Fin de la carte scolaire, réforme de l'orientation 

Par François Jarraud

 

Les grands travaux de l'orientation ont commencé. Le délégué interministériel commence à évoquer ses projets. Le ministre supprime la carte scolaire.

 

La fin de la carte scolaire

La carte scolaire sera totalement supprimée à la rentrée. Mais dans les établissements où il y aura trop de demandes, on donnera la priorité aux boursiers en premier lieu avant d'autres critères (rapprochement d'un frère ou d'une sœur) a annoncé le ministre le 11 décembre. Ainsi cela lui semble conforme à l'équité. Dans les établissements qui perdront de 5 à 10% de leurs élèves, les moyens seront maintenus. Dans les 30 collèges qui perdront probablement plus de 10% de leur effectif, " j'augmenterai le nombre d'adultes, jusqu'à multiplier par deux le taux d'encadrement des élèves et j'inciterai ces équipes renforcées à s'appuyer sur un projet pédagogique innovant" affirme Darcos. Interrogé par le Café, il a mentionné par exemple les projets développés suite à l'appel de Gabriel Cohn-Bendit. C'est la première fois que le ministre témoigne publiquement de son soutien à cette initiative.

Dossier de presse

http://www.education.gouv.fr/cid20637/programme-de-travail-et[...]

 

Orientation : les projets de Bernard Thomas

La publication de l'intervention de Bernard Thomas, délégué interministériel à l'orientation, devant la commission Pochard va certainement faire du bruit. D'abord parce que le délégué condamne sans complexes et sans s'embarrasser de circonlocutions, nos collègues de SES, accusés de détourner des entreprises les jeunes générations. Mais aussi par ce qu'il dévoile de ses projets de refonte de l'orientation. 

 

Le diagnostic posé par B. Thomas semble solide. Il estime que "l'effort (pour l'orientation) est fait et pourtant ça ne fonctionne pas". Il peut montrer que le pays connaît un taux de chômage des jeunes record et un taux d'échec scolaire important. Enfin il dépenserait un milliard d'euros pour l'orientation, sot 825 millions pour l'ISO (Indemnité de suivi et d'orientation), cette indemnité versée à tous les enseignants du secondaire, le reste servant à entretenir le réseau des CIO. Face à ce milliard, le taux d'échec apparaît scandaleux. Même les dispositifs récents (découverte professionnelle) lui semblent peu efficaces.

 

B. Thomas a des solutions. Et d'abord récupérer le milliard. La suppression de l'Iso et des CIO permettrait de réaffecter cette somme directement aux chefs d'établissement qui pourraient la gérer pour créer des événements en lien avec le tissu d'entreprises locales et rémunérer des personnels pour faire le travail d'orientation. Ces professionnels seraient aidés par les enseignants qui verraient, grâce à la commission Pochard, l'orientation entrer dans leur mission et seraient amenés à faire une véritable éducation aux métiers en glissant des informations sur les métiers dans leur enseignement disciplinaire. L'initiation aux métiers et à l'économie pourrait débuter dès le collège et être confiée aux professeurs d'histoire-géographie.

 

Certains points de ce projet constitueraient une sorte d'aggiornamento pour l'école française. Pour une école traditionnellement fermée à la communauté qui l'entoure, mieux la connaître, intégrer une information économique à jour pourraient être des atouts supplémentaires. L'exemple que donne B. Thomas d'insérer une information sur le métier de sage femme dans un chapitre sur la reproduction humaine en SVT n'apparaîtrait pas aux yeux des élèves comme décalé.

 

Pour autant sur bien des points ce projet interroge. C'est évidemment le cas pour l'ISO. Cette indemnité versée à tous les enseignants n'a jamais correspondu à un travail précis. Dans la tradition de la fonction publique, cette prime a été un moyen d'augmenter les salaires sans en assumer toutes les conséquences (de retraite, par rapport aux autres corps etc.). Tenter de la reprendre sera ressenti comme une injustice insupportable. Deux autres points méritent une analyse plus approfondie. Peut-on vraiment affirmer que c'est une information insuffisante des élèves qui explique le taux d'échec scolaire ? On voit bien que celui-ci est le plus fort dans des filières professionnelles où le lien avec le tissu économique est étroit. Dans ces filières c'est des structures de raccrochage dont on aurait besoin et un soutien éducatif massif à des jeunes (spécialement pour ceux qui sont issus de l'immigration). De la même façon l'idée que c'est par manque d'information que les bacheliers professionnels ou technologiques s'inscrivent en université est un peu courte. C'est souvent le manque de place en BTS et IUT qui les y pousse ou plutôt le coût de ces formations associé à leur sélectivité.

 

Peut-on ramener l'orientation à l'adaptabilité à un marché local et temporaire de l'emploi ? Bien d'autres paramètres doivent entrer en compte si l'on veut respecter les droits des élèves et même leur assurer un avenir professionnel sérieux. Ce dont le système éducatif a besoin c'est d'une véritable éducation à l'orientation qui certainement reconnaisse les acteurs économiques, c'est indispensable, mais qui aussi respecte les individus et les accompagne dans la construction de leur personnalité. Sur ces questions là il revient à B. Thomas d'apporter des réponses au risque de laisser les enseignants face à une méchante vidéo.

La vidéo de B. Thomas

http://www.education.gouv.fr/cid5811/les-videos-des-audition[...]

Dansle Café, conférence de B Thomas

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/27112007ori[...]

 

L'orientation tri ou sélection ?

La question titre du débat proposé le 25 novembre au Salon de l’éducation était sans doute provocatrice à tort, puisqu’elle n’a pas été réellement abordée sous cette forme, ni par les invités à la table ronde, ni par le public assistant au débat. Dans la salle, l’un des participants a d’ailleurs proposé en conclusion le titre " orientation : choix ou compromis ? "

Sur le Café Lire le compte-rendu de la table-ronde

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/27112007orien[...]

Surla Café : Orientation active ou sélection sociale ?

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/19032007_ArticleOri[...]

 

A lire : "L'orientation c'est l'affaire de tous"

Parce que "l'orientation c'est l'affaire de tous", ce petit livre, aborde cette question importante sous les angles les plus divers. Le Cpe, le prof d'arts plastiques, par exemple, sont conviés à montrer comment  ils forment les élèves à l'orientation. On a là une variété d'angles qui fait réfléchir aux objectifs même de l'orientation.

 

L'autre point fort du livre ce sont les nombreuses fiches pratiques qui aideront puissamment les enseignants à construire un parcours d'orientation. Certaines font s'exprimer les élèves sur leurs représentations par rapport à l'orientation. D'autres aident le professeur à organiser un TP sur la découverte des métiers ou à définir une formation. Voilà donc un ouvrage qui trouve toute sa place dans la bibliothèque du prof principal.

Dominique Odry (coord.), L'orientation c'est l'affaire de tous, Crdp d'Amiens – Crap –Esen, 2007, 246 pages.

 

"Objectif Sciences" : Une BD pour découvrir les études scientifiques

Elle est parue ! Réalisée par 8 universités et le Conseil régional d'Ile-de-France, la bade dessinée "Objectif sciences" est disponible en téléchargement. Puisque trop peu de bacheliers, et surtout trop peu de bachelières, s’orientent vers les premiers cycles scientifiques universitaires, les universités souhaitent avec cette bande dessinée mener une campagne d’information et de séduction auprès des lycéens.

La bande dessinée (pdf)

http://www.univ-paris-diderot.fr/images/BDSciences.pdf

Surle Café

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/26092007Obj[...]

 

Les "vrais bons lycées" selon L'Express

L'Express ne perd pas de temps en publiant dès maintenant son indicateur des lycées.. comme si l'actualité était vide… Le palmarès est sans surprise : à Paris,par exemple, Henri IV, Sévigné, l'Ecole alsacienne, La Rochefoucauld, Louis-le-Grand sont en tête des "bons lycées". Et pour continuer dans le discours traditionnel, l'hebdomadaire oppose public et privé, au bénéfice de celui-ci.

 

Finalement seule un entretien avec Darcos sort un peu du convenu. " Dans de nombreuses zones, le public est seul à affronter les difficultés" écrit-il. "Quels résultats obtiendrait un établissement privé s'il assumait la tâche d'un lycée de ZEP?" Mais pour le ministre " la clef de la réussite du privé - une fois encore, à publics scolaires comparables - réside dans l'autonomie des établissements. Le fait que le proviseur anime les équipes, rencontre les familles, implique les enseignants dans un projet commun, identifiable". Une affirmation devenue banale mais qui est contredite par les travaux de M. Hassani. Les chefs d'établissement du privé interviennent beaucoup moins pédagogiquement que leurs homologues du public.

Article de L'Express

http://www.lexpress.fr/services/lycees/default.asp

Article de L'Express

http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/lycee/dossier.asp[...]

Article de L'Express

http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/lycee/dossier.asp?ida=461891

Sur le Café :l'école a-t-elle besoin de managers ?

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2007/11/09112007Accueil.aspx

 

Discrimination positive à Sciences Po Lille

Ils sont 150 lycéens des établissements en zep à tenter l'intégration à Sciences Po Lille. Pour les aider à préparer le concours, Sciencs Po a mis au point un programme de soutien (via une plate forme d'enseignement à distance) et un stage intensif d'une semaine. Mercredi 19, l'établissement accueillera les lycéens sélectionnés.

Le programme

http://iep.univ-lille2.fr/presentation/consult.php?num=18[...]

 

 

Sur le site du Café
Par fjarraud , le samedi 15 décembre 2007.

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