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Dossier Numérique : Quelle place pour les outils numériques des élèves à l’école ? 



Pouvons-nous tous continuer à faire comme si nous n'avions pas un smartphone dans notre poche une fois en classe ? Peut-on continuer à avoir des pratiques clandestines des mobiles en classe en dépit des règlements intérieurs ? Doit-on continuer à équiper en postes informatiques massivement les établissements alors que presque tous les élèves et les enseignants ont un petit ordinateur relié à Internet dans leur poche ? Quel impact son utilisation peut-elle avoir sur les pratiques pédagogiques ? Voilà quelques unes des questions que le Café pédagogique voulait poser aux communautés éducatives. Educatice en a fourni l'occasion. Le 27 novembre la table ronde organisée par le Café pédagogique a fait salle comble, preuve que ces questions travaillent les établissements. Les intervenants ont amorcé les conditions pour un coming out des smartphones en classe.


Pour aborder la question des outils numériques des élèves en classe, le Café pédagogique interroge l'institution scolaire à différents niveaux. Jérome Staub, professeur d'histoire géographie, est un pionnier des usages du smartphone en France. Il vient de publier un mémoire de master   2 sur cette question. Eric Biset est proviseur du lycée Parc de Vilgenis (91). Alain Van Sante est DAN de l'académie de Rennes. Bruno Devauchelle est rédacteur du Café pédagogique et professeur associé à l'université de Poitiers. Enfin François Cadeau, de la société Logosapience apporte des solutions techniques à l'usage partagé des smartphones et tablettes avec Weezbee.


Une expérimentation en classe


Jérome Staub rappelle les expérimentations qu'il a mené avec ses élèves, par exemple la cartographie de la pollution sonore sur une ville moyenne grâce aux smartphones des élèves. Elle a posé la question de la fiablilité des données compte tenu des outils différents des élèves. Elle a également posé la question du travail collectif dans le partage des données recueillies. J Staub montre l'importance du scénario pédagogique et le risque que l'élève ne rentre pas dedans et que le côté ludique du smartphone l'emporte. Eric Biset est confronté au premier plan au constat que les élèves utilisent leur smartphone en dépit de l'interdiction réglementaire. Cet interdit n'est pas respecté. Faut-il le maintenir ? Le règlement pousse à l'absurde : ainsi un professeur expulse de cours un élève qui n'a pas sa calculette alors que son smartphone peut très bien la remplacer. Pour lui, les enseignants ont peur de ne pas maitriser les usages. Il est nécessaire de les accompagner pour le développement de l'utilisation des outils mobiles des élèves en classe.


Une vague sous marine dans les établissements ?


 52% des élèves utilisent leur smartphone à l'école et 2% des enseignants pour leur cours, rappelle Alain Van Sante, DAN, c'est-à-dire responsable du numérique éducatif, dans l'académie de Rennes. La question de l'interdiction se pose vraiment. De l'autre côté, le smartphone est un outil numérique qui peut être utilisé par l'école. A Van Sante pose cette dualité. D'un côté utiliser les outils des élèves est économique. Les smartphones sont immédiatement disponibles et on n'a pas besoin d'apprendre aux élèves à s'en servir. L'usage implique un recentrage sur la pédagogie. De l'autre, leur usage entraîne des coûts de réseau et interroge l'égalité entre les élèves. Il faut donc travailler à l'accompagnement des enseignants, réfléchir aux risques. Le plan numérique va intégrer cela, annonce A . Van Sante.


« Avec ces outils on fait mais on ne le dit pas », explique Bruno Devauchelle. Les smartphones et les tablettes posent la question des pratiques clandestines à l'école que ce soit chez les élèves ou les professeurs. Le smartphone a pourtant des avantages. Il permet la réflexivité : on observe le monde à travers son appareil photo par exemple. C'est un bon outil, bien maitrisé par les élèves, pour des pratiques d'expression. Il interroge aussi le sens des apprentissages par exemple quand les élève se plaignent de ne pas pouvoir accéder à des informations sur le cours pendant le cours. Il assure aussi la continuité de l'enseignement en dehors du temps scolaire. Pour B Devauchelle « on n'arrêtera pas la vague clandestine tant qu'on se contentera de la laisser clandestine ».


Pour un coming out des outils des élèves


Le public, largement composé d'enseignants, pose de bonnes questions. D'abord celle de l'égalité des chances. Comment faire le même cours avec des élèves qui ont des téléphones de puissance très différente ? La réponse trouvée aux Etats-Unis c'est que l'école dote ces élèves de smartphones, assurant ainsi un minimum technique. La compatibilité avec les ENT est aussi interrogée. Tous les ENT sont ils tablettes ready ? Un enseignant montre comment le smartphone peut aussi être un outil contre le décrochage passif en cours. Un nouvel argument pour un coming out des outils des élèves. Mais comme le vrai coming out, il interroge les postures des enseignants et de l'institution et peut être source de douleurs.


François Jarraud





Faut-il scolariser les tablettes pour les faire entrer à l'école ?

A en juger par le public très nombreux, la question des tablettes travaille le monde enseignant. Le président de la République lui-même les a mis en avant. Mais la question de leur adaptation à l'univers de l'École reste posée. Organisée par Le Café pédagogique, le 26 novembre, dans le cadre d'Educatice, la table ronde fait appel aux expériences d'enseignants et aux analyses des chercheurs. C'est aussi du contrôle que les enseignants doivent avoir sur leur métier et leur pédagogie dont il va être question au final.


Certains établissements avec les collectivités locales de tutelle, ont choisi de mettre à disposition des élèves une tablette grand public, d'autres ont choisi une tablette scolaire, d'autres enfin de mettre en place un environnement de contrôle des tablettes.


 Gaëlle Charcosset, enseignante en collège à Chalon sur Saône, souligne que l'usage des tablettes fait de l'enseignant un pilote pédagogique de la classe car il a la main à distance sur les activités des élèves à l'aide d'un logiciel appelé « manager ». Ainsi il peut préparer son cours, le distribuer aux élèves, les suivre dans leur travail et recevoir leurs travaux. Cette maîtrise n'empêche pas une production par les élèves, notamment dans une dimension coopérative par petits groupes. Les tablettes favorisent la différenciation dans les apprentissages de chaque élève et dans cet ordre d'idée peuvent simplifier la prise en charge des élèves dys qui ont des besoins propres à leurs difficultés spécifiques. Les avantages des tablettes managées par le professeur confèrent un statut éducatif à l'erreur en permettant aux élèves des tâtonnements formatifs permettant in fine une réussite dans les apprentissages. En l'occurrence, la pédagogie à l'aide du numérique permet à l'enseignant de suivre en temps réel ou en différé les essais et les erreurs des élèves notamment pour une évaluation de leurs progrès.


Yves Cohen, ancien directeur d'école, a utilisé de longue date le numérique à l'école primaire et en maternelle à l'aide du tableau interactif, de logiciels qu'il a développés avec des collègues enseignants (reconnus RIP à l'époque). Il constate que l'outil transforme la pédagogie standard. Notamment il insiste sur l'émergence de l'individualisation des apprentissages par une gestion méthodique de l'erreur par les logiciels. Yves Cohen, sans dénier à l'industrie numérique une aptitude à mettre sur le marché des produits didactiques est néanmoins à l'initiative d'une production d'outils conçus par des enseignants pour leurs pairs. Ces produits développent une vigilance spécifique aux besoins des écoles notamment d'un point de vue pragmatique pour la maniabilité et l'opérationnalité des produits mis à disposition.


Pour Pierric Bergeron enseignant documentaliste au lycée expérimental de Poitiers, le projet d'établissement prévoit que les adolescents jouissent d'une autonomie effective. Dans ce contexte leur tablette individuelle est subdivisée en deux part égales 50% pour un usage privatif (musique, messagerie) ; 50% pour les activités scolaires. Le contrat ne pose en général pas de problème dans son application. Néanmoins, les lycéens ont tendance à avoir une utilisation peu dynamique de la partie scolaire de leur tablette qu'ils consultent surtout comme manuel scolaire ou fond documentaire traditionnel.


 François Villemonteix, maitre de conférences, dans le cadre de ses recherches à l'université de Cergy à étudié l'utilisation des tablettes dans un panel d'écoles. Il s'agit d'un processus varié fortement dépendant d'un contexte local. Néanmoins, globalement, les enseignants ont à s'adapter à une technologie complexe (le numérique) dans un monde complexe (l'école). En ce qui concerne les contenus, le modèle industriel développé par les entreprises de production n'est pas celui de l'école. Toutefois une forme de modus vivendi semble se mettre en place de manière très factuelle au fur et à mesure de l'extension du numérique didactique et pédagogique. Si la question des contenu ne semble pas faire obstacle il n'en est pas toujours de même pour les pratiques pédagogiques. L'individualisation qu'implique l'usage des tablettes n'est pas courante dans la culture scolaire. Les enseignants inventent tous les jours l'utilisation collective d'un outil prévu pour un usage individuel voire solitaire. Dans cet ordre d'idée, il est à noter que l'effort d'ajustement des enseignants est polymorphe puisque parallèlement ils doivent initier les élèves au maniement du numérique tout en avançant dans les apprentissages prévus au programme.


 Piloté par Bruno Devauchelle, rédacteur au Café pédagogique et professeur associé à l'université de Poitiers, le débat initié par le Café laisse apparaître que les enseignants sont les principaux prescripteurs d'achat des applications qui sont accessibles sur les tablettes numériques utilisées en classe. Les contenus didactiques disponibles sur le marché sont pour la plupart du temps les résultats de concertations entre les industries du numérique et des groupes d'experts cooptés parmi les enseignants qui, dans une sorte de dialectique avec les entreprises production, constituent un accord temporaire. Par ailleurs des groupes d'enseignants conçoivent eux même sous des labels indépendants des applications offrant toute garantie didactique et pédagogique. Dans cet ordre d'idée, des équipes de professeur constituent des mooc en mode collaboratifs où les ressources didactiques et pédagogiques sont partagées en laissant s'exprimer la créativité collective.


Ce qui prédomine c'est la liberté des enseignants par rapport aux produits du marché et leur discernement pour les utiliser à bon escient en conservant leur autonomie et leur esprit critique. Néanmoins dans certains cas on observe une utilisation atone de la tablette comme simple substitut des manuels papiers et des polycops d'antan sans aucun souci d'innovation pédagogique à la clé. En l'occurrence, le numérique se superpose à une pédagogie standard sans réellement l'amender.


Quant à la question de la scolarisation des tablettes, à l'origine de la table ronde, il apparaît que si elle est inévitable, elle prend des formes multiples. Chacun des témoignages apportés permet de comprendre qu'il y a une contextualisation des modes de scolarisation des tablettes. Ce processus dépend d'une part des produits mis à disposition et d'autre part des logiciels de « pilotage » des tablettes mis à leur disposition. La liberté ou non d'aller sur Internet, d'installer des applications, d'utiliser toutes les applications est un choix qui doit relever des équipes pédagogiques et non des seuls concepteurs des produits. Cette adaptation aux équipes enseignantes reste encore difficile aussi bien de la part des constructeurs que des financeurs/prescripteurs des équipements qui ont du mal à comprendre cette question de « pilotage » par l'enseignant plus que de « contrôle ».


Gilbert Longhi





Numérique et réussite scolaire : un couple gagnant ?

La nouveauté technologique fascine et les arguments éducatifs ne manquent jamais lorsqu'elle arrive sur le marché. Les publics visés par ces argumentaires sont d'abord les familles et éventuellement les enseignants. Mais les publics visés sont aussi les décideurs, ceux qui par les moyens financiers dont ils disposent peuvent influer sur la diffusion de ces technologies. Le récent plan numérique annoncé par le président de la république n'échappe pas à cet engouement. Lors de récentes entretiens avec des élèves de CM2 et de 6è, nous avons pu constater combien leur relation aux technologies actuelles était positive, enthousiaste. De même lorsqu'on évoque avec eux l'avenir, ils le voient peuplé de ces technologies. Quand on interroge des parents, l'acceptation est là même, mais la demande d'utilité réelle, par rapport à la réussite scolaire, est un élément essentiel. Autrement dit, pour eux, l'utilisation de l'informatique pour les enfants c'est une nécessité pour l'avenir et l'insertion professionnelle, mais cela doit rester dans un cadre qui respecte l'autre pression que constitue la compétition scolaire. Ce deuxième point de vue amène à limiter la place à donner au numérique à l'école si elle concurrence la réussite scolaire traditionnelle.


Compte tenu des finalités de l'École, de sa tradition et de son organisation, la nouveauté technologique n'y a a priori pas de place en tant que telle, sinon elle risquerait de créer l'effet girouette. De par la distance que le monde scolaire instaure volontairement avec la vie active, il y a forcément un écart de temps, mais aussi de maturité nécessaire pour qu'une évolution scientifique ou technologique soit traduite (transposée ?) dans les enseignements. L'exemple des sciences économiques illustre ce propos avec la création de sections du domaine en lycée dans les années 1960. Mais le monde scolaire est soumis à des pressions, et l'exemple de la section H (informatique) créée au début des années 1980, en est une autre illustration : c'est dans l'enseignement technologique, parfois par nécessité, que l'on trouve le meilleur accueil à la nouveauté technologique (même si c'est parfois avec un léger décalage).


La pression qui s'exerce sur le monde scolaire relève aussi de l'idée que si l'on met certaines informations dans la tête des élèves, ils sauront ensuite en faire bon usage, d'où le développement de toutes les sortes d'éducation à quelque chose, voire la demande de création de nouvelles disciplines d'enseignement. L'incitation permanente à l'innovation qui a pris ces dernières années une ampleur importante est devenu quasiment idéologique, en particulier dans le lien avec le numérique. Ce volontarisme crée des écarts au sein des équipes éducatives et surtout a remis au-devant de la scène la question de la relation entre ce qui se passe dans l'école et ce qui se passe dans la vie. Les plans tablettes qui se succèdent dans de nombreux lieux et jusqu'aux premiers cercles du pouvoir n'échappent pas à cette idée. L'image de modernité de l'école (les équipements) serait suivie d'une sorte de nouveauté (pédagogie numérique). Les documents élaborés et publiés sous l'impulsion de Jean Michel Fourgous sont particulièrement illustratifs de cette pensée qui n'est, par ailleurs, pas sans fondements. Mais on commence à le percevoir, la notion de réussite scolaire recouvre des conceptions différentes : la première est celle de la réussite de l'élève face aux exigences de l'école, mais la deuxième est la réussite de l'école vis à vis de la société, réussite politique (former des citoyens), réussite sociale (insérer les jeunes dans la société telle qu'elle est). Et surtout elle est mise en tension avec un autre fondement de l'éducation : la formation de l'esprit critique, toujours énoncé, difficilement évalué.


Les parents, les adultes, sont bien davantage sensibles et perméables aux nouveautés technologiques qu'on peut le penser a priori. C'est justement un de tours de force des technologies numérique d'avoir su, malgré des impressions opposées, attiré nombre d'adultes vers ses nouveautés et introduire dans les conduites sociales des comportements d'achat, de consommation et d'usage. Même si le discours d'une jeunesse séduite par le numérique est dominant dans la publicité, ce sont bien les adultes qui poussent à la nouveauté technologique, parfois au détriment d'autres priorités. Ce fait observable en particulier dans la tranche d'âge 25 - 50 ans (et qui petit à petit gagne les plus âgés) n'est pas sans conséquences sur les décisions d'achats, mais aussi sur les prescriptions en direction du monde scolaire. Sylvie Octobre rappelle dans son dernier ouvrage que l'âge des élus de l'assemblée a augmenté de manière significative au cours des trente dernières années. Si l'on croise ce fait avec les décisions de plans d'équipements numériques pour les écoles, on corrobore cette idée d'association entre nouveauté technologique et réussite de l'école, à défaut de réussite scolaire.


Dernier point en discussion : la fameuse plus-value recherchée et/ou signalée dans nombre d'articles et documents sur les nouveautés numériques pour l'enseignement Il suffit souvent de lire les documents publicitaires des concepteurs, mais aussi d'écouter certains "aficionados" des entreprises, pour entendre l'argument du lien entre nouveauté et réussite scolaire. Il faut en général attendre un peu de temps pour relativiser cet enthousiasme parfois naïf mais aussi répétitif. A ces propos très positifs font écho en symétrie le récurrent propos des sceptiques quant à la plus-value possible. Dans un cas comme dans l'autre une sorte d'irréconciliable débat dont on sent bien qu'il ne porte pas vraiment sur les mêmes points. Malheureusement cette confusion générale n'aide pas à voir clair et à prendre de bonnes décisions. On comprend d'ailleurs le désarroi de l'élu décideur d'un financement devant, outre les difficultés techniques, se trouve confronté à la mise en cause de propos qui étaient souvent ceux qui ont amené à déclencher la décision d'équipement.


Dans sa classe l'enseignant ressent bien que la question n'est pas aussi simple : craie, tableau, crayon, cahier, ordinateur, télévision, ce ne sont pas les technologies qui tirent les apprentissages. On tente pourtant de le convaincre et parfois il l'est. Mais il sent bien que la question de la réussite scolaire est ailleurs. Il sait aussi que plus que les nouveautés, c'est l'état de fait numérique dans la société qu'il faut mesurer pour engager des pratiques pertinentes. Le contexte de l'activité scolaire est pourtant bien perturbé par les injonctions croisées des marchands, des politiques, des passionnés tandis que le cadre du quotidien reste bien éloigné des rêves qu'on leur vend trop souvent.


Comme si tout cela manquait de "modestie" et de "simplicité". A lire les sites Internet de nombreux "promoteurs" des nouveautés technologique on sent que bien souvent le discours de conviction ou plutôt de croyance l'a emporté sur le discours pragmatique et contextualisé. C'est une sorte d'idéal théorique que l'on propose à chacun. Cessons donc d'aborder ces deux questions de manière conjointe. La nouveauté technologique est un phénomène récurrent qui en soi doit faire l'objet d'une analyse distancée. La réussite scolaire, notion polysémique, est une question qui n'est pas la bonne dans le contexte numérique actuel. En effet si elle se pose dans le cadre d'une institution qui fonctionnerait isolée du monde, elle perd de son sens dans le contexte actuel qui ouvre progressivement des questions différentes. En particulier celle de la réussite sociale dont la montée en puissance tente de plus en plus d'éclipser celle de la réussite scolaire. Pour l'instant l'institution scolaire tient bon par consensus, mais on sent qu'elle pourrait vaciller, comme on peut l'envisager autour d'idées comme celle déployées dans le film "Etre et Devenir" sorti en mai dernier dans les salles.


Bruno Devauchelle


Les chroniques de B Devauchelle

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2012_BDevauchelle.aspx





Educatice : TICMooc : Les mooceurs et les mooceuses sont-ils le futur nécessaire de l'école ?

Les professeurs ne veulent pas se former aux usages des TICE ? Faux démontrent trois enseignants. Reconnus au Forum des enseignants innovants, trois enseignants ont créé et animé un Mooc qui est un véritable succès. Héloïse Vian, professeure d'espagnol dans l'académie de Versailles, Nathalie Bécoulet. IEN dans l'académie de Besançon et Jean-Michel Robineau, professeur des écoles et initiateur du projet TICMooc ont présenté le 26 novembre leur projet à Educatice.


Enseignants, formateurs, élèves, étudiants, acteurs de l'éducation numérique, partagent leurs initiatives et expériences au service des apprentissages des savoirs et du savoir-être numérique. Héloïse Vian, Nathalie Bécoulet et Jean-Michel Robineau ont présenté au nom de tous les autres membres de leur réseau leur TIC-Mooc. Un apport concret du numérique pour l'ensemble d'une communauté éducative.


Un groupe d'enseignants de toute la France et du Québec intègrent des outils numériques à leur pratique pédagogique quotidienne et mieux, la partagent. À leur initiative d'enseignants TIC-Mooc a vu le jour. C'est un dispositif très factuel de formation en ligne, au service des apprentissages des élèves.


L'insertion du numérique dans l'enseignement se fait sur trois plans : avant pour la préparation de la classe (des cours), pendant avec les élèves durant temps scolaire, après à la maison par les élèves et l'enseignant. Plusieurs modules ont été pensés pour des apprentissages à la fois individuels (en mode temps choisi) et collaboratifs grâce à un système de groupes de mutualisation type communautés (forums, discussion)…


Le dispositif TIC-Mooc est un atout professionnel considérable pour les enseignants qui l'utilisent en situation réelle en classe. Ils conçoivent des apprentissages intégrant les TICE tout en vivant une pédagogie innovante qui les rapproche des élèves. Les ressources collaboratives mises en commun en mode Mooc offrent un potentiel fiable et original.


Parallèlement le Mooc est un espace dynamique d'interaction entre enseignants du de l'élémentaire ou du secondaire et fonctionne comme une véritable veille sur les évolutions du numérique dans les domaines didactiques, pédagogiques et plus largement éducatif. Il s'agit de communiquer pour élaborer un mode de transmission des connaissances efficient.


Gilbert Longhi


Ticmooc

http://www.ticmooc.net/

Au Forum des enseignants innovants

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/09/05092014Articl[...]





En bref...

ENT : Le point sur le déploiement

Selon l'enquête ministérielle EvaluENT, 6 500 lycées et collèges ont accès à un ENT. Elle montre que 72% des enseignants accèdent quotidiennement à leur ENT soit un peu moins qu'en 2012. Les principales utilisations restent le cahier de textes, les notes et les absences ainsi que l'envoi de documents pour la communication administrative. « Les enseignants utilisent fort peu les services de l'ENT dans leurs usages pédagogiques ». Dans les établissements le pilotage des ENT est de plus en plus le fait de la seule direction. Les enseignants ont laissé tomber…

L'enquête

http://eduscol.education.fr/cid84333/enquete-nationale-evaluent-2014.html


Comment les enseignants utilisent les TICE ?

L'académie de Paris publie une enquête réalisée auprès de 2800 enseignants parisiens sur leurs usages TICE. L'enquête a été saisie en ligne en réponse à un mail. Ce sont donc plutôt des utilisateurs d'internet qui ont été sollicités. Mais elle donne quand même une radiographie intéressante.


93% des enseignants utilisent Internet pour préparer leurs cours mais seulement 38% les sites académiques, déplore l'enquête. Près de la moitié des enseignants (43%) échangent des informations et des contenus avec des collègues. 31% construisent collaborativement leurs cours. 23% mettent leurs cours en ligne.

L'enquête

http://www.ac-paris.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2014[...]




Sur le site du Café

Par fjarraud , le mardi 16 décembre 2014.

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