant, tourner en arrière, se renverser, se renverser latéralement, voler, voler-tourner). De la même façon, les élèves ont accès aux Critères de Réalisation, à une vidéo explicative et au matériel nécessaire à l’atelier travaillé.
Chaque logiciel contient également des informations sur les consignes de sécurité principales et les exigences attendues.
Des versions Flash et HTML, afin de permettre la lecture sur tout type de support (PC sans Microsoft Office, tablette sous Android etc), devraient suivre très prochainement.

Comment et pourquoi cette démarche a-t-elle vu le jour ?
Nous nous intéressons depuis quelque temps aux apports des TICE et à l’utilisation du numérique et du multimédia dans les situations d’enseignement. Au-delà de nos intérêts personnels pour ce type de support et des exigences institutionnelles (B2i et socle commun de compétences), nous constatons souvent une augmentation de l’intérêt, de la motivation et une amélioration de la qualité du travail en autonomie lors de l’utilisation de tels outils.
Notre but a alors été de créer des supports permettant d’exploiter au mieux les avantages du numérique sans pour autant diminuer le temps de pratique des élèves. L’utilisation de vidéos, par exemple, revêt plusieurs avantages : elles permettent de faciliter la compréhension des élèves et de gagner ainsi du temps dans l’explication des attentes. Elles offrent aussi la possibilité aux apprenants de visionner des éléments gymniques réalisés avec une bonne qualité d’exécution. Enfin, elles facilitent le travail en autonomie, permettant à l’enseignant de se détacher d’une contraignante répétition de consignes et de critères. Ce dernier est ainsi davantage disponible pour la remédiation et l’aide, notamment face à des élèves en difficulté.

Au quotidien, et selon les classes, quelle place accorder à cet outil informatique ?
Ces outils n’ont pas pour ambition de révolutionner ou de modifier l’organisation et les pratiques pédagogiques des collègues. Au contraire, chaque enseignant, en fonction de ses objectifs et de ses projets de cycles et de classes, peut utiliser ce support à sa guise sans avoir à modifier en profondeur le traitement didactique qu’il a effectué sur l’activité.
Les logiciels peuvent être utilisés à tout moment durant le cycle et remplacer les fiches papier. Le contenu paraît à la fois plus attrayant, plus clair et plus « parlant » qu’un support papier, l’élève pouvant identifier rapidement et précisément les attentes. Le gain au niveau du temps de pratique, une fois familiarisé avec l’outil est, de plus, réel.
Bien évidemment, tout est ensuite question de matériel (l’idéal étant de disposer d’un ordinateur ou d’une tablette par groupe de travail ou par atelier) et d’organisation de la classe.

Evidemment, on imagine la quantité de travail que cela représente, toutefois construire un logiciel comme « acro’EPS » et « gym’eps » est-il compliqué pour un collègue qui souhaiterait se lancer ? De plus, avez vous d’autres activités en préparation ?
La création de ce type de document est à la portée de tout le monde. Evidemment, cela nécessite du temps mais quel que soit le niveau de compétence en informatique, chacun est capable de réaliser cela. Le fichier « Acro’EPS », par exemple, contenant plus de 220 diapositives est évidemment long à réaliser car il s’agit de créer, un par un, les liens d’une diapositive à une autre. Cependant, toute personne ayant des connaissances minimales sur PowerPoint, Keynote ou Libre Office peut aisément créer son propre répertoire de figures en Acrosport, ses propres ateliers en gym en partant de la structure proposée. Nos logiciels ne sont pas verrouillés. Chaque collègue peut y apporter les modifications qui l’intéressent afin de s’adapter à ses exigences locales et ses objectifs. Nous invitons alors nos lecteurs à consulter la « Fiche d’Accompagnement » téléchargeable avec les logiciels sur le site de l’académie de Créteil. Une section détaille la procédure à suivre pour réaliser ce type de support.

Lorsque le temps le permettra, nous souhaiterions ensuite, avec Julie, étendre la création de ce type de fichiers à d’autres APSA (Renforcement Musculaire, Danse, Boxe Française…)
Personnellement (Yoann), je suis actuellement en train d’achever quelques fichiers excel avec macros (programmation en VBA) permettant la gestion d’une table de marque par les élèves ou l’enseignant (relevé du score, des fautes et gestion d’un tournoi de 3 à 6 équipes) et un relevé statistique de type PTB. Un logiciel en Course d’Orientation est également quasiment terminé. Enfin, je m’attelle également à créer quelques fichiers Keynote pour la gestion d’un appel et l’évaluation dans différentes APSA sur iPad.

Les productions intégrant les TICE à l’enseignement de l’EPS ne cessent de se développer. Pourtant, il semble qu’il existe encore de nombreux freins à leur développement. Et ainsi, quel « pas en avant » proposer pour permettre aux collègues de se lancer ?
Il ne faut déjà pas oublier que la limite est souvent matérielle. Il n’est en effet pas donné à tout le monde de disposer de 5-6 ordinateurs portables ou de 5-6 tablettes numériques afin de mettre en place le type de situations que nous proposons avec nos deux logiciels.
Au delà de ça, la formation des collègues aux TICE n’est pas forcément encore très développée. Dans nos formations initiales (IUFM) nous n’en entendions quasiment pas parler, il y a de cela juste quelques années. Des formations par le biais du PAF se mettent en place et se multiplient afin de familiariser la profession à ce type d’outils qui peuvent, nous le croyons, apporter une réelle plus value à l’enseignement. Il n’est pas toujours évident de se lancer, on a toujours un peu peur de se trouver confronté, face aux élèves, à un problème informatique majeur ou à un obstacle perturbant le bon déroulement d’un cours soigneusement préparé ! Mais je crois que cette crainte existe pour tout le monde, quel que soit le niveau de connaissances en informatique !
Nous pensons que l’avènement des tablettes et leur démocratisation vont faciliter grandement l’utilisation de ces outils en EPS. En effet, l’utilisation est alors très intuitive et les soucis de « plantage » sûrement beaucoup plus rares. A ce titre, des applications sous Androïd et iOS (iPad) spécifiques à l’EPS, commencent à voir le jour.

Julie Caillot et Yoann Tomaszower, Merci.

Le logiciel Acro’EPS

Le logiciel Gym’EPS


Sur le site du Café

Par antoinemaurice , le jeudi 25 octobre 2012.

Partenaires

Nos annonces