Statistiques ethniques : que nous apprennent les enquêtes internationales ? 

Par François Jarraud



"Sans statistiques, la thèse de la discrimination négative qui sévit à l’encontre de ces populations ne peut être étayée". Spécialiste de l'éducation comparée, Nathalie Mons montre l'intérêt de  maintenir et développer des appareils statistiques prenant en compte la dimension ethnique.


"C’est comme si on refusait de concevoir des statistiques sur l’origine socio-professionnelle des élèves au motif que l’on catégorise les individus socialement. Sans ces statistiques, la sociologie de l’éducation n’aurait jamais existé, et les politiques éducatives qui en ont découlé non plus. La conception des politiques publiques se trouve toujours améliorée par la description statistique des situations". Son intervention montre les apports concrets pour l'Ecole de ces travaux. Un texte important qui invite au débat.

L'article de N Mons

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/03/Stat[...] 


Que nous apprennent les enquêtes internationales ?

Quelques jours après la tenue du colloque "Un seul monde, une seule école", la publication du n°164 de la Revue française de pédagogie nous ramène aux acquis des enquêtes internationales comme Pisa. Coordonné par Nathalie Mons, ce numéro est particulièrement intéressant par les questionnements envoyés à ces enquêtes. C'est une opération critique et de "décentration" que permettent ces enquêtes. Elles permettent ainsi d'évaluer les politiques éducatives , de revenir à la question de la justice à l'école.


Ainsi Pisa permet à Andy Green de chercher les points communs aux systèmes éducatifs inégalitaires. Les pays les plus égalitaires ont des établissements non sélectifs, des classes hétérogènes, une spécialisation tardive.. A. Green en tire une conclusion qui va à cntre-courant : il faut limiter les choix en éducation, l'offre uniforme est la plus égalitaire.


C'est aussi l'agrégation sociale qu'étudient C Monseur et M Crahay. Ils étudient "l'effet école" et leurs constatations font mal. "Le poids de l'origine sociale des élèves sur leurs performances académiques doit être affirmé… Cependant l'influence des caractéristiques des écoles et plus particulièrement de leur composition sociale et académique est très importante".  Il y a un fort lien entre école de milieu défavorisé et bas résultats scolaires. Du coup, pour eux, "le doute n'est plus permis". "Pour réduire l'ampleur des inégalités de réussite à l'école, et pour accroitre la rentabilité générale des systèmes éducatifs,    il faut endiguer les phénomènes d'agrégation… En favorisant (l'hétérogénéité) au niveau des écoles et des classes, il est possible de lutter contre les inégalités de réussite scolaire". Or justement la France fait plutôt le contraire : elle a le plus fort taux d'écoles défavorisées. Les enquêtes internationales interpellent directement nos dirigeants.

RFP

http://www.inrp.fr/editions/revues/revue-francaise-[...]





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Par fjarraud , le mercredi 15 avril 2009.

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