La "réforme" québécoise 10 ans après 

Par François Jarraud

       

Admirée en France, décriée par les conservateurs québécois, la réforme québécoise est attaquée par le gouvernement actuel du Québec. Pourtant, 10 ans après son introduction, ce que montre  la lecture de la presse québécoise, c'est qu'elle a réellement transformé l'école québécoise.

"La réforme nous permet de trouver ce que l'on aime faire, ce qui peut être utile pour les choix qui seront à faire au cégep (université). … Un des avantages de la réforme, c'est que ça nous rend plus autonomes, car les projets nous demandent de chercher, de nous impliquer… Au secondaire, les différentes matières nous aident à développer des stratégies, à nous responsabiliser, à gérer la liberté qui nous est donnée…  Il faut s'assurer que les échéanciers soient respectés". Alors que le gouvernement québécois semble hésiter sur la réforme pédagogique en œuvre depuis une dizaine d'années, "Vie pédagogique", une revue ministérielle, a décidé d'interroger les acteurs de la réforme. Pas les institutionnels. Pas seulement les profs. Mais, on est au Québec. Donc on interroge aussi… les élèves. Et c'est à eux qu'on doit ces remarques. A noter qu'ils sont aussi critiques sur la réforme : ils trouvent qu'elle laisse trop de liberté aux profs et que la transmission des connaissances peut parfois en souffrir.

 

Les profs ne sont pas oubliés qui montrent comment la réforme a repris des pratiques qui préexistaient et aussi ce qu'elle a amené de mal-être dans les établissements :sentiment de solitude, peur d'être dépassé etc. La aussi il faut écouter cette instit pour saisir que l'Atlantique est large. " 1995 : Généralement organisé à partir de manuels scolaires et des cahiers qui les accompagnaient, l’enseignement des sciences humaines prenait déjà une allure différente avant la réforme, dans la pratique d’Helen. Pour inciter les élèves à chercher de l’information, à l’interpréter et à l’organiser, le contenu était réparti et pris en charge par des équipes de travail qui avaient pour mandat de le présenter de façon originale et signifiante. Cette intention se traduisait par des présentations théâtrales, des maquettes, des dépliants touristiques pour présenter une région, et ce, afin que l’élève s’approprie le contenu selon différentes modalités. Dans sa pratique, l’intention d’Helen était alors de rendre l’apprentissage des sciences humaines plus vivant et d’y intégrer une dimension culturelle plus importante. 2007 : Surprenant pour plusieurs, le programme d’univers social a permis à Helen de maintenir sa même approche pour aborder de nouveaux thèmes (les systèmes politiques de différentes cultures, la démocratie, etc.). Du manuel (qu’elle utilisait déjà en guise de ressource), elle est passée aujourd’hui à la trousse pédagogique qui, dans un format plus souple, permet de reconduire des démarches de recherche ouvertes et stimulantes. Pour Helen, ce n’est pas tellement le matériel qui fait la différence, mais la façon dont elle l’utilise". Bien d'autres articles donnent à voir l'évolution des pratiques en classe, celle des relations enseignant- élèves, induite aussi par la réforme. Un changement de perspective qui vaut la peine d'être découvert.

 

Le numéro se termine par un "Petit Littré des idées reçues sur le renouveau" que l'on ne peut qu'inviter les enseignants à copier. Un exemple ? "Les jeunes gens sortent des collèges aussi ignorants de leur langue maternelle que s'ils avoient été élevés chez des étrangers". Pierre Restaut, Principes généraux et raisonnés de la grammaire françoise, 1730…

Vie pédagogique

http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/viepedagogiqu[...]

 

 

Sur le site du Café
Par fjarraud , le samedi 15 décembre 2007.

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